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pays p ou ra lle r à travers l’immensité, seu l, sans app ui, sans autre
soutien que sa fo i, travailler au sa lu t de peuplades sauvages, au
m ilieu des dangers de toute espèce, et cela avec les modiques ressources
que les missions étrangères accordent à leurs prêtres. On
peu t ne pas partager leurs convictions, on peut trouver q u ’ils cu l-
tiv en tp iu s l’âme que l’esprit; mais je défie q u ’on puisse les trouver
bas ou sordides. La question d’a rg en tleu r est complètement étrangère,
et ils sont pauvres comme les premiers apôtres.
A la Nouvelle-Zélande, ils avaient fort à faire, il y avait concurrence,
et souvent leurs p lu s fe rvents néop hytes apostasientpour
un verre d ’eau -d e-vie.
L’occupation anglaise va sans d ou te mettre fin aux travaux
de nos missionnaires; il est peu probable que le gouvernement
souffre que leur influence s’élève à côté de la s ie n n e , mais
TOcéanie s ’ouvre tout entière devant eux. [M. Duroch.)
Note 24, page 204.
V)uelque sauvages que fu ssent, ¡1 y a cinquante ans, les p op u lations
de la Nouvelle-Zélande, elles n ’en subirent pas moins, peu
à p eu , Tinfluence de leu r contact avec les Eu ropéens. Des matelots
de toute nation ne tai’dèrent pas à déserter leurs bâtiments
pou r s’établir au milieu de ces sauvages, et usan t de la puissance
q u ’exerce Thomme c ivilisé sur la bru te , ils ont fini par se rendre
presque indispensables à ces chefs, qu i souvent les employèrent
utilement dans leui’s guerres avec leurs v o isins. Bientôt lenombre
de ces déserteurs se trouva assez considérable p ou r qu ’ils e u s -
senten certains p oin ts, et notamment à la Baie des Iles, un eg ran d e
influence. Ils se firent donner des terres q u ’une cu ltur e facile mit
bientôt à même de fournir de vivres frais les navires en relâche.
D e s condamnés, échappés des prisons d’H ob a r t-T ow n et de)Sid-
n e y , des a v en tu r ie r s, des spéculateurs de tous pays arrivèrent
peu à peu à la Nouvelle-Zélande dans l’espoir, les u n s de s’y créer
u ne existence, les autres d’y faire ou d’y augmenter leur fortune.
Pour des étoffes, des fu sils ou quelques gu in é es, ils acquirent des
chefs la propriété plusieur s milliers d’acre de terres. Te l est le
cas d u baron Thiei'ry, dont j ’ai parlé déjà ; q u i, il y a q u e lques
années, a acheté d’un c h e f quarante mille acres de terres
et le droit de souveraineté dans sa propriété. Dans ces deux
dernières années, les achats ont pris u n e telle extension q u e peu
de points d u littoral n ’ont pas un Européen pour maître. Mais
voici que le gouvernement anglais jette les y eux sur ce beau pays
et en arrête la colonisation; il nomme u n gouverneur pour les parties
q u ’il a achetées o u q u ’il achètera des naturels, et notez bien
q u ’alors il n’avait encore rien acquis. Le décret portait q u e le g ou vernement
reconnaîtrait toutes les propriétés achetées antérieurement,
p o u r v u que leur étendue et leu rp r ix d’achat ne dépassât
pas une limite raisonnable. Or, cette limite raisonnable est sou mise
à l’arbitraire du g ouverneur, q u i peut ainsi disposer à son
gré des propriétaires établis dans le pays, bien avant Tarrivée du
gouverneur. Plusieu rs Français établis dans le pays depuis longtemps
nous firent le tableau le p lu s dégoûtant de toute cette
hon teuse affaire, et Tun d’eu x uous donna par écrit un r é c if su c cinc
t de tout ce q u i venait de se passer sous ses y eu x . C’est un
document trop curieux pou r que j ’omette de le transcrire ic i.
Le 29 jan v ie r 1840, la corvette YHérald débarqua à Korora-
Reka, Baie des lie s , M. capitaine de vaisseau H obson, Le len de main
3 o , les h a b ita n ts , sur son invitation, se rendh'cnt à Téglise
protestante.Là, entouré de Tétat-major d e là corvette, de quelques
employés et des missionnaires anglais, il donna lecture des d o cu ments
q u i lu i conféraient, au nom de la reine d ’Angleterre, le
titre de lieutenant gouve rn eu r, et d’autres arrêtés relatifs à Tad-
ministration et à la police; le plu s important est celu i qui interdit
aux sujets britanniques, à compter de ce jou r , la faculté d’acheter
des terres des naturels. Une commission établie à Sidney peut
seule s ’en occuper au nom de la reine d ’Angleterre. Cette lecture
terminée, MM. lesbabitants furent invités à sign e r ,en s ig n e d ’ad-
h é sion , un acte constituant M. Hobson gouverneur des îles de
ia Nouvelle -Zé lan de , désormais dépendances de la Nouvelle