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30G NOTES.
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M. l’évéque Pomparlier-, ce digne Prélat, q u i jo u it de Testime
générale et aux vertus d uq ue l les Anglais eu x -m êm es rendent
un hommage é clatant, était absent; il était allé visiter la
baie Shouraki et celle de Ta on e -Ro a . N ’étant venu à la
Nouvelle-Zélande que dans u n but tout de moi’ale e t de religion,
entièrement étranger aux vues de spéculation q u i dirigent les
actes de presque tous les missionnaires an g la is, ayant assisté
lu i-m êm e à tout ce q u i avait eu lie u , relativement à la prise
de p o sse ssion , il eût p u uous donner bien des détails, .et nous
mettre parfaitement au courant de la q u e stion ; en son absence,
nou s nous adressâmes au prêtre français M. Petit, q u i nous
confirma la vérité de ce que nous avions appris et nous fit les
lion ueur s de TEvêohé avec u ne bonté toute apostolique.
Dès n o tie arr iv ée , nous n ’avions pas cru devoir faire une
visite olficielle à M. Hobson ; dans notre position , un e semblable
démarche eût p u être interprétée comme étant la reconnaissance
du titre sous leq ue l il était v en u , et il ne pouvait entrer
dans nos idées de donner matière à u ne semblable interprétation.
Pour n ous, ce personnage n ’était q u ’un simple particulier auquel
nous ne devions rien et v is -à -v is duq ue l nous n ’étions engagés à
rien. Nous eûmes lieu de penser néanmoins q u ’il s’était attendu à
nous voii- et que notre manière d’agir Tavait désappointé, car,
deux jours après notre arrivée, ii envoya son secrétaire à bord
de T^.y//o/fi3e présenter ses civilités à M. à'Urville, et lu i faire
tontes les offres de service qu i étaient à sa d isposition. Le commandant
répondit à celte avance comme il devait le faire, et fit
part avec franchise des raisons q ui Tavaient empêché de prendre
l’initiative. Ne pouvant reconnaître, à moins d’avoir reçu des
ordi’es contraires du gouvernement français, un acte q u ’il désapprouvait
et q ui était une violation flagrante d u droit des
g e n s , il n’avait pu penser un seul instant à visiter M. Hobson
comme gouverneur de la No u v e l le -Z é la n d e ; mais il
élait tout disposé à entrer en relalions avec M. Hobson, capitaine
de la marine anglaise. L’envoyé ayant donné l’assurance
que son supérieur n’exigeait absolument rien, et que, dans Tétat
ffe maladie où il se trouvait a lo r s, il se fût empressé lui-même
de venir faire connaissance avec le ch e f de l’expédition franç
a is e , toutes les difficultés d isp a ru r en t, et tout se r éd u isit à
m ie simple politesse à laquelle nous nous mîmes en devoir
de répondre dans la matinée du premier mai. Après nous être
assurés préalablement que M. le capitaine anglais n’était pas
à Korora-Reka, nous n ou s dingeâmes sur le village de Pahia,
o ù Ton nous dit qu’était sa résidence habitue lle et où nous devions
être certains de le rencontrer. La brise était debout et
soufflait avec forc e, nous eûmes beaucoup de peine à atteindre
le b u t. Nous mîmes pied à terre à p eu de distance d ’u ne assez
belle maison, qui. était celle que nous venions chercher, un
factionnaire , q u i était de garde à la p o r te , s’empressa de
prévenir un sous-officier q u e nous priâmes d’annoncer notre
visite à M. Hobson. Il nou s fut r épondu que M. Hobson était
absent depuis la v e ille , il était allé faire u ne visite à Tun de
ses amis q u i résidait à environ dix milles de la. Nous n a -
v io n sn i le loisir , ni la volonté de courir aussi lo in , et d’ailleurs,
il devenait patent que M. le Gouverneur de la Nouvelle-Zélande
v ou la it s’en tenir à la première démarche q u ’il avait faite, et d e sirait
éviter d ’entrer en matière sur les aftaire du jour s. N ou s
n ’étions pas en arrière de bienséance avec lu i et nous laissâmes
nos cartes, satisfaits que tou t fû t terminé a insi. Après avoir fait
quelques tours dans les environs et avoir examiné la propriété
considérable de M. le missionnaire TVilliam, nous nous remîmes
dans nos canots et nous regagnâmes nos corvettes.
Le 3 mai, au soir, notre eau était complétée et nous avions terminé
quelques légères réparations dans le gréement et dans les
v o iles. Malgré la difficulté qu’on éprouve aujourd’h u i à sc procurer
des vivres frais à la Baie des Iles , difficulté causée par le
grand nombre de navires q u i y abordent chaque jour' et dans le
même b u t, n ous étions néanmoins parvenus à nous approvisionner
passablement. Nous prîmes alors les dispositions pour Tappa-
reillage qui était fixé au lendemain. ( M. Jacquinot.)
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