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loinha sui* lui el sur son séjour à la Nouvelle-Zélande;
et les détails qui me furent donnés sur sa conduite
me disposèrent fort mal pour accueillir favo-
rablement sa réclamation. Du reste, le singulier
certiiical que le baron ïbierry avait laissé dans les
mains d’un Nouka-Hivien, et dans lequel il prenait le
litre de roi de Noiika-Hïva et delà Nouvelle-Zélande,
enfin les renseignements qui m’étaient parvenus sur
son compte lors de mon premier voyage, et qui étaient
loin de lui être favorables, m’avaient mal prévenu sui-
son compte.
Telles étaient les dispositions d’cspril dans lesquelles
je me trouvais à l’égard du baron Thierry,
lorsque j’arrivai à la maison de Tévêcbé, où je le
trouvai en compagnie de MM. Dubouzet, Dumoulin,
et de plusieurs autres officiers, à qui déjà il avait
fait part do ses plaintes contre l’autorité anglaise.
C’était un homme de bonne mine et de bonne tenue,
Agé d’environ 50 a n s , et s’exprimant bien en français.
Aussitôt que le baron Thierry se trouva en ma pn‘-
scncc, ilseplaignit hautement des autorités anglaises,
qui contestaient scs litres de propriété sur im vaste ter
ritoire, qu’il avait depuis longtemps acheté des naturels,
au fond de la rivière Soiiki-Anga. Jaloux de sa
richesse, les anglais avaient, disait-il, ameuté contre
lui les naturels des environs, qni raccal>laient de
dégoût ; grâces aux instigations incessantes des missionnaires
anglais et du gouverneur Ilobsou lui-
même , il s’était vu contester ses terres par des
il
DANS LOCEANIE. 197
chefs indigènes, qui les réclamaient eommc leurs
propriétés ; les menées des fonctionnaires anglais
avaient si bien agi sur Tesprit des indigènes, que plusieurs
fois il avait couru des risques réels pour sa
v ie , et pour la sûreté des personnes de sa famille
qui vivaient avec lui.
Devant ces plaintes graves du baron Thierry , je
ne manquai pas de lui objecter que .sa conduite antérieure
e lle s actes inconvenants dont il était responsable
ne pouvaient que lui nuire infiniment dans mon
esprit ; toutefois , comme à l’appui de ses paroles il
présentait des litres sérieux et q u i, d isa it-il, justifiaient
pleinement de scs droits de propriétaire, je ne
refusai pas de les examiner ; j’acquis bien vite la certitude
que le baron Thierry, malgré les torts antérieurs
que Ton pouvait lui reprocher, avait des litres
réels à la possession du sol qu’on lui contestait; tandis
que Tautorité anglaise avait reconnu tous les
droits des missionnaires protestants, qui avaient acquis
des domaines immenses de la même manière ,
et par des actes bien moins authentiques que ceux do
notre compatriote. Dans l’impossibilité où je me trouvais
d’agir en faveur du baron Thierry, n’ayant aucune
instruction qui put guider ma conduite vis-â-
vis du gouverneur Hobson , j’engageai M. Thierry à
formuler une demande au gouvernement français, et
je lui promis de Tappuyer, à mon retour en France, de
toutmon pouvoir. Je ne lui dissimulai point, toutefois,
que je croyais peu au succès d’une parèillc démarche
, car il n’était (>as probable que ia France con-
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