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A v ril. (le la (Compagnie Aguado, qui aurait été connue de nos
voisins longtemps à l’avance,en aurait avancé l’adop
tion. Quoi qu’il en soit, pour préparer l’arrivée des co lons,
les missionnaires anglais, établis là depuis longtemps,
durent préparer les cbefs zélandais à accepter
le joug de l’Angleterre; presque tous étaient d’ailleurs
possesseurs de vastes propriétés, q u i, à la suite de
la prise de possession, devaient acquérir de grandes valeurs;
et ils étaient par consé(}ueiU les premiers intéressés
a la réussite de ce projet. A force de promesses
ou de cadeaux, ils firent signer, par un grand nombre
de cbefs réunis en assemblée , une lettre adressée
à la reine, pour demander sa protection. On assure
que dans celte réunion, un de ces cbefs, après avoir
appliqué sur le papier l’image de son tatouage,
signe aussi inviolable qu’ime signature, laissa tomber
sa tête dans ses mains, en adressant à ses compagnons
ces tristes paroles : « Nous avons perdu no-
« tre pays, désormais il n’est plus à nous; bientôt
« l’étranger viendra s’en emparer, et nous serons scs
« esclaves. » On employa les promesses et les présents
pour amener tousles cbefs de l’Ile àsignercet acte, sur
îec[uelle gouvernement anglais devait plus tard s’appuyer
pour planter son pavillon sur ces terres. Cependant,
un nombre assez considérable de chefs repoussèrent
ces propositions et refusèrent leur approbation;
mais le but essentiel était atteint, les missionnaires
avaient recueilli les signatures de la majorité, et le
gOLivernemeiîl britannique avait un motif excellent à
faire valoir pour donner cours à un nouvel empiétement.
Le 29 janvier 1840, la corvette Ilérald amena
dans la baie des Iles le capitaine de vaisseau Hobson;
le 30 janvier , le lendemain même de son arrivée,
cet officier débarqua au village de Korora-Reka,
et invita tous les habitants, quelle que fut la nation a
laquelle ils appartinssent, à se réunir en assemblée
générale dans l’église protestante. Là, il donna lecture
à la population des titres qu’il tenait de la reine
d’Angleterre ; ensuite, il lut les règlements administratifs
qu’il était chargé de faire exécuter. Il y étaR
dit : « Qu’à compter du jour de son a r r iv e , il était
défendu aux sujets britanniques d’acquérir des terres
des indigènes ; une commission établie à Sidney pouvait
seu le , dorénavant, s’occuper de ces achats, et
seule aussi elle pouvait ensuite faire des concessions
au nom de la reine d’Angleterre, de qui elle tenait
ses pouvoirs. Quant aux concessionnaires qui avaient
acheté des terres antérieurement à l ’arnvée du gouverneur,
leurs droits de propriété devaient etre respectés,
pourvu qu’ils pussent justifier de la possession
des terrains depuis un temps limité. « Après cette lecture,
un acte d’acquiescement fut présenté aux habitants
pour qu’ils y apposassent leurs signatures ; mais
là, le capitaine Hobson rencontra une résistance a laquelle
il ne s’attendait point. Les habitants les plus
notables refusèrent de couvrir de leurs noms des actes
qu’ils regardaient commeillégaux,et contre lesquels ils
protestèrent avec énergie. Toutefois, comme la majeure
partie de la population européenne de la baie
des lies s’était d’abord recrutée parmi les déserteurs