la rentrée dans les ateliers de l’Étal, où ils repasseraient
par les mêmes épreuves, non plus pour une
période limité, mais bien jusqu’à ce qu’ils aient
donné de nouveau des signes d’une amélioration
morale.
Outre ces dispositions particulières, M. Macono-
cbic voudrait voir l’administration marcher d’une
manière uniforme, simple et également juste pour
tous; il voudrait qu’on s’appliquât à toujours exécuter
les lois sans recourir à l’arbitraire, que des
tribunaux d’appel fussent organisés, afin que tout
individu pût se faire juger par différents juges, si
ses moyens le permettaient ; il voudrait encore que
chacun fût assuré de l’impartialité de la justice. 11
faudrait, suivant lui, encourager les travaux d’agriculture,
établir des marchés pour l’écoulement et
l’échange des produits, aider la fondation des villages
et des villes dans l’intérieur, élever des temples
, propager Tinstruction religieuse, enfin épurer
les produits de la presse, produits envenimés aujourd’hui
par des diatribes amères, tandis qu’ils devraient
être un instrument de progrès social.
Les adversaires de M. Maconochie repoussent ses
idées, surtout parce qu’ils les trouvent trop favorables
pour les convicts, dont, suivant eux, l’état moral est
presque incurable. Cependant, il est hors de doute
que le système suivi actuellement est loin d’être le
meilleur possible, de l’aveu même de MM. Forster,
magistrat chef de la police, et Spod, superintendunt
des convicts, tous les deux opposés au nouveau syslème.
11 résulte, d’après eux, qiielescas d’amélioration
morale parmi les condamnés sont très-rares. « L’ex périence
nous apprend, disent-ils, que les convicts
se conduisent bien , tant qu’ils sont sous l’influence
de la discipline, et qu’ils espèrent mériter l’indulgence;
mais une fois qu’ils ont obtenu le pardon de
leur crime et qu’ils sont libérés, ils ne retournenf
que trop souvent à leurs anciennes habitudes. H
semble que l’amélioration morale que l’on remarque
chez ces hommes n’est qu’extérieure, quoique
nous ayons quelques rares exemples d’une réforme
véritable pour quelques-uns d’entre eux. La
dépravation générale de la nature humaine est la
seule cause que nous puissions assigner à cette
tendance fâcheuse. »
Parmi les hommes qui subissent leur peine, les chiffres
statistiques prouvent que un quart n’est jamais
amené devant les magistrats ; la moitié de ces hommes
se conduit assez bien; un huitième # / tient une con-
duite souvent répréhensible ; enfin, un autre huitième
d’entre eux paraît avoir un caractère si déplorable
que l’état moral de ces hommes est considéré comme
incurable. Ces chiffres semblent annoncer d’une manière
incontestable qu’une amélioration morale est
possible pour une grande partie des condamnés; seu
lement, devant les résultats obtenus jusqu’à ce joui-
dans les colonies anglaises, il faut admettre que le
système employé pour arriver à ce but est tout à fait
insuffisant; le système proposé par M. Maconochie
semble promettre des résultats plus heureux, et if