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possible, pour regagner le terrain (pie nous avions
perdu. Enfin, dans la soirée du 23 , nous parvînmes
à doubler l’île Adèle et le cap de la Délivrance,
à la distance environ de 20 milles. Dès lors, nous
n’avions plus à redouter ces ioiTs courants dans le
nord, qui nous avaient drossés dans la matinée, et
nous pûmes attendre tranquillement la journée du
lendemain pour commencer les explorations de la
partie méridionale de la Louisiade. Ces terres, depuis
leur découverte par Bougainville, n’avaient été revues
par aucun des navigateurs qui avaient sillonné
l’Océan pacifique, et marqué leur passage par des travaux
sérieux. Aussi, elle nous présentaient un vaste
cbamp d’exploration hydrograpbique, el peut-être
môme des découvertes importantes. Malheureusement,
les douleurs que je ressentais ne me laissaient
plus aucun repos, et je redoutais à chaque instant de
voir mes lorccs trahir mon courage; mais je résolus
de n’abandonner la reconnaissance de la Louisiade
qu’à la dernière extrémité.
La journée s’annoncait sous les meilleurs auspices,
seulement le temps était encore brumeux et ne nous
laissait voir qu’imparfaitement les accidents de la
terre. De grand matin, nous nous dirigeâmes sur les
îles du Sud-est, dont les hauts sommets apparaissent
de loin, mais nous trouvâmes la route barrée par
un immense récif continu, que déjà nous avions vu
la veille, el qui, suivant toute apparence, relie
toutes ces terres enti’e elles. Les îles du Sud-est sc
terminent à l’est par une poiiile liasse, dont nous
ne pûmes pas fixer la position; sa partie occidentale est
montueuse et très-élevée. Au sud, elle présente une
presqu’île assez remarquable (presqu’île de Condé) ,
sur laquelle nous aperçûmes quelques naturels et un
petit village, mais nous ne vîmes aucune pirogue
e t, par suite, nous ne pûmes avoir aucune communication.
Dans la soirée, les îles du sud-est restaient
déjà loin derrière nous. Une longue ligne d’îlots
(îles du Calvados) se montraient dans le nord ; le récif,
qui, jusque-là, s’était présenté à nous compacte et
continu, sauf quelques ouvertures de peu d’importance,
ne laissait plus voir que quelcjnes pâtés isolés.
La mer, au delà de ces écueils, paraissait calme et
profonde, mais j’évitai de m’y engager. Je me décidai
à prendre le large pour passer la nuit et pour continuer
notre exploration le lendemain.
Nous vînmes altérir de bonne heure sur quelques
îlots bas et boisés (îles Montémont)nous les trouvâmes
enclavés dans le récif, qui s’étendait dans
l’ouest à une distance prodigieuse en s’appuyant sur
quelques îlots épars et couverts de verdure. Le dessin
de cette contrée, laissé par Bougainville, était
d’im bien faible secours pour guider notre navigation
; cependant, dans la so irée, nous crûmes reconnaître
l’îlot bas et boisé auquel il imposa le nom
à’Ouessant. Devant nous s’élevaient plusieurs roches
qui fixèrent la limite du travail de la journée (îles
, Teste), et qui, le lendemain, nous servirent d’excellent
point de reconnaissance.
La terre nous offrit, le 26, l’aspect le plus varié.
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