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Le Neretlo produit un vin d ’un rouge foncé et brillant, plein et
agréable ; il vieillit lentement, mais en prenant de l’âge il acquiert de la
finesse et du moelleux. Nous nous rappelons avoir dégusté dans les
caves de M. le comte de Sambuy, au cliâleau de Castel Ceriole, en compagnie
de M. le chevalier de Rovasenda, des vins faits presque uniquement
avec du Neretto, que nous avons trouvés meilleurs que tous ceux
provenant des autres cépages de ta contrée. Le sol de la plaine de
Marengo parait convenir particulièremeni à ce cépage qui donne dans
ces vignobles des produits estimés. Sa cuUuie y serait beaucoup plus
considérable et s’étendrait probablement aux contrées voisines, s'il
n ’élail pas sujet à la coulnre et trop facilement alteint par l’oïdium. Ces
deux défauts, à notre avis, ne devraient pas empêcher sa propagation,
attendu que l'on peut remédier au premier par le bon choix des hautins
et que l’on combat le second avec succès par le soufrage.
C u l t u r e . « Je crois, nous écrit M. le chevalier de Rovasenda, que ce
cépage, s’il en était besoin, nous démontrerait d ’une manière évidente
l’inexactitude de la méthode de M. le chevalier Oudart, qui consiste à
tailler long tous les cépages à noeuds distants, el à tailler court, au contraire,
tous ceux dont les noeuds sont rapprochés. Le Neretto porle des
sarments à mérithales courts el, quoi qu’on en dise, il lui faul la taille
longue. C’est celle qu’on lui applique dans nos vignobles piémontais. »
Nous avons aussi en France parmi nos cépages bon nombre de variétés
qui ne s’accommoderaient guère du principe de M. Ondart. Pour
n ’en citer qne deux parmi les plus connus, nous ferons remarquer que
notre Pineau blanc Chardonay estnoiié très-court et réclame absolument
la taille longue, sans quoi il reste inferlile, tandis que le Chasselas, qui
est à mérithales longs, se taille partout à court bois. La distance des
noeuds, selon nous, est un caractère qui ne peut pas guider le vigneron
d’une manière certaine dans le mode de taille à adopter pour chaque
cépage, attendu que ce caractère du sarmeni n’est pas du tout l’indice du
plus on moins de fertilité et qu ’en l’adoptant comme principe de taille,
d'après la méthode de M. Oudart, on donnerait souvent à des variétés
de vigne une taille tout à fait contraire à celle qui leur convient. Ce qui
doit guider le vigneron dans sa taille, c’est la nature du cépage, son
plus ou moins de vigueur el de ferlilité, sans se préoccuper de la plus
ou moins grande distance des entre-noeuds du sarment. Par ces motifs,
il nous semble que les vignerons de la plaine d’Alexandrie o n t parfaitement
raison de condnire le Neretto à taille longue, puisqu’il est vigou-
reu.x, sujet à la coulure et qu’il ne se charge pas trop de fruits.
DESCRIPTION.
Bourgeonnement blanchâtre, cotonneux ; folioles un peu brunies lorsqu’elles
sont éclairées par le soleil,
Sarments assez forts, érigés, facilement éliobés par le vent; entre-noeuds
rapprochés.
Feuilles grandes, d’un vert foncé, bullées, légèrement tomenteuses à leur
page inférieure; sinus supérieurs ordinairement peu profonds, souvent légèrement
ouverts ; sinus secondaires peu marqués ; sinus pétiolaire complètement
fermé; denture large, bien prononcée, un peu aiguë ; nervures rougeâtres,
surtout à leur point de départ; pétiole teinté de rouge. Avant sa
chute, la feuille se colore ordinairement de rouge jaunâtre ou d’amarante.
Grappe ailée, sur-raoyenne, pyramidale ou conique, allongée, souvent
serrée ; rafle rougeâtre à la maturité ( cette rafle étant assez forte et rigide,
les ailes ou ramifications sont souvent perpendiculaires à l’axe central);
pédoncule court, assez fort.
Grains sous-moyens ou petits, sphériques, légèrement déprimés à leur
point d’attache.
Pean mince et cependant résistante, riche en matière colorante, d’un noir
bleuâtre pruiné à la maturité qui est de deuxième époque un peu tardive.
Chair juteuse, sucrée, à saveur simple, bien relevée.