esl pi'obahlequ’avanl peu ses opinions auronl U ioinpbé.
Déj.à depuis longtemps une mesure a été prise en
faveur des condamnés dont la conduite a paru régulière
, et elle a produit les meilleurs résultats ; sous
le nom de tickets of leave, les anglais désignent des
convicts, qui, après s’être faits remarquer dans les
ateliers du gouvernement par une conduite régulière,
ont obtenu la permission de travailler pour leur propre
compte; ils restent néanmoins sous la surveillance
immédiate de la police; tous les dimanches, ils sont
obligés de se rendre à l’église et de répondre à un
appel public; mais pendant la semaine, ils sontàpeu
près libres, et ce sont ces hommes qui, en général,
fournissent le plus d’ouvriers aux ateliers. Nous avons
assisté à ces appels, et nous avons pu remarquer que
plusieurs de ces hommes, à en juger par leur costume,
jouissaient d’une certaine aisance. Il est incontestable
(jii’un homme qui parvient à acquérir un pertain
avoir donne des garanties morales pour l’avenir, surtout
lorsqu’il aune famille; malheureusement, on
nous a assuré que le titre de ticket of leave s’accordait
avec une grande facilité, et qu’il en résultait
de très-graves abus; il résultait que la conduite
de tous ces hommes était loin d’être irréprochable,
et que, par suite, ces condamnés, quoique privilégiés,
restaient encore en butte au soupçon et au mépris.
Les plus riches particuliers de la ville sont, pour la
plupart, des .anciens convicts qui ont racheté leurs
fautes passées par une conduite exemplaire, et qui ont
fini par acquérir souvent de très-grandes fortunes.
Ce sont eux qui forment la société de la colonie opposée
au système pénitentier actuel, société méprisée
, mais qui cependant, par l’influence de ses membres,
gagne chaque jour un pas de plus.
L’exposé que M. Maconochie a fait de l’imperfection
disciplinaire du système actuel, ainsi que les moyens
qu’il propose pour l’améliorer, ont dû naturellement
soulever contre lui les clameurs des hommes placés
à la tête de ce service et en même temps celles
des habitants de la colonie qui jouissaient du travail
gratuit des convicts. Ceux-ci, en effet, redoutent
de perdre les avantages qu’ils retirent des condamnés
, si le système est modifié ; les réfutations vont
jusqu’aux invectives; les journaux ne cessent d’accuser
les principaux personnages de l’administration,
d’avoir largement usé du travail des condamnés pour
s’enrichir, en leur faisant exploiter des propriétés
particulières.
Avec de semblables facilités, il serait en efl'et
possible pour les autorités d’acquérir rapidement
line fortune considérable; des terrains concédés peuvent
devenir une terre fertile et en plein rapport ;
une maison est édifiée, des fabriques y sont établies,
et dans peu d’années, la valeur de la propriété a décuplé;
les productions de cette terre viennent ensuite
sur les marchés faire une concurrence terrible aux
produits du sol cultivé par des mains libres. D’après
une citation de M. Cheyne, directeur des travaux
des ponts et chaussées, le découragement dans
1840.
réyi'ier.