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ULLIADE NOIRE
[ N ° d 3 8 ]
CE illade, O uillade {Languedoc et Provence).
A ragnan noir? (Vaucluse).
O b s e r v a t i o n s . S o u s le nom d’Ulliade ou CEillade, la plupart des a u teurs
out décrit un raisin qui doit porler le nom de Boudalès ou Cinsaut,
et dont nous donnons ci-contie la description et le dessin. Nous avons
Dou.s-même partagé celte e rreu r, jusqu’au jour où nous trouvant dans
les belles collections de vignes de noire très-obligeaut correspondant
M Henri Bouschet, nous avons pu reconnaître et distinguer la v éritable
Ulliade. Ce cépage est pour ainsi dire inconnu dans nos collections
françaises et hors du Languedoc d ’où il paraît originaire. Hors de celte
contrée, ce que l'on connaît sous le nom d ’Ulliade n’est autre chose que
le Bourdalès des Pyrénées Orienlales, Cinsaut de l’Hérault. Nous avons
trouvé â Villelaure (Vaucluse), sous le nom d ’Aiagnan ou Araignan noir,
un cépage dont les caracières se rapportent parfaitement à ceux de
l Ulliade noire et qui nous a paru identique amant qu’il était possible
d’en ju g e r par des souches ravagées par le plijlloxera. Ce cépage était,
paraît il, peu répandu dans Vaucluse; il est probable même que sa culture
né s'étendait pas hors de ce département, car nous ne trouvons
l'Aragnan noir mentionné ni dans le Vigneron provençal, de M. Pellicot,
ni dans Lardier, ni dans les auteurs qui ont parlé des vignes de
celle région.
On nous a moniré dans Vaucluse, -sous le nom d ’Aragnan blanc, un
cépage dont les caracières sont trop dilTérenls de ceux de l’Aragnan noir
pour qu’on puisse croire ces deux cépages identiques, sauf la couleur
du grain, comme il arrive pour le Calilor, le Terret, le Picpoule, le
Spiran, elc. Nous avons retrouvé cet Aragnan blanc dans l’Héraull et le
Gard sous le nom d'Ulliade blanche, el là aussi nous n ’avons pu lui
trouver les caractères de l’UHiade noire dont il diffère par une feuille
moins lobée, moins duveteuse, p a r une grappe moins grosse, porlant
des grains plus peliis. M. Marès donne à celle Ulliade blanche les synonymies
de Picardon, dans l’Hérault, et de Gallet, dans le Gard.
L’Ulliade noire que nous décrivons se distingue du Bomlalès Cinsaut
par une feuille moins grande, bien plus duveteuse à sa page inférieure,
el par son sinus pétiolaire fermé, tandis q u ’il est ouvert sur la feuille du
Boudalès. Le raisin de ce de rnie r est plus gros, plus lâche, à grains
plus volumineux, plus longuement ellipsoïdes, plus fermes, plus c ro quant
et de malurilé plus précoce, et enfin, comme signe tout à fait ca-
racléristique et distinctif, l'Ulliade débourre de bonne heure, tandis que
le Boudalès bourgeonne très-lard.
« Le raisiti de l’Ulliadè, dit M. Marès dans les Vigneé du Midi de là
France, est très-sucré, croquant, charnu, excellent à manger ; il produit
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