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che les îles Alagor, Iloiigar, Yarmouth, el enfin file
Dalrymple. Devant nous, nous avions les îles llennel
et Arden ; sur noire droite, nous apercevions un immense
récif, désigné sur les cartes sous le nom de
Grand Récif, et qui va se joindre à ia petite île Wa-
rior, appelée Toud par les naturels. C’était derrière
cette petite île , que je voulais aller mouiller et éta-
])lir notre deuxième étape. Les cartes qui étaient
en ma possession indiquaient que ce récif, entièrement
découvert, était continu. Confiant dans cette
indication et voulant suivre le récif de très-près, je
laissai arriver sur tribord , aussitôt que j’aperçus la
lin des brisants. Mais bientôt VAstrolabe éprouva une
secousse , resta sans mouvement, et légèrement
inclinée. Je m’aperçus alors, mais trop tard, que nous
nous étions engagés dans une fausse passe, dans laquelle
il restait fort peu d’eau, et dont les vents régnants
ne nous permettraient plus de sortir qu’avec
des difficultés presque insurmontables. La Zélée
avait suivi notre manoeuvre, et comme nous, elle s’élait
engagée dans cette passe dangereuse, où elle n’avait
pas tardé à talonner à deux encablures environ
au vent à nous. Le capitaine Jacquinot se hâta de signaler
son échouage et d’envoyer un officier à mqn
bord pour me faire connaître sa situation. La mer,
poussée par une forte brise d’est, amenait] une
houle assez forte qui imprimait à nos malheureuses
corvettes de violentes secousses; la mâture menaçait
constamment de se rompre , et si cette lutte
de nos corvettes avec les rochers de corail devait
se prolonger quelque temps, il n était pas douteux
que nos deux bâtiments ne fussent promptement détruits.
Comme je fa i déjà dit, la Ze7éc était échouée à
deux encablures environ dans l’est de nous ; par suite,
elle éprouvait une houle plus^forte encore et aussi des
secousses très-violentes; V Astrolabe n’élait guère
dans une position meilleure. Il fallut s’occuper sans
délai de f e n faire sortir, s’il en était encore temps,
car nous ressentions des coups de talon qui nous
annonçaient que le navire ne se soutiendrait pas longtemps
contre de pareilles épreuves.
Les voiles furent serrées, les perroquets dégréés
et leurs mâts dépassés. Nous mîmes à la mer les
canots pour sonder autour du n a v ir e , et la chaloupe
pour transporter les ancres. Au nord, la sonde
indiqua un fond assez égal de troisbrasses, saliparquel-
ques pâtés de coraux, sur lesquels il ne restait que fort
peu d’eau. Les courants et le vent nous poussaient
constamment sur faccore du récif, nous nous bâtâmes
d’envoyer une ancre de 500 kilogrammes pour
tâcher de maintenir le navire contre leur impulsion,
espérant, avec son aide, de pouvoir désécbouer le baiimenl;
mais pendant c e tempslanuit était venue, lamer
avait baissé, etll nous fallut attendre iorcémeuL au lendemain.
Les noirs habitants de l’île Tonde étaient accourus
sur le récif et regardaient de loin notre pauvre
corvette échouée et talonnant péniblement, lis
espéraient peut-être que ses débris iraient bientôt
encombrer leurs rivages.
An coucher du soleil, après avoir mouillé une
V