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18-10.
Mars.
heures, trois baleinières se détachèrent de la côte et
vinrent nous visiter. Elles étaient montées par des
marins anglais, laissés là par un navire baleinier,
dans le but d’y faire la pêche. Ils nous apprirent que
la baie aperçue le matin offrait un excellent mouillage
aux navires et qu’elle était souvent visitée. Ces
hommes, au nombre de dix ou douze, paraissaient
vivre en paix, sans être inquiétés par les naturels qui,
d’ailleurs, sont en très-petit nombre sur ce point;
ils attendaient avec impatience le navire qui les avait
déposés là , et qui devait venir les chercher à la
lin de la saison de pêche.
A deux heures de l’après-midi, nous étions par le
travers du havre Molineux; sa pointe sud est terminée
par huit petits rochers, dominés par une haute
falaise, contre laquelle la mer brisait avec violence.
La baie nous parut vaste et spacieuse, mais les terres
qui l ’entourent sont tellement basses que nous ne
pûmes en saisir les détails.
Il nous fallut trois journées entières pour terminer
la reconnaissance de cette côte jusqu’au cupSaun-
ders, où se trouve le port Otago. Toute cette côte présente
l’aspect le plus varié : ce sont tantôt des mornes
élevés qui la forment ; puis elle laisse voir des plages
de sable, des terrains peu élevés et fertiles, dominés
par de belles collines et quelquefois par de hautes
montagnes; en général, elle paraît peu habitée.
Le cap Saunders est formé par des terres élevées;
il présente une forte saillie facile à reconnaître.
Les cartes anglaises les plus nouvelles le rc~
présentent comme étant terminé par une pointe aiguë,
où se trouverait située l’entrée du port Otago.
Ce cap, au contraire, se]termine carrément à la mer,
par une falaise élevée qui ne présente aucun abri aux
navigateurs. Cette erreur faillit nous être fatale ; nous
accostâmes le cap Saunders par le sud, et nous ne
tardâmes pas à apercevoir vers son extrémité une
petite baie assez profonde que je pris d’abord pour le
port Otago. Les vents étaient au S. E . , et la baie
dont il est ici question n’en est nullement garantie ;
aussi nous y aperçûmes la mer blanchie par l’écume,
lorsque je renonçai heureusement à y engager nos
corvettes.
L’entrée du havre Otago se trouve dans la partie
méridionale du cap Saunders ; mais à moins d’avoir
un plan détaillé de cette b a ie , son entrée est difficile
à deviner. Sa partie nord est terminée par des dunes
de sable qui, vues de la mer, semblent se joindre aux
hautes terres et former une côte continue. Fort à
propos, pendant que nous étions par le travers du
havre, nous en vîmes sortir un navire de commerce
portant les couleurs américaines, et qui nous servit
de jalon pour nous guider. A quatre heures du soir,
nous traversions la barre qui ferme l’entrée du port
et qui garantit la tranquillité de ses eaux ; bientôt
après, nous entrions dans un canal étroit assez semblable
à celui du lit d’une rivière, et nous laissions
tomber nos ancres.
Le port Otago ne peut fournir un bon mouillage
qu’à des navires d’un faible tonnage ; il ne reste que
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