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en voiries détails d’aussi loin, nous aperçûmes cependant
distinctement une haule chaîne de montagnes
occupant tout l’espace où l’on supposait l’existence
d’un canal. En approchant de la côte, nous retrouvâmes
un récif qui la longeait à une grande distance
, et que nous ne quittâmes plus de la journée.
Nous cherchâmes vainement ensuite le cap
indiqué sous le nom de Rodney, la terre présen-
sen tait partout une plaine assez basse du plus riant aspect
et littéralement couverte de cocotiers. Sans aucun
doute, le navigateur qui a cru découvrir un cap
saillant auquel il a imposé le nom de Rodney, se trouvait
à une trop grande distance de la terre pour en
suivre les détails; il a probablement aperçu de fort loin
les montagnes qui couronnent une pointe basse, à laquelle
j’ai conservé le nom de Rodney, et qui ont dû
lui apparaître comme faisant saillie sur la mer. 11 en
est de même du cap Hood, que nous cherchâmes le
lendemain en continuant notre travail hydrographique.
Cette partie de la Nouvelle-Guinée est, en général,
formée pardes terres basses d’une fertilité remarquable
; elle est défendue par un récif dangereux, qui,
selon toute probabilité, doit contenir entre lui et la
cête d’excellents ports parfaitement abrités. A partir
du cap auquel j’ai laissé le nom de Hood, la terre
change de direction pour courir dans le N. 0 . ; elle
n’est plus formée par des plaines étendues, mais bien
par un terrain montueux et accidenté, recouvert partout
d’une végétation admirable. Dans la soirée, nous
aperçûmes une chaîne de haiitesùnontagnes d’un effet
très-pittoresque ; devant nous se trouvait un cap très-
prononcé ( cap Passy) , et ensuite la terre semblait
courir directement dans le nord. Ce fut là que j’abandonnai
notre reconnaissance, dans la crainte de nous
engolfer et de ne pouvoir ensuite accoster les récifs
du détroit de Terrés, qu’avec beaucoup de difficulté.
Au moment où nous allions nous éloigner de ces
rivages, nous aperçûmes plusieurs pirogues à la
voile ; mais il n’était plus temps de nous arrêter pour
les attendre, et à mon grand regret, je dis un adieu
définitif à ces terres sur lesquelles je regrettai longtemps
de n’avoir pu mouiller, sans avoir communiqué
avec ses habitants.
Une belle brise de S. E. nous permit de franchir rapidement
l’espace qui nous séparait du détroit deTor-
rès. A une heure et demie de Taprès-midi, nous aperçûmes
les récifs de Porllock, placés comme une sentinelle
avancée en avant de la grande barrière. Ces
récifs sont fort dangereux sur toute leur longueur,
ils s’élèvent à peine au-dessus du niveau des eaux ; la
mer y brise toujours avec violence, et le navire qui
aurait le malheur d’y toucher, serait rapidement détruit.
H était presque nuit, lorsque la vigie signala devant
nous les brisants de la grande barrière. Le danger
de ces écueils est d’autant plus grand, que la mer ne
brise que faiblement sur leur contour, et que l’on ne
peut ies apercevoir que difficilement. Nous n’en étions
plus qu’à quelques encablures, lorsque nous virâmes
de bord pour prendre la bordée du large et y passer la
nuit. Nous ne vîmes briser que sur un espace peu
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