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rassembler l’équipage et je lui fis annoncer les propositions
qui étaient faites par le capitaine baleinier,
aux hommes qui voudraient prendre du service à son
bord. Un seul se présenta ; ses effets furent embarqués
dans la chaloupe et expédiés immédiatement.
Pendant ce temps, la brise s’était faite au S. 0 ., et
il était h peine midi, lorsque, guidés par les conseils
d’un pilote du pays, nous franchissions la barre,
et quittions pour toujours le port Otago.
Aussitôt que nous eûmes regagné la pleine m e r ,
nos matelots jetèrent leurs lignes à l’eau et prirent
une immense quantité de poissons. Jusqu’au soir
nous longeâmes la côte à petite distance pour en faire
la reconnaissance; la nuit nous surprit près de la
pointe Morokea. On nous avait assuré que près de
celte pointe il existait une ligne de récifs qui s’étendait
à 9 milles au large, en laissant entre elle et la
terre un canal large d’environ 2 milles, navigable
pour les baleinières seulement; nous n’aperçûmes
rien de semblable. Je ne pourrais cependant pas assurer
que ces récifs n ’existent pas. Au moment de
notre passage, la mer était des plus calmes, et si
ces dangers sont recouverts par Teau, il n’y aurait
rien d’étonnant à ce qu’ils nous eussent échappé.
Pendant les jours suivants, nous fûmes constamment
contrariés par des calmes qui ne nous permirent d’approcher
de la terre qu’à une distance trop considérable
pour en suivre tous les détails. Nous aperçûmes
sur notre route un grand nombre de baleines,
quelques marsouins, et enfin deux navires baleiniers;
un d’eux hissa les couleurs françaises. Chaque jour
l’équipage prit à la ligne une quantité si considérable
de poissons, que bientôt les matelots eu x -
mêmes s’en dégoûtèrent.
La presqu’île de Banks apparaît de la mer comme
une île montagneuse, séparée de la terre par un
vaste canal ; elle ne tient en effet à Tîle Tavaï-Pounamou
que par une terre basse et totalement dépouillée
d’arbres, que nous ne pouvions apercevoir
distinctement qu’à quelques milles de distance, lorsque
la sonde indiquait seize à dix-sept brasses de
fond.
Le 8 , à la pointe du jour, nous n’étions qu’à quelques
milles de la côte méridionale de la presqu’île
de Banks; en la longeant, nous arrivâmes promptement
devant une vaste échancrure indiquant l’entrée
d’un port; j’avais l’intention de mouiller dans le
port à ’Akaroa ; les cartes qui étaient en ma possession
plaçaient ce mouillage dans la partie orientale
de la presqu’île, et dans l’incertitude où je me trouvais
sur sa véritable position, j’hésitais à me rapprocher
de l’ouverture qui se présentait à nous,
lorsqu’un matelot, embarqué sur XAstrolabe à Hobart
Town, vint lever mes doutes à cet égard. Cet
homme avait longtemps servi sur des navires baleiniers
; il avait déjà visité la baie d’Akaroa, et il
m’assura reconnaître positivement son entrée dans
la vaste échancrure qui, depuis quelque temps, était
l’objet de notre attention; malheureusement, pendant
ces hésitations, la brise était tombée et le calme
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