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cliargés de les surveiller. Après quebpies joars d’é -
preuve, ou choisit les individus et les îirtisans destinés
à travailler pour le compte du gouvernement; le
reste de la bande est livré aux colons libres, qui en
ont fait la demande à un bureau établi dans ce but et
(|Lii est nommé hoard o f assignmenl.
Les eoiidilions auxquelles doivent souscrire les colons
pour obtenir des couvicts sont peu rigides : ils
s’engagent simplement à nourrir, vêtir et coucher les
condamnés qui leur sont confiés ; ils doivent en outre
procurer à ces hommes tous les secours médicaux
dont ils peuvent avoir besoin, et adresser chaque
année au gouverneur un rapport détaillé sur leur
conduite. Ainsi, par ce règlement, les colons libres
sont considérés comme autant d’agents du gouvernement
préposés pour la surveillance d’un cerlairi
nombre de condamnés; le but de celle mesure,
outre de l’économie qu’elle rapporte à l’administration,
a été de favoriser la colonisation par un travail
gratuit, et aussi d’obtenir , par les exemples qu’il a
constamment sous les yeux, une réforme favorable à
la moralité de l’homme condamné.
M. Macoiiochie attaque ce système en présentant le
tableau de la misère d’un convict, réduit, selon lui,
à la condition des esclaves; il dépend, en effet, de son
maître de le faire punir avec sévérité, lorsqu’il manque
à son devoir, et cethomme est en butte à des tentations
constantes, puisqii’à chaque instant il peut s’emparer
des objets dont il éprouve le besoin, et qu’il ne
peut cependant s’approprier honnêtement, puisqu’il
n’est pas payé et qu’il ne peut rien gagner d’un autre
côté. M. Macoiiochie se plaint également du système
comme insuffisant pour amener le condamné à de
meilleurs sentiments, à cause des moyens qui lui
manquent pour faire son éducation ; enfin, d it-il,
il est contre toute justice que des individus coupables
au même degré subissent des punitions souvent
bien différentes; cette circonstance peut, en
effet, se présenter bien fréquemment, car un de ces
hommes pourra être employé aux rudes travaux de
l’agriculture, et souvent sera mal nourri, mal logé
et mal vêtu, tandis qu’un autre, servant comme domestique
dans une bonne maison, jouira d’un bien-
être qui n’est pas comparable avec l’état du premier.
M. Maconochie a dit ensuite l’influence fâcheuse
qu’un tel état de choses exerce sur les moeurs de la
société ; en général, suivant lui, les convicts, en butte
au mépris, s’habituent à vivre dans leur ignominie ;
constamment soupçonnés par leur maître, malgré
une conduite régulière, ils n’ont plus de stimulant
qui les empêche de mal faire. A chaque instant, le
condamné est froissé dans ses sentiments d’homme,
et alors il s’abandonne facilement aux penchants vicieux
qui déjà l’ont entraîné au crime ; il se livre à
la boisson pour s’étourdir, et, plus lard, comme il n’a
pas d’argent à lui, il vole pour satisfaire cette passion.
Alors arrivent les punitions corporelles qui le dégradent
de plus en plus; son caractère ne s’est point
amélioré, et lorsque le temps de sa peine est expiré,
il ne recouvre sa liberté que pour en faire un usage