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Les seuls habitants de la côte d’Akai'oa sont quelques matelot»
déserteurs et une dizaine de naturels échappés au massacre de
leu r tr ib u, q ui était, il y a peu d’années, nombreuse et puissante.
E lle habitait alors, dans le fond de la b aie , u n village dont on
trouve encore quelques restes et elle vivait sans crainte aucun e de
ses voisins de la grande terre, lo rsq u ’une trahison la fit disparaître
presque entière. Le ch e f d u district de C lou d y -B a y , dans le détroit
de Cook, homme ambitieux et perfide, fit avec un capitaine angla
is, un marché infâme, pour ce dernier sur tou t, marché q ui d evait
le mener à son b u t, c elu i de régner sevil sur l’île T a v a ï-P ou namou.
11 se fit transporter avec bon nombre de ses guerriers dans
le port d’Akaroa et fit mouiller le navire anglais près d’une île
située devant le village des naturels. C eu x -c i, confiants , vinrent
traiter avec le capitaine anglais, q u i leu r donna rendez-vous sur
l ’île près de laquelle il était m ouillé. T o u s accouriu’ent, mais ils y
étaient à peine q u ’ils furent cernés par les guerriers de Cloudy
q u i, après les avoir massacrés, n’eurent pas de peine à se rendre
maîtres de la population q u i eut le même sort que ses chefs.
Q u e lq u e s-u n s seulement parvinrent à s’échapper dans les bois et
son t tout ce q u i reste aujourd’h u i de cette tr ib u . C’est ainsi que
le s européens, entraînés par la cu p id ité , se sont faits, de presque
toute la population de la N ou v e lle-Z é lan d e , des ennemis irréconciliables.
On pourrait citer vingt traits de la nature de c e lu i q u i
a amené la destruction de la tr ib u d’Akaroa, et l’on s’étonne en
Europe de la férocité des Nouveaux-Zélandais. Ce q u i me su r pr
end, moi, c’est que ces sauvages ne mangent pas tous les E u ro péens
qu’ils rencontrent souvent sans défense au milieu de leurs
forêts. {M . M o n t r a v e l )
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Le mouillage d’Akaroa est vaste et parfaitement abrité. Un
navire d u p lu s fort tonnage y est n on -seu lem en t en parfaite
sécurité, mais il peut y faire toutes les réparations de coque et de
gréement.
Pendant notre séjour à H o b a r t-T ow n , le bru it courait q u ’une
expédition, partie des ports de F r a n c e , devait venir débarquer
des colons à la Nouvelle-Zélande et notamment sur la presqu’île
(le Bancks q u i, disa it-on , avait été bien et dûment cédée par les
naturels au capitaine d’un navire baleinier, e t , comme de ju ste ,
les Anglais jetaient feu et flamme contre l’ambition et la rapacité
françaises. P ou r n o u s , nou s avions peine à y croire, mais nous
fumes complètement c o n v a in cu s, en arrivant à Akaroa. On
attendait prochainement le Comte de Pa r is , q u i allait bientôt venir
jeter sur la plage cinquante à soixante m alheureuses familles destinées
à ymour ir de misère. Le pays est couvert de forêts, et c’est une
rude tâche pour de nouveaux débarqués de défricher, sans autre
secours que leurs bras (car il n’y a pas à compter sur les Zélandais)
des forêts immenses, sous un climat hum ide et pluv ieu x . A
nos portes, en Algérie, n ous avons toutes les peines imaginables
à trouver des travailleurs , que sera-ce donc à 4ooo lieues de la
métropole? En supposant le sort le plus prospère à la nouvelle
colonie , en temps de guerre, elle n’aura de ressource que de se
faire anglaise, le p lu s vite possible. L’île du nord et la p lu s grande
partie de celle d u sud sont occupées par l’Angleterre, et, ne le
fu ssen t-e lle s pas , elle est aux portes des riches établissements de
Van-Diemen et de la N ouve lle-Galle , q u i pourraient disposer
d ’assez de forces pour l ’enlever bien avant que n ous ne puissions
la secourir.
Les Anglais ont de nombreux établissements sur la N ou v e lle -
Zélande. Les n a tu r e ls , abrutis par ies spir itu eu x , leur font tous
les jours de nouvelles ventes de terrain, et cela pour quelques
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