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une encablure du rivage, et un bâtiment de trois
à quatre cents tonneaux peut décharger sur le quai.
A Risdon, il n’y avait pas d’eau , une petite rivière
traverse Hobart-Town dans toute sa longueur, et donne
la vie à de nombreuses usines. Les habitants d’Hobart-
ïow n vénèrent la mémoire du gouverneur Collins :
c’était un homme juste, ferme, infatigable, et, sous
sa sage administration, la colonie lit des progrès incroyables.
Bâtie sur la rive droite du Derwent, Hobart-Town
présente, du mouillage, l’aspect le plus riant, le plus
animé. A gauche, se développent de beaux quais, sur
lesquels sont établis de vastes magasins remplis de
marchandises que viennent y jeter de beaux et grands
navires de la métropole. Une jetée solidement bâtie,
sur laquelle s’élève la douane et quelques édifices publics
, facilite beaucoup les communications de la ville
à îa rade. Sur la pointe Est s’élève le fort Mulgrave;
plus loin, au fond de la baie, sont l’arsenal, les magasins
du gouvernement et les bureaux de l’administration
maritime. Sur la colline qui les domine, se
trouve une charmante maison, entourée de pelouses
d’une fraîcheur délicieuse, plantée de fleurs et de petits
bouquets de bois; c’est la résidence de sir John
Franklin, gouverneur de la colonie. Quand les quais
seront prolongés de manière à aller rejoindre l’arsenal,
le port d’Hobart-ïown sera un des plus vastes et
des plus commodes de cette partie du monde.
La ville, composée de maisonnettes d’une propreté
exquise, presque toutes à un seul étage, et tapissées
d’une belle plante grimpante assez semblable au
lierre, est percée de grandes et larges rues, se coupant
toutes à angle droit, alignées au cordeau et macadamisées
; un large ruisseau, qui descend des pentes
du mont Wellington, traverse îa ville dans toute sa
longueur, et fait tourner de nombreux moulins ; ses
eaux ne sont pas potables.
Gomme dans toutes les villes anglaises, les maisons
sont bâties sans aucune architecture; je dirai plus,
sans goût; mais elles sont si propres, si soignées, le
petit jardin qui donne sur la rue est si coquettement
entretenu, qu’elles font réellement plaisir à voir.
Les Anglais ont tracé à la capitale de la Tasmanie
un cadre immense qui est bien loin d’être rempli ; les
rues un peu éloignées du centre de la ville ne contiennent
que quelques maisons isolées. Chaque jour de
nouveaux émigrants débarquent ; et, si la prospérité
de la colonie se maintient, je ne doute pas qu elle ne
prenne en peu de temps un rapide accroissement.
Ce n’est pas dans une ville naissante comme celle-ci
qu’il faut s’attendre à rencontrer des monuments;
cependant, les colons citent avec orgueil les casernes,
le temple et le bagne. Les casernes sont bâties à gauche
de la ville, sur un mamelon qui la domine. Ce ne
sont que de vastes corps de logis en bois, élevés sur
les côtés d’une large esplanade, qui sert de champ de
manoeuvre à la garnison. On y jouit d une magnifique
vue. De là, l’oeil plane sur la ville et la rade : sur la
gauche, se d e s s i n e la gigantesque silhouette du mont
Wellington, et on peut suivre au loin, à travers de