gisement de ces terres. En 1793, le contre-amiral
Brimy d’Entrecasteaux, qui avait été envoyé par l’Assemblée
nationale à la recherche de La Peyrouse,
vint atterrir sur la partie méridionale de la Tasmanie;
il reconnut avec soin toute la côte sud, et pénétra dans
le magnifique canal qui porte son nom. M. Beautemps-
Beaupré, ingénieur hydrographe placé sous ses ordres,
et les officiers de l’expédition, en firent un travail
tellement complet, qu’il sert encore aux Anglais et
aux Français. Les officiers de l’expédition pénétrèrent
dans le Derwent, que d’Entrecasteaux avait nommé
rivière du Nord, et remontèrent jusqu’à l’endroit
où son cours se détourne et se dirige brusquement
vers l’ouest.
Jusqu’alors, on pensait que la Tasmanie n’était que
le prolongement de la Nouvelle-Hollande (New south
Wales). Les Anglais ne possédaient alors, sur cette
dernière, que bien peu de chose ; leurs établissements
se bornaient à Botany-Bay et ses environs.
Un chirurgien de la colonie, M. Bass, homme de
coeur et de résolution, s’avança jusqu’au port Western,
pointe sud de la Nouvelle-Hollande, dans une
frêle embarcation de baleinier ; arrivé là , il découvrit
le détroit qui porte son nom, et constata ainsi que
la terre de Tasman était séparée de l’Australie.
Cette découverte était de la dernière importance;
elle fut vérifiée et constatée par le lieutenant de la
marine royale Flinders, qui, le premier, fit le tour
entier de l’île de Tasman.
Le capitaine Bodin, parti de France à la paix
d’Amiens pour un voyage d’exploration, vint reconnaître,
en 1803, la terre de Diemen, et ce fut en
juin 1803 que les Anglais se décidèrent à l’occuper.
L’exploration de M. Bodin fut pour beaucoup dans
leur détermination; ils craignirent que les Français
n’eussent envie de fonder un établissement analogue
à celui de Botany-Bay, et, ne se souciant pas de pareils
voisins, ils voulurent prendre l’initiative. C’est ce qui
vient de se passer à la Nouvelle-Zélande. Nous arrivons
toujours trop tard.
Au mois de juin 1803, John Bowen partit de Sidney
; il emmenait avec lui un détachement des troupes
de la colonie, quelques officiers civils et un certain
nombre de convicts; il vint débarquer sur la rive
gauche du Derwent, à 20 milles à peu près de son
embouchure, à un endroit nommé Risdon. Les nouveaux
débarqués eurent beaucoup à souiîrir de la rigueur
de la saison.
L’année suivante, TAugleterre dirigea directement
un navire de convicts sur la nouvelle colonie; ils débarquèrent
au nombre de quatre cents. Le lieutenant '
colonel Collins prit le commandement de l’établissement.
La première chose qu’il fit fut d’abandonner
remplacement choisi par Bowen, et il vint jeter les
fondations d’Hobart-Town à la place où elle s’élève
aujourd’hui. Ce'tte position est très-judicieusement
choisie ; la naissante cité était destinée à devenir
une ville toute commerciale ; il fallait donc qu’elle fût
le plus possible à proximité d’un bon mouillage. Aujourd’hui,
les navires du plus fort tonnage mouillent à