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1840.
8 Avril.
148 VOYAGE
lait hâté (le venir à notre a id e , mais notre ruine eût
été complète, si la brise ne fût venue subitement
nous prêter un secours efficace. Je congédiai le canot
de la Zélée en faisant dire à M. Jacquinot d’attendre
une brise favoiable pour venir nous rejoindre
le lendemain.
pi.CLxxxv. La baie d’Akaroa n’a pas moins de 10 ou 12 milles
de longueur, sur une largeur moyenne d’un mille ;
excepté vers le fond, le brassiage y est à peu près uniforme
et varie de douze à quinze brasses; ses bords sont
tellement accores, que les navires peuvent avec toute
sécurité s’en approcher jusqu’à les toucher. La côte
environnante est montueuse et très-accidentée; le
meilleur mouillage est situé près de la côte orientale,
en face d’une petite vallée très-étroite qui contient
quelques cabanes de naturels. Nous ne trouvâmes
que deux navires baleiniers sur cette magni-
iique rade, qui pourrait en contenir plus de cinquante.
L’un d’eux était le navire français le Gange; une de
ses baleinières était venue prendre notre touiine h
l’entrée de la rade; l’autre navire portait le pavillon
américain. Le capitaine du Gange m’annonça
qu’il n’avait quitté la France que depuis neuf mois,
et déjà il avait complété son chargement; il devait
remettre à la voile le lendemain pour retourner
dans son port d’armement.
Le port de la presqu’île de Banks le plus fréquenté
par les baleiniers français, est le petit havre
Peraki, situé à quelques milles seulement dans
l’ouest d’Akaroa. J’appris que trois baleiniers français
y étaient mouillés : c’etaient FAdc/r, ll le v a et
la Pauline. Ces deux ports ont entre eux des communications
fréquentes, au moyen des nombreuses
baleinières qui chaque jour vont faire la pêche au
dehors.
Je n’avais d’autre but, en me rendant au port
d’Akaroa, que celui de renouveler notre provision
d’eau et de me procurer quelques vivres si cela
était possible. Aussi je ne comptais passer que
trois ou quatre jours au mouillage; dès le lendemain
de notre arrivée, nos embarcations furent
disposées pour faire notre eau à im ruisseau voisin.
Je désignai deux officiers pour lever le plan
de la baie *, et toutes les observations de longitude et
de physique furent commencées. Dans la journée,
je reçus la visite des capitaines dont les navires
étaient mouillés au havre Peraki; je fus heureux,
dans cette circonstance, de pouvoir rendre service au
capitaine Lelièvre, commandant le baleinier Héva.
Ce capitaine avait acheté à bord du Gange, une ancre
dont il avait besoin; notre chaloupe fut mise
à sa disposition pour la transporter à bord de son
navire. M. Boyer fut désigné pour surveiller cette
opération, et grâce à son z èle, sa course fut fructueuse
pour l’hydrographie, car il utilisa son séjour
’ Ce plan a été levé avant n ou s par l’expédition commandée
par le capitaine C é c ille , cet officier supér ieu r de la marine ayant
fa it, comme on le s a i t , un lon g séjour dans la baie d’Akaroa. Le
plan dressé par ses officiers est p lu s complet que le nôtre, et ce
dernier n ’a pas été gravé. V ’