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observés, celui q ui représente le plus nettement l’aspect de l’état
cholérique. Cette dyssenterie porte avec elle le stigmate de cette
terrible maladie , mais aucun de mes malades ne m’en avait encore
presenté une empreinte aussi marquée. Simon a c in qu
an te-d eu x a n s , sa vie s’est écoulée au milieu des fatigues
d'une navigation continu elle ; tout nous porte à croire que sa lin
est prochaine. 11 le sent, aussi tout résigné q u ’il soit, il regrette
de n’avoir pu atteindre soixante ans, pou r jou ir h u it ans de sa
retraite et de la vie de famille. Le 24, à une heure de la n u it, il
cesse de vivre. 11 avait désiré les consolations de la religion ; il a
été la première personne de n o tie hôpital que le vénérable
M. T herrey , vicaire apostolique de l’île de V a n -D iém en , ait ou
l ’occasion d ’assister.
Le beau temps, q u i n’a cessé de briller depuis le jou r de notre
arrivée ju sq u ’au 22 d é c em b r e , a été favorable à M. G o u p il,
peintre de l’ex p éd itio n , cbez lequel la dyssenterie est à ce moment
à l’état chronique. 11 a éprouvé pendant un instant un
mieux quifaisait espérera ses amis q u ’il allaitentrer dans une voie
a scensionnelle mais le temps changea brusqu ement; il devint
très-mauvais, M. Goupil ne p u t soutenir l’ébranlement que lu i
communiqua cette agitation atmosphérique, et il déclina toujours
depuis.
Le 21 septembre, M. d ’U rv ille me donne l’ordre de prendre la
direction de l’hôpital ; le 3 1, il m’envoie u n e instruction o ù tout
est prévu; il porte ses prévisions ju sq u e s su r les moindres détails,
et se montre d’un b ou t à l’autre économe des deniers de l’Etat,
tout en assurant à l’h ôpita l les ressources nécessaires.
Le 29, M. Goupil reçoit M. T h e r r ey , vicaire apostolique , et
dicte ses dernières volonté s. Dans la n u it du 3 i décembre 1839
au 1®’' janvier i8 4 o , il expire sous les y eu x de son am iM . Honoré
Jacquinot, q ui ne l’a p oin t abandonné un seul moment, depuis le
d éb u t de cette fatale maladie. U n e heure après, M. Jacquinot retourne
a bord et les corvettes appareillent.
Dans la matinée du i®*" janvier, j ’écris à M. le capitaine Parker,
aide-de-camp du gouverneur, et le prie de vouloir bien apprendre
cette triste nouvellè à l’honorable M. E llio t , commandant
militaire de la Tasmanie.
Le même jou r , dans la soirée, M. le major Butler vient s’enten-
ilre avec moi sur le mode de cérémonial à adopter pour la
pompe funèbre : nous arrêtons q u ’il sera rendu à M. Goupil
les honneurs militaires dus à un lieutenant d ’infanterie , moins
le feu.
Le même jou r , M. The rr ey part pour Launceston "; il est d é solé
de ne pouvoir a ssiste r , sans le secours d ’un interprète, ceux
d’entre nous q u i sont en danger de mort. Il va chercher son nev
eu, M. Colhain ; ce jeune prêtre parle le français ; M. le vicaire
nous le destine pour aumônier. Ce départ s’oppose d’abord à ce
que nous puission s fixer le jou r de l’enterrement ; cependant ,
comme il est fort douteu x que M. Cothain puisse être arrivé à
H ob a r t-T ow n avant quatre jours , uous convenons que l’on ne
dépassera pas ce terme; le corps ne pouvant attendre plus lo n g temps.
La conduite de M. Therrey à notre égard est au -d e ssu s de
tout éloge ; elle lu i a conc ilié notre affection et notre reconnaissance.
Le 2, le gouverneur répond à la lettre que je lu i ai adressée
pour l’informer de l’événement d oulour eux q u i vient de nous
frapper; sa réponse est on ne peut plus p o lie : il termine sa lettre
eu nous prévenant q u’il a donné des ordres pour que ses employés
civils et militaires assistent au couvoi funèbre de M. Goupil.
Après m’être fiiit présenter les différents modèles de cercueils :
je choisis le numéro 2 : il est d’un luxe convenable, par rapport
au grade du d é fu n t, et par rapport aux exigences des habitudes
locales. Il est en bois de cèdre poli et e sl orné à ses quatre coins
de bandes en métal argenté ; des poignées de même nature sont
placées aux deux extrémités, et un grand écusson, o ù sont gravés
les noms d’Ernest G oupil, est appliqué sur le couvercle. C e lu i-c i
est maintenu en place par de fortes vis.
* U’H o b a rt-T ow n a L a n c e s to n on com p te e n v iro n 8 0 lie u e s .
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