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Fèvf^r moyens honorables, ne craignent
pas de recourir à Içur ignominieuse assistance afin
d’arriver à leur but, celui de rendre le pays esclave.
Reconnaissez en un mot la cause réelle de la haine
vouée aux émancipistes. Aucune accusation directe
n’est portée contre eux. On reconnaît même que
plusieurs d’entre eux sont bons maris, bons pères ,
bons citoyens; mais, disent nos adversaires , s’ils
obtiennent jamais les mêmes droits que nous, ils
sont déjà aussi riches, et ils possèdent autant de talents
que nous, que nous serions dominés : divisons
donc la contrée et nous régnerons...............................
« Tous ceux qui sont condamnés ne sont pas également
coupables ; des millions d’individus qui échappent
à une condamnation, sont tout aussi coupables,
au fond, que ceux qui, plus malheureux, ont
été découverts et punis. Il est reconnu, par tout le
monde , qu’un grand nombre de personnes ont été
déportées dans ces colonies pour des actes qui, dans
d’autres circonstances , leur eussent acquis la considération
et l’estime générale. N’avons-nous pas tous
les jours à enregistrer la mort de quelque vieux colon
qui fut puni pour avoir cherché à aiïranchir son
pays de ia tyrannie et de l’oppression.......................
« Les émancipistes ont expié leurs crimes ; leurs
bruyants ennemis ont été également et peut-être pins
criminels qu’eux , mais ceux-ci ont échappé au châtiment.
L’émancipiste a soulfertet s’est purifié, tandis
que son ennemi, après avoir échappé à la justice, se
glorifie souvent de son crime. Nous ne craignons pas
d’avancer que sur cinquante émigrants dans les colonies
de la Nouvelle-Galle du Su d, et dans ce nombre
nous comprenons la plus haute classe, il n’y a pas un
homme qui puisse dire à la face de Dieu : je n’ai jamais
commis une action qui, si elle était connue, me mettrait
au niveau des convicts dans l’estime des hommes.
« Mais en supposant même que tous ceux qui ont
été condamnés étaient coupables, et que tous ceux
qui sont arrivés ici libres étaient innocents, quel droit
ont ces derniers d’ajouter encore à la sévérité des
lois, lorsque la punition exigée par la loi a été accomplie:
un homme, quel qu’il soit, a-t-il le droit de demander
rien de p lu s ? .......................................................
« Vous saviez b ien , émigrants libres, lorsque vous
avez quitté, ou plutêt lorsque vous vous êtes enfuis,
ou même lorsque vous avez été chassés de votre pays
n a ta l, que l’Australie était occupée par une population
qui, après avoir été quelque temps prisonnière
de la couronne, avait été encouragée par le gouvernement
à se créer une nouvelle patrie en y observant
des devoirs, mais aussi pour y jouir des droits des
citoyens libres. Vous aviez certainement entendu dire
que la plus grande portion des individus au milieu
desquels vous vouliez venir vous établir, appartenaient
à la classe des émancipistes ; on vous avait certainement
dit avant que vous ne quittiez votre pays que ces
hommes étaient bien plus mauvais que vous ne les avez
trouvés. Quel est donc le motif qui vous a amenés ici?
Confessez-le, monsieur le respectable ; c’était pour profiter
du trafic avec les émancipistes, pour couper le dia