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324 NOTES.
Note 25, page 240.
Le 27 mai i8 4 o , vers d ix heures et demie, quelques pirogues
s’étant détachées du rivage en nageant de notre côté, nous m îmes en
panne pour les attendre : mais elles s’arrêtèrent à portée de voix ,
et toutes nos démonstrations amicales, les étoffes et les aulresobjets
que nous leur montrions, ne pur en t les engager à accoster les
corvettes. Chacun de ces canots, au nombre de six, étaient montés
par sept hommes, à l’exception d’un seu l, q u i n’avait pas craint de
s’aventurer a u n e aussi grande distance avec deux rameurs seu lement.
Ces naUu’els, de couleur rouge cuivré e, étaient d’une assez
be lle taille et paraissaient forts et bien constitués ; q u e lq u e s-u n s
avaient les cheveux longs et ébouriffés comme les P ap ou s; d’autres
les portaient courts. Ils étaient entièrement n u s , excepté
trois ou quatre d’entre eux, auxquels nous remai’quâmes des
ceintures d’étoffe blanche q u i masquaient leurs parties naturelles.
Les pirogues, p eu élancées et à balancier, étaient sans
grâce et grossièrement construites. Fatigués de les voir persister
à ne pas entrer en relations p lu s intimes , nous les q u ittâmes
après un e d em i-h eu r e , et nous nous remîmes en l’oute.
En passant à u ne petite distance d’une de ces embarcations, un
officier envoya un couteau qu i tomba à lam e r . Aussitôt u n des
naturels se précipita à Teau , et eut Tadresse de le i-alti’ap e i\
D eu x ou ü’ois autres objets leur furent envoyés de même,
mais rien ne p u t détruire leurs craintes, et nous les laissâmes
bientôt derrière n ou s.
Dans la soirée, trois autres pirogues , dont u ne double et bien
voilée, se dirigèrent sur nous ; les naturels q ui les montaient
faisaient des signes q u i paraissaient indiquer leur désir d ’atteindre
les corvettes ; mais convaincus d’avance que nos communications
ne seraient pas plu s intimes q u ’avec les premiers canots
nous ne limes rien pou r les attendre, et nous les laissâmes
promptement derrièi’e n o u s , la brise était alors très-fraîche et
noire sillage moyen était de six à sept milles par h eu r e .......
Le »«■"juin 1840, à six heures du m a tin ,n ou s mîmes sous voiles,
et à h u it heures et demie nous relevions Tîle Hougar, au sud
du Monde, à un mille et demi. Faisant route de là pour passer
au nord de Tîle Da l / jm p le , nous mîmes en suite le cap au S. O. ^ S.
et au S. S. O. pour prolonger la longue chaîne de brisants q u i sc
trouvent à Touest. A une heure q u in z e minutes de Taprès-midi,
nousr elev ion s YileRennel à l’e std uM on d e , àenviron quatre milles,
et nous continuâmes à suivre les récifs. N ous comptions, dans
cette jou rn é e , accomplir une bonne étape et nou s avions Tespoir
de doubler promptement le large banc de sable q u i s’étend dans
le S. O. de Tîle Tou d , et au milieu d u q u e l cette île se trouve
enclavée, d’après les cartes que nous possédions.
Malheureusement le soleil était dans la direction que nous su ivions,
et, par conséquent, gênait beaucoup la vigie qui était placée
sur les barres d u petit perroquet. De p lu s, sans que nous le su s sions,
la mer était p leine et couvrait entièrement le banc que
n ous voulions éviter ; la brise fraîche imprimait'un sillage rapide
aux corvettes q u i cependant ne naviguaient que sous les trois
h u n ie r s avec deux r is. Ces diverses circonstances, q u i toutes se
r éu n issa ien t alors pour déjouer la surveillance dont nou s avions
be soin, surveillance dont nous nou s occupions tous in d istin c te ment,
nous in d u isir en tu n in sta n ten ei’reur et n ou s entretinrent,
pendant quelques m inutes, dans l’assurance que nous avions de
faire b on n e route et dans la certitude où nou s étions d’avoir le cap
sur le canal formé par le banc de Toud, et u n autre petit banc q u i
gît au S. O . , à environ deux milles. Ce c o u r t instant suffît pour
nous engager dans u ne fausse voie, etlorsque nous nous en aperçûmes,
il n’était p lus temps derevenir sur nos p a s . L’oeuvi’e était consommée,
n ou s devions en subir les conséquences; iln e fa lla it p lu s
songer qu’à tirer le meilleur parti possible de cette critique p o sition
en nous en rapportant, pour le reste, a la P rovidence, qui déjà,
en p lusieur s occasions,nous avait tirés dedange rsnon moins imminents
e tq u in e nous abandonn eraitc er tainementpasdansc elui-ci.
Id Astrolabe sc trouvait à deux ou trois encablures devant nou s,
lorsque nous la vîmes subitement venir en tra v e r s, carguer ses
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