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produit tous les soins recommandés par les meilleurs oenologues. Le v ia do
Houssanne, récolté en Savoie, a un parfum particulier qui se rapproche de
celui des vins de Roussanne de l’Ermitage. Ce vin se conserve indéfiniment,
s’améliore en vieillissant et acquiert des qualités remarquables. »
C’est par erreur que M. Rey, dans sa Monographie du coteau de l’E rm itage,
cite la Roussanne comme synonyme de la Roussette ou des Roussettes
haute et basse de Seyssel. Comme nous l ’avons établi dans la livraison
précédente, la Roussette basse est un cépage spécial au vignoble de
Seyssel, et la Roussette haute, quoique très-répandue dans la Savoie, la
Haute-Savoie et l’Isère sous des noms différents, n ’a rien de commun avec
la Roussanne.
A l’Ermitage, la Roussanne est le plus souvent associée à la Marsanne
pour la production du vin b lanc, quoique l’on reconnaisse que cette d e rnière
est bien inférieure au point de vue de la qualité, mais probablement
parce qu’elle e st plus fertile.
Les vins blancs de Roussanne p u re, qui sont assez rares, se classent au premier
rang parmi nos meilleurs vins blancs de France, et nous ne connaissons
rien de comparable comme vin de liqueur aux vins de paille de l ’Ermitage
faits avec la Roussanne. M. Servan, prime d ’honneur de la Drôme, après
avoir parcouru avec nous les beaux vignobles de ï a in , nous fit déguster, en
1872, des vins de paille de Roussanne que nous mettons h a rd im en t au
niveau des vins si renommés de Tokay, dont nous avons pu déguster des
échantillons to u t à fait authentiques à l’E.xposition universelle de Lyon.
C u l t u r e . La Roussanne, p a r sa m a tu rité de deuxième époque nn peu
tardive, par sa bonne vigueur, est admirablement appropriée aux coteaux
rapides e t chauds de la rive gauche du Rhône et au climat de cette partie
de la Drôme où elle se cultive ; plus au nord elle m û rira it difficilement, et
dans nos vignobles de l’e.xtrême sud sa ma tu rité serait trop précoce.
A l ’E rm itag e , on applique généralement la taille courte aux cépages
blancs. « L ’expérience a démontré, dit M. Rey, dans sa Monographie viticole
du coteau de VErmilage, qne par la taille à revers (taille en arçôn) ces cépages
donnaient moins de vin. » Sans vouloir contester l’assertion de
M. Rey, laquelle nous semble cependant un peu extraordinaire, nous pensons
que la taille courte est préférablement appliquée à la Roussanne
comme à la Marsanne, parce que ces cépages sont suffisamment fertiles par
ce mode de taille et donnent de meilleurs vins. L a taille courte est aussi
généralement
elle se eu' '
long bois, . „ „
p lu s , mais sa m a tu rité e st plus tardive et sou vin de moindre qualité.
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DESCRIPTION.
Bourgeonnement blanc ja u n â tre , duveteux, u n peu te in té de rose sur
les bords et passant au vert ja u n â tre peu duveteux sur les jeunes feuilles.
Sarments vigoureux, assez forts, longs, mi-érigés ; entre-noeuds longs ;
yeux gros, u n peu déprimés.
Feuilles grandes, légèrement tourmentées, glabres su r la page supérieure,
u n peu duvetées sur la page in fé rieu re ; sinus supérieurs et secondaires
profonds; sinus pétiolaire ouvert ; dents assez larges, u n peu profondes,
u n peu obtuses et courtement mucronécs ; pétiole un peu court, un peu
g rê le ; défeuillaison tardive.
Grappe moyenne, cylindrique ou légèrement cylindrico-conique, un peu
ailée, un peu serrée, portée par un pédoncule fort, à peine de moyenne
longueur, quelquefois pourvu d’un grappUlon p a rtan t du noeud pédonculaire.
Grains moyens, à peu près globuleux, portés p a r un pédicelle assez fort,
u n peu court.
Peau assez épaisse, résistante, passant du blanc verdâtre au ja u n e doré
e t môme roussâtre à la m a turité qui e st de deuxième époque un peu tardive.
Chair assez ferme, bien ju teu se, sucrée, bien re lev ée; saveur simple
avec beaucoup de montant.