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sommets des îles Banks, Mulgrave et Jervis. A trois
heures du soir, nous avions laissé derrière nous l ’île
Passage, el nous jetions l’ancre à l’abri d’un récif.
Devant nous, nous apercevions une grande quantité
de petites îles, au milieu desquelles il était difficile
de reconnaître le chenal. Je résolus de passer une
journée au mouillage pour étudier le terrain et éclairer
notre route. La brise était fraîche, la mer, fouettée
par le vent et traversée par des courants très-
violents , était dure et fatigante. A sept heures du
soir, nous nous aperçûmes que nous chassions. Heureusement
nous tînmes sur une deuxième ancre, que
nous laissâmes tomber immédiatement.
Aussitôt que le jour se fit, deux embarcations partirent
pour reconnaître la route, pendant que nous
levions nos ancres afin de les visiter. Nous nous aperçûmes
que celle sur laquelle nous avions chassé la
veille, avait une patte cassée, et était tout à fait
hors de service. C’était la quatrième que nous perdions
depuis notre entrée dans le détroit de Torres.
Bientôt nos embarcations disparurent derrière les
îles nombreuses qu’elles étaient chargées de reconnaître,
et nous ne les revîmes plus que vers
cinq heures du soir, lorsqu’elles rallièrent le bord.
Dans la journée, plusieurs pirogues traversèrent
le canal; mais aucune d’elles ne se hasarda à nous
accoster. Sur tous les points de l’île Jervis, nous
aperçûmes de nombreuses colonnes de fumée, indiquant
que ces îles sont très-liabitées ; une piro gue
qui avait paru s’en détacher, vînt pêcher sur le
récif qui était tout près de nous ; les hommes qui la
montaient s’avancèrent jusqu’à une encablure de
nos corvettes; mais là ils s’arrêtèrent, et après nous
avoir considérés longtemps avec curiosité, ils s’éloignèrent
sans oser nous accoster. Ces hommes ressemblaient
beaucoup à ceux que nous avions vus sur l’île
Toud ; mais ils paraissaient plus craintifs et moins
habitués à communiquer avec les navires européens.
Le 12, à six heures du matin, nous étions sous voiles,
les embarcations jalonnaient la route, bientôt nous
nous engageâmes dans un canal étroit, bordé des
deux côtés par d’immenses récifs. Aidés par le courant,
dont la vitesse devait être alors au moins de
trois noeuds, nous franchîmes rapidement l’espace
qui nous séparait de la mer libre, et à 8 heures, nous
disions un adieu définitif à ces écueils dangereux.
Le 19 , nous apercevions les hautes terres de Timor;
favorisés par le vent, nous en prolongeâmes
une partie pendant le jour, et le soir, nous nous
présentâmes à l’entrée de la baie Coupang, où je voulais
aller mouiller. Mais la nuit élait venue, et je
dus attendre le jour pour gagner cette rade ; malheureusement
, dans la soirée, les vents devinrent
contraires, les courants nous entraînèrent loin de la
terre, et il nous fallut toute la journée du lendemain
pour nous en rapprocher.
La baie de Coupang est vaste et profonde ; le mouillage
en occupe le fond ; contrariés par les contretemps
de la v eille, je résolus d’y conduire les
corvettes pendant la nuit. A neuf heures, la sonde in -
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