
fassent fig u rería première dans la tribu des vignes à entre-noeuds longs,
et la seconde dans la tribu des vignes à entre-noeuds moyens. Nous n ’attachons
aucune importance à la longueur des noeuds, attendu que ce
caractère est trop variable pour servir de base à une classification (contrairement
à fa v is de la commission ampélographique d’Alexandrie);
mais nous ferons remarquer que la ressemblance évidente dont parlent
MM. Leardi et Demaria ne doit pas être complète, puisque la Bonarda
blanche et la Bonarda noire se trouvent dans deux tribus différentes,
classement qui devrait exclure toute affinité entre ces deux cépages.
Cette Bonarda blanche ne figure pas dans les colleclions de M. de
Rovasenda, si riches en variétés de vignes piémontaises, sans pa rle r
des autres. Ne serait-ce pas un raisin blanc connu sous un autre nom de la
vallée du Pô? On donne trop facilement, dans la p lu p a rt des vignobles,
des noms identiques à des raisins de couleur différente, sur des apparences
de similitude qui sont loin d’être complètes quand on les regarde
de près.
C u l t u r e . La Bonarda ne fructifie qu’à sa cinquième ou sixième année,
et n'atteint sa pleine vigueur, son plein rendement qu’à la neuvième ou
dixième, mais par compensation ce cépage est d’une fertilité régulière,
d ’une grande vigueur et d'une durée presque indéfinie. Il s’accommode
de tous les terrains, mais il préfère ceux qui se réchauffent bien et qui
sont bien exposés au soleil.
Dans les environs de Turin et dans le Monlferrat, cette vigne se conduit
le plus souvent en fila r i, espèce de treillage qui se rapproche un
peu de ceux de la vallée de l’Isère. Quoique ce mode de taille à grand
développement semble indispensable à la grande v igueur de la Bonarda,
nous l’avons conduite à souche basse dans nos cultures, avec quatre ou
cinq mères branches et des coursons proportionnés à la végétation plus
ou moins forte du cep. Depuis quinze ans que nous la cullivons ainsi,
cette vigne s’est bien trouvée de cetle culture, et nous donne chaque
année une jolie récolte. Ses raisins, d ’une bonne grosseur, sont assez
agréables, mais n ’ont pas, dans notre sol du moins, celte saveur vineuse
qui caractérise nos vignes à vin de premier ordre.
BESCRIPTION.
Bourgeonnement duveteux, blanc ja u n â tre ; pousse d’un b ru n rougeâtre
du côté exposé au soleil.
Sarments de couleur noyau clair, à entre-noeuds assez courts; bourgeons
rougeâtres, à large base, mais peu proéminents.
Feuilles le plus souvent entières on à sinus peu profonds, garnies â leur
page inférieure d ’un duvet mou, presque lisses â leur page supérieure et lég
èrement teintées de rouge sur les bords, à l’automne; sinus pétiolaire assez
ouvert e t arrondi à sa base; pétiole court, rougeâtre.
Grappe large, longuement conique ou pyramidale, plutôt lâche que serrée;
pédoncule rougeâtre.
Graias globuleux, noirs, sous-moyens, un pou inégaux, bien attachés aux
pédicelles qui sont de force moyenne.
Peau fine, mince, mais résistante, riche en matière colorante, d’un beau
n o ir pruiné à la ma tu rité qui est de fin de deuxième époque.
Chair ferme, bien sucrée, juteuse, à saveur simple.
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