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Chaloupe
Grand canot
Baleinière
Canot-major
34 hommes. Vivres pour 20 jour s , à raison de :
22 eau 0 litr . 5 oo.
8 b iscu it o k il. 3oo.
8 lard o k il. 125.
e a u -d e -v ie o lit. 060.
72 Par h om m e , pou r un jo u r .
Des armes, des m u n itio n s, des compas de r o u te , et q uelques
ustensiles , sont aussi disposes pou r chaque embarcation.
A six heures du soir, le sou pe r de Téquipage est su iv i d u b ranle-
bas. Les maîtres de manoeuvre et les charpentiers, armés de h a che
s, sont répartis à chaque mât, prêts à couper les mâts de h u n e
en cas de besoin. La n u it est sombre, la brise fraîche d u S. E ., la
marée baisse ; l’inclinaison de la corvette est de 32 degrés.
A n e u f heures le temps est b e a u , la mer basse; l’inclinaison de la
corvette est très-forte, et a même atteint, d it-o n , 38 degrés àTos-
cillomètre. Ife a u est encore à environ un pied au -d e ssou s des
feuillets des sabords d u côté immergé ; comme dans la marée
basse du jo u r , Teau était à peine de deux pieds a u -d e sso u s de ces
mêmes feuillets, on p eu t en conclure que le navire, en s’in clin an t
de p lu s en p lu s , a fini par trouver u n p oin t d’appui sou s sa car
èn e . D u reste , la sonde ne p eu t nous donner rien de p o s itif à
cet égard , ne portant pas sur le talus d u récif.
Q u o iq u ’il en so it, cette bande extrême, donnée par la corvette,
cause un e alerte q u i a mis tout le monde sur p ied. Les canots
on t été accostés et ont reçu leurs équipages ordin aire s, commandés
par des officiers , prêts à faire le sauvetage d u reste. Les
papiers de l’expédition ont été disposés p o u r l ’em b a rq u em en t,
le pont commence à être envahi par le bagage sc ien tifiq u e .......
Cependant la marée a déjà reversé , et la corvette ne tarde pas à
se redresser. A dix h e u r e s , toute crainte était d is s ip é e , chacun
avait repris sur le pon t son poste de bivouac. A m in u it , la corvette
est droite et commence à s’ébranler.
A la pointe du jou r , nous avons le plaisir de voir la Zélée à f lo t ,
quoique encore sur le bord du récif.’^Une corvée de douze hommes
lu i est expédiée dans le grand canot pour renforcer son équipage
et amarrer le navire au m ilieu du chenal. U As tro la b e , chassée
par la grande marée de la n u it , a dérivé d’une centaine de pieds
le long d u r é c if où elle est encore é choué e , quoique dans u n e position
moins c ritique que la première fois.
A la basse mer, nous sommes toujours in c lin é s , bâbord au
la rg e ; mais la carène ayant sans doute trouvé u n appui sur les
roches , ne paraît pas glisser comme h ier sur le récif. On a p u
établir une béq u ille qui a été assez con solidée contre la violence
d u cou ran t, pour conserver une position à peu près verticale.
Dans la matinée, on file peu à p eu des apparaux de retenue, de
manière à modérer la tendance à Tabattage , sans abandonner le
navire à lu i-m êm e .
A cinq heures d u soir, mer étale haute ; c’est la petite marée
du jou r q u i ne p eu t nou s servir à rien.
Le flot de la n u it précédente a porté à terre notre fausse qu ille
q u i gît sur une grève de sa b le , aupi’ès du petit village de Toud.
U n e nous en reste pas le quart. Les cbai’pentiers et calfats ont
visité la carêne et le gouvernail pendant que nous étions presqu’à
s e c , et n ’ont pas trouvé d ’avarie notable. On a re connu, ce
so ir , que le gouvernail et le talon d u navire étaient encastrés entre
deux blocs de corail q u i s’élevaient de trois à quatre pieds a u -
dessus d u plan inférieur de la quille.
Beau temps, ciel nu a g eu x , brise fraîche du S. E . A une heu r e ,
on commence à virer alternativement sur les deux câbles d u large.
A u n e heui’e tr en te minutes, p lu sieu r s secousses annonçant q u e le
navire commence à s’éb ran le r , on vire sur le câble de Tavant, en
filant c elui de Tarrièi'e pou r que le talon de la corvette puisse se
désencastrer de son ornière. L’équipage, renforcé par trente hommes
de la Zélée, r edouble d’efforts sur le cabestan, sans pouvoir
faire éviter le navire. On essaie alors de virer sur le petit câble
dont Tancre , m ouillé e dès le soir de T é ch ouage, n’a pas cessé de
labourer le fond à chaque flot. Ce câble q u’on pouvait bien su p po
se r cassé , aussi bien que son ancre , résiste cependant et sert
à dégager des coraux le talon de la corvette. Alors le cabestan,
agissant de nouveau sur le grand cable de b â b o rd , finit par ar