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dommage de cette longue course ; je ramassai quelques
échantillons d’histoire naturelle ; je rapportai
aussi quelques canards assez petits, mais d’un goût
excellent ; ils paraissent se trouver sur les îles Auckland
en grande quantité; la seule chose qui me
frappa, fut un petit îlot formé par des basaltes disposées
en colonnades d’un effet très-remarquable.
Quand je rentrai à bord, j’y trouvai le médecin du
navire baleinier; son capitaine m’avait fait une
visite pendant mon absence, et il venait de repartir
pour regagner son bord; sur ses indications,
on avait trouvé la lettre laissée par les Américains
; elle m’apprit peu de détails. Le capitaine du
Porpoise informait son commandant qu’il avait abandonné
les glaces après avoir atteint le 64" 30' de latitude
par 126° 26' de longitude orientale. Le manque
d’eau et le mauvais temps l’avaient engagé à quiter
les régions glaciales, après avoir poursuivi courageusement
son exploration pendant un mois et demi.
Cette lettre ne contenait ensuite que des détails insignifiants.
Elle avait été ouverte par le capitaine Robinson.
Après en avoir pris connaissance, je la fis
replacer dans son enveloppe, pour être déposée dans
le lieu où 011 l’avait prise *.
* J ’aurais vou lu pouvoir donner le texte de cette lettre , mais
je ne l’ai trouvé nu lle part. V o ic i ce q u’on lit dans le journal de
M. Coupvent :« Celle lettre est fort mal écrite et presque in dé ch iffrable;
c’est à peine si les Anglais ( l e capitaine et le médecin du
Specidaçao, tous deux d'origine anglaise) en comprennent le sens
Voici la traduction qu ’ils ont pu en faire à grand’peine :
J’avais consacré huit jours entiers à notre relâche
aux îles Auckland, afin de donner à M. Dumoulin
la possibilité de mettre en observation sa grande
boussole des variations diurnes de l’aiguille aimantée.
Ce temps fut aussi activement employé par
MM. les naturalistes qui parcoururent l’île en tous
sens. MM. Coupvent et Dumoutier profitèrent des
embarcations baleinières qui chaque m.atin partaient
du Speculaçao, pour aller chasser les baleines ou les
phoques, et s’associer à cette vie aventureuse que
mènent les baleiniers. Nous croyons que le lecteur
lira avec plaisir le récit d’une de ces expéditions
que nous trouvons dans le journal de M. Coup-
« Monsieur, je suis arrivé ici le 7 mars, a yant besoin d eau , la
ration de chacun étant réduite à une d em i-p in te par jou r. Je
quittai la banquise par 64" 3o ’ de latitude su d , et 125« 3 o ’ long,
est. Le 24 jan v ie r , par un fort vent de N . 0 . , j’avais atteint la
longitude de loo". Le i 4 du mois suivant, je retournai le long de
la banquise ; le temps était si mauvais, et j ’étais si a court d’eau ,
sans espérance de pouvoir en faire dans les glaces , que je jugeai
prudent de faire route dans le plus court délai possible ; d ep u is, je
fis bonne route ju sq u ’ici , les vents régnant notamment du N . O.
me mirent en vue de ce groupe ; mes chronomètres éprouvant une
erreur considérable, je relâchai. Le havre et l’entrée sont sains et
spacieux. Je trouvai des bois et de l’eau en abondance ; la carte
est assez bon ne pour pouvoir entrer sans danger; la côte est accorc;
les courants sont forts venant de l’île d’Enderby. Le port de Sarah
est b on . Je recommande particulièrement le port du Laurier
comme le plu s sûr ; on y trouve une petite rivière. Le mouillage
est bon à un mille du ru isseau, les officiers et l’équipage sont tous
en bonne santé et il n’y a pas nu seul cas de maladie sérieuse.
Je me rends à la baie des lie s. »
1840.
Mars.