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^ Dans les treillages et les Iiautins de la Saxole, de la Ilaute-SaYole e t de
ITscre, le Corbeau se plante concurremment avec le P e rsan que l ’on recherche
pour sa rusticité, sa bonne vigueur et su rto u t l’âpreté de son vin qui
corrige la mollesse et la platitude de celui do son associé. Lo mélange de
quelques bons cépages blancs avec le Corbeau produit aussi lo meilleur effet
et donne à son produit la finesse et le mo n tan t qui lui manquent.
^ Nous n ’avons pas connaissance que ce cépage soit cultivé dans quelques
vignobles pour produire du v ia sans mélange avec d ’autres cépages ; l ’ex-pé-
ricnce a sans doute prouvé qu’il gagne toujours à être cultivé dans de ce rtaines
proportions avec des vignes plus fmes e t plus tauifôres. Po u r toutes ces
raisons, le Corbeau ne peut pas être recommandé comme un cépage d ’élite;
on ne devra jamais l ’admettre dans les vignobles où l ’on vise ta n t soit peu
a la qualité, mais ii peut et doit trouver sa place dans les sols maigres,
peu fertiles, où d ’autres cépages ne po u rraien t pas prospérer et dans les
contrées où l’on no peut viser qu ’à l'abondance.
Le Corbeau est d ’une rusticité e t d’u n e vigueur à toute épreuve ; on le
trouve dans les vieilles vignes toujours vigoureu.x et fertile, lorsque toutes
les autres variétés sont épuisées ou rabougries. P a rm i les cépages de p re mière
époque tardive, c’est sans contredit l ’un des plus productifs ; mais,
comme beaucoup de cépages très-fertiles, il saisonne, il se repose parfois’
après u n e année de grande production ; il n ’est pas d ’u n e fertilité bieii
rcgiiliôre.
CcLTDBE. Quoique le Corbeau s’accommode bien de la taille courte, il
paraît être beaucoup mieux approprié à la conduite on treillages, en Imn-
tm s ou en crosses qu’à la taille sur souche basse. Dirigé à grand développ
ement, il végète admirablement, résiste bien à la coulure, à toutes les
intempéries et donne des récoltes sinon plus régulières, au moins aussi
abondantes qu ’aucun au tre cépage de la région. Il se p rêterait adm irab
lement 'i la culture en ohintre que l ’on commence à appliquer dans quelques
uns de nos départements. 8a n a tu re vigoureuse et ru stiq u e s’accommoderait
trè s-bien de ce mode de taille qui apporte u n e grande économie
dans la culture.
DESCRIPTION.
B o u rg e o n n em e n t duveteux, b la n ch â tre , légèrement te in té de grenat
lorsque la jeune feuille s ’épanouit.
S a rm e n ts forts, mi-érigés, à entre-noeuds m o y e n s; vrilles longues
iurtes, le plus souvent a deux divisions.
F e n îîie s grandes à peu près aussi larges que longues, planes, épaisses,
u n peu hullees, glabres a leur page supérieure, lanugineuses à leur pa'oe
in ien eu re , d un vert fonce, les inférieures maculées de rouge ù l ’énonue de
la m a lu n to du raisin,_ (Au moment de tomber, to u t le fèuillago est d ’un
rouge tre s-ionce.) Sinus supérieurs m a rq u é s; sinus secondaires le plus
souvent n u is ; sinus pétiolaire toujours ouvert; pétiole moyen, assez fort
ordina irement te in te de rougé. ’
G ra p p e sur-moyenne ou un peu grosse, un peu ailée, cylindrico-coninue
un peu serrcc ; pédoncule de moyenne longueur, fort, bien teinté do rougci
a 1 c.vposition du soleil, re stan t vert à l ’ombre.
Grain.s moyens o u _sur-moyens, sphériques, portes p a r des pédicelles
co u rts, assez forts, te intes de rouge.
P e a u épaisse, assez résistante, d 'u n no ir foncé bien p rain é à la ma turité
qui est de première epoque tardive.
Chair molle, douceâtre, assez sucrée, à saveur simple, non relevée.