
sans que nous Payons vue fructifier. P a r son feuillage, elle se rapproche du
Cornichou ordinaire ; mais elle donne, d ’après le comte Odart, une grappe
beaucoup plus grosse et de médiocre qualité.
Le Cornichon violet qui a fructifié dans nos collections est plus vigoureux,
plus largement feuillô que le Cornichon blanc : la grappe du premier e st à
peu près de même forme, mais un peu plus grosse, à grains plus volumineux,
plus obtus à leur extrémité et moins incurvés. Evidemment ce raisin
n ’est pas le type violet du Cornichou blanc, dont il diffère par plusieurs
caractères, sans parler de la couleur de son fru it; mais il y a dans les
fades de ces deux vignes, dans la forme de leur fruit, u n e trop grande
ressemblance pour qu ’on ne reconnaisse pas de suite entre elles u n certain
degré de parenté.
Quoique nous tenions pour impossible la classification des cépages, en
raison de la trop grande uniformité de leurs caractères, nous pensons qu’il
serait facile de former un groupe de tous les raisins à grains très-allongés et
incurvés. Ce caractère très-tranché, lorsqu’il s’allie à u n feuillage glabre
comme celui des Cornichons, est assez tranché pour constituer un groupe
dans lequel on p ourrait faire figurer un certain nombre de vignes d ’origine
asiatique, telles que le Schiradzouli, le Zabaikauskoï, le Bosaki, etc.
C ulture. L a souche du Cornichon est peu vigoureuse, peu fertile et
sujette à la coulure. P o u r corriger au tan t que possible ces défauts naturels,
il faut choisir avec soin les boutures destinées à la m u ltip lica tio n ; on ne
devra jamais employer, pour propager cette variété, que des sarments forts,
bien constitués, ayant porté des fruits bien noués et de bonne grosseur.
Cette vigne m û rissan t difficilement sou fruit, il faut la planter à u n e exposition
très-chaude, dans uu sol profond, sec et pierreux ; l’ébourgeonnement
lu i sera très-avantageux soit au point de vue de la bonne végétation, soit
au point de vue d’une belle fructification. Ce n ’est pas u n cépage à cultiver
en qu an tité : quelques souches suffisent dans le vignoble de l’am ateu r ou du
collectionneur.
DESCRIPTION.
Bonrgeonnement glabre OU à peu près glabre, d ’un v e rt jau n âtre ;
folioles lisses et brillantes supérieurement.
iSarmcnts un peu grêles, assez court-noués, mi-érigés, s ’aoûtant difficilement
en te rrain frais. Défeuillaison tardive.
Feuilles moyennes, presque aussi larges que longues, glabres e t lisses
à leur page supérieure , presque lu isa n te s , complètement dépourvues de
duvet à leur page inférieure ; sinus supérieurs ordinairement peu profonds,
à peine marqués su r les feuilles de la base du sarment, assez profonds sur
les feuilles supérieures ; sinus secondaires ma rqués; sinus pétiolaire ouvert;
pétiole long, lisse, assez fort, a tteig n an t ou dépassant le plus souvent la
n ervure m éd ian e ; den tu re longue ou assez profonde, un peu large, aiguë,
mais légèrement obtusée à son extrémité, grossièrement mucronée sur les
dents principales, plus finement aiguë sur les petites dents intermédiaires.
Grappe moyenne, rameuse, lâche, courtement conique, souvent tronquée,
plus fréquemment aplatie que cylindrique, sujette à la coulure, portée par
u n pédoncule assez long, assez fort.
Grains gros ou très-gros, très-longuement et irrégulièrement olivoïdes,
toujours incurvés d 'u n côté, obtus à leu r extrémité lorsqu’ils atteignent tout
leu r développement, re s ta n t aigus au contraire el plus arqués lorsqu’ils
n ’ont qu ’une partie de leur gro sseu r; pédicelles longs, lusez forts, implantés
u n peu par côté du point central de l’extrémité inférieure du grain.
Peau assez épaisse, peu résistante, passant du blanc verdâtre au jaune
paille à la ma tu rité qui e st de troisième époque un peu tardive.
Chair ferme, douce, bien sucrée, agréable, peu relevée.