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IV’:
300 NOTES.
nous n ’en avions pas beaucoup. Après les couvertures, il fallui
en venir aux étoftès. Les naturels n’en voulaient pas ; mais l’ami
T au z ie r , toujours sur les tréteaux, leur fit un e si belle palabre
accompagnée de grimaces et de gestes si persuasifs que bientôt
ce fut à qu i en prendrait. Pour cinq brasses d ’é toffe s, nous
avions un gros cochon. Avant de conclure le marché, le sa u vage
examinait son étoffe avec le soin d’u ne ménagère qu i
achète une aune de c a lic o t, e t, p our compléter le tableau, deux
ou trois anglais se promenaient grommelant et refrognés, disant
que nous faisions augmenter les prix et que c’était u n e in d ign ité ,
mais la foule était grande , et c’était à q u i se presserait pour approcher
de la cabane. T o u t cela faisait un p ê le -m ê le incroyable ;
les femmes s’en mêlaient a u s s i, et, en outi’e de leurs c o ch o n s,
de leurs nattes en fo rm ium , elles offraient, à q u i voulait les
p r en d r e , leurs p lu s douces faveurs. T o u s les hommes étaient
revêtus d u costume n a tio n a l, si toutefois cela p eu t passer pour
u n costume. Ils étaient enveloppés de leur nate de fo rm ium ,
e t, dans le nombre, il y en avait d’une finesse remarquable. Le
costume se compose de deux nattes : l’u ne leur couvrait le corps
de la ceinture aux pieds, l’autre était jetée sur les épaules ; q ue lq
u e s-u n s avaient des manteaux de peau de chien . C’étaient presque
les Zélandais de Cook. Ils étaient magnifiquement tatoués ,
et portaient leurs cheveux roulés en ch ignon et attachés su r le
sommet de la tête ; à leu r cou et aux cartilages du nez pendaient
des petits morceaux de jade vert,bizarrement sculptés. L’un d’eux,
le ch e f de la peuplade, portait à la main un bâton de quatre pieds
environ, d’un beau bois ro u g e , surmonté à Tune de ses extrémités
d’u n e figurine représentant u n bonhomme tirant la langue et
les jambes écartées, ressemblant tout à fait à u ne figure de pain
d ’épice.
A trois cents pas de la rivière s’élevait u n e grande case en b o is,
habitée par quelques Anglais qu i achetaient des cochons pou r
Sidney ou les autres points de la N ou v elle -Z é lan d e, où. ils commencent
à devenir rares. La rivière séparait en deux le village
zélandais : de notre c ô t é , il ne se composait que d’une cinquanlaine
de misérables h u tte s , bâties sans o rd r e , les unes sur les
autres ; l’entrée en était tellement basse , qu’on n’y pouvait pénétrer
qu ’en l'ampant. L’intérieur de ces misérables habitations
était en tout digne de leurs propriétaires ; il est impossible
d’imaginer une plus repoussante malpropreté. La p lupar t de ces
hommes avaient l’air ch é tif et m a lin g re , et j ’eusse défié l’oeil le
p lu s clairvoyant de découvrir la couleu r de leur peau , a travel s
l’épaisse couche de crasse dont elle était couverte. Les femmes ,
si faire se p e u t, étaient encore p lu s sales que les hommes. Le
village était entouré de palissades de cinq a six pieds de h a u te u i,
q u i me donnèrent une idée de ces fiimeux p a s , espèce de fortification,
qui jou e un si grand rôle dans l’histoire de ces peuples,
et je n’emportais pas une bonne opinion de leur génie m ilitaire.
A m id i, j’avais autant de cochons q ue l’embarcation en p o u vait
raisonnablement c o n ten ir , et je ralliai la co rv e tte , au grand
désespoir des Zélandais , qui amenaient toujours de nouveaux
pourceaux. C-^- Duroch.)
Note 2 0 , page 204.
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Plu sieu r s baleiniers et bâtimennts de commerce anglais et
américains étaient sur la rade de Korora-Reka au moment où
nou s y mouillâmes. U n seu l navire anglais , portant la flamme
b r itan n iq u e , se trouvait en ce moment sur la Ba ie -de s - lle s ;c était
le transport le Buffalo, était m ou illé dans la rivière de Kawa -
K a w a , et q u i s’occupait à prendre un chargement de bois de construction.
N ous avions rencontré, étant sous voiles, la corvette de
guerre VHérald, q u i louv o y a it pou r sortir, et q u i, d’après ce
que n ou s apprîmes plus ta rd , se rendait à Shouraki.
N ou s eûmes lieu de nous applaudir d’avoir gagne 1 ancrage,
ca r ,p en d an t la n u i t , le vent passa à TO. et au S. O ., grand frais
par violentes raffales , accompagnées d’éclairs , de tonnerres, et
d’u ne forte p lu ie .