ü
8-
W<
îlil
k \ ’
mon opinion à régard des droits qui les établissent*
Les bruits extraordinaires qui avaient couru sur
votre compte, les documents non moins extraordinaires
qui avaient été soumis au gouvernement français
en 1826, et qui avaient été renvoyés en mes
mains, m’avaient donné, je Favoue, des préventions
peu favorables sur votre compte ; maintenant,
avant de quitter cette contrée, il est de toute justice
(¡ne je vous déclare ici quelle est aujourd’hui mon
opinion particulière au sujet de vos droits.
«Je vous dirai donc que dès le mois d’avril 1824,
dans les longs entretiens que j’eus avec M. Kendall,
au sujet de la manière dont les missionnaires et d’autres
personnes pouvaient avoir acquis des terres de
la part des naturels, il me cita comment il venait de
procéder récemment sur les bords du Hoki-Anga,
pour l’acquisition de vastes terrains en faveur d’un
Français, dont il me donna le nom défiguré par sa
prononciation anglaise, nom auquel d’ailleurs je tenais
fort peu à cette époque ; mais il est évident que
cette acquisition ne pouvait avoir rapport qu’à vous,
d’autant plus qu’hier au soir le nom du navire la
Providence, mentionné dans votre acte, s’est parfaitement
représenté dans ma mémoire.
« Plus tard, en 1827, lorsqu’après avoir exécuté de
grands travaux dans la Nouvelle-Zélande, à mon
passage à la Baie des Ile s, j’interrogeai les missionnaires
touchant vos prétentions ; tous, sans exception,
et particulièrement MM. Williams, Henry et William,
tout en tournant avec moi en ridicule vos prétentions
à la souveraineté de la Nouvelle-Zélande, reconnurent
complètement vos droits d’acquisition et lurent
les premiers à me donner des détails à cet égard.
On peut d’ailleurs les trouver mentionnés dans mon
voyage de VAstrolabe, dans un passage, vol. 2 ,
page 227 et 228, qui, je l’avoue, n’est pas encore
entièrement en votre faveur. L article ne poi te
que 14,000 arpens, mais cela ne fait rien à la chose;
c’est l’acte qui doit faire foi.
« En un mot, dès cette époque, vos droits de propriété
dans la Nouvelle-Zélande paraissaient être
déjà de notoriété publique, car nombre d’Anglais,
eux-mêmes, soit à Port-Jackson, soit à Hobart-
Town, étaient les premiers à m’en parler et a
me convaincre, quand je sembláis en douter. En
conséquence, il est donc constant à mes yeux que
vos droits comme propriétaire sont parfaitement légitimes;
je veux dire tout aussi légitimes pour le
moins que ceux de MM. les missionnaires anglais
ou de toutes les autres personnes qui ont acquis à la
même époque que vous ou peu de temps après. Enfin,
suivant ma manière de voir, je pense qu à ce titr e ,
vous avez le droit d’invoquer, en cas de besoin, l’assistance
et la protection du gouvernement français.
« Les tracasseries et les persécutions que vous avez
éprouvées de la part d’agents Anglais, prouvent tout
au plus le dépit qu’ils éprouvaient de vous savoir possesseur
d’un aussi vaste terrain, et le désir qu’ils
avaient de vous expulser de la Nouvelle-Zélande;
quant aux démarches que vous m’avez témoigné, le
1 8 4 0 .
Mai.
'L, • ■ Lr.jj