
« L a Touriga, d it M. de Villa Maïor, est u n cépage très-apprécié dans la
p artie supérieure de la région du Douro, qui produit les meilleurs ■vins
du Portugal, parce que son rapport est trè s-régulier et parce qu’elle donne
au \’in u n goût de fru it très-agréable qui rappelle la reinette ; elle est avec
la T in ta Francisca e t le Mourisco tinto le plan t dominant de ces-vignobles. »
Ce serait aussi, d ’après le comte Odart, la variété qui contribuerait le plus à
la bonne qualité des vins du Douro ou ‘vins de Porto e t surtout à leur belle
coloration.
Nous n e pensons pas du tout, comme le suppose M. de Villa Maïor, que
la Touriga soit très-rapprochée du Gabernet e t qu ’elle en dérive p a r des
modifications dues à l ’iniluence du climat et à la n atu re du sol. 11 suffit
pour prouver que cette affinité ne peut pas exister en tre le grand cépage
bordelais et celui qui produit les vins renommés de Porto, de bien constater
que le p remier a les grains globuleux et le second ellipsoïdes (13 millimètres
sur 15, comme l’établit M. de Villa Maïor). Cette différence dans la
forme du grain est te llement caractéristique q u ’elle exclut toute espèce de
parenté entre les deux cépages d ont nous parlons.
C ulture. N ous ne possédons pas depuis assez longtemps la Touriga pour
b ien connaitre sa manière de végéter e t la taille qui lui convient. Nous
nous en rapporterons à l ’expérience de M. de Villa Maïor, et au dire du
comte Odart qui a cultivé cette vigne dans ses collections. Ces deux auteurs
sont d ’accord pour reconnaître la vigueur de ce cépage et sa fertilité régulière,
mais moyenne. Le premier conseille de ta iller les sarments sur le
septième noeud, le second est d’avis de tailler à coursons su r souche basse
avec u n arçon de longueur proportionnée à la vigueur du cep.
DESCRIPTION.
Bourgeonnement assez duveteux, blanchcâtre.
Sonchc vigoureuse et vivace.
Sarments très-forts, à entre-noeuds de h u it à dix centimètres de longueur,
avec des yeux réguliers et un peu pointus.
Feuilles grandes, régulières, u n peu épaisses e t un peu rudes au toucher,
unies, presque planes et d’un vert foncé su r la face .supérieure, légèrement
pubescentes et d ’un v e rt plus clair à la face inférieure ; sinus supérieurs
profonds, évidés en rond par leur fond et fermés p a r le rapprochement des
lobes ; sinus secondaires profonds, un peu ouverts, ou peu ou point fermés ;
sinus pétiolaire o u v e rt; pétiole de moyenne longueur, u n peu grêle.
Grappe moyenne, cylindrique, assez serrée, quelquefois ailée, portée par
u n pédicelle assez long e t grôle.
Grains de moyenne grosseur, ellipsoïdes, portés par des pédicelles assez
longs e t un peu grêles.
Peau assez épaisse, résistan te, d ’u n beau no ir pruiné à la m a tu rité qui
arrive à la deuxième époque.
Chair assez ferme, bien sucrée, relevée, à saveur simple, très-agréable. m