
moins connues. M. Weber, qui a bien voulu nous communiquer ces renseignements,
ajoute que le P in eau blanc est considéré en A llemagne comme une
variété du Pineau noir, ce que nous contestons. Malgré le nom de W e iss
Edler (noble blanc), Edler, qu’on lui donne au delà du Rb in , il n ’y est pas
considéré comme un cépage de première qualité : on lui préfère le Riessling.
Malgré cette appréciation qui nous ‘semble trop inspirée p a r le patriotisme
allemand, nous considérons le P in eau comme un cépage do b aute lignée
qui, sous toutes les latitudes qui lui sont propres, nous donne des vins de
choix. Il suffit de nommer les Montracbet, les Chablis, les Pouilly, les vins
de l’Etoile, pour montrer que dans toute la région des cépages de première
époque, dans des sols e t sous des climats différents, il donne toujours un
produit supérieur. Nous l ’avons vu même dans les plaines de la Bresse
donnant sur des treillages, dans des années chaudes, des vins que n ’au ra
ien t pas reniés de bons crus. C'est, avec le Meslier, un des cépages blancs
les meilleurs que l ’on puisse associer dans une ce rtaine proportion aux ra isins
rouges de première époque pour donner à leur vin de la finesse, du
bouquet et du montant. On le trouvait jadis en proportion notable dans les
vignes beaujolaises, mêlé à quelques souches de P in eau noir et de Pineau
gris : ces cépages nobles de la Bourgogne ont à peu près complètement disparu
aujourd’h u i des vignobles de la rive droite de la Saône , au grand
détriment, croyons-nous, de la qualité du vin. Sa culture pourrait s’étendre
aux régions méridionales à une ce rtaine altitude ou à des expositions au
nord qui le m e ttra ien t à peu près dans les mêmes conditions que celles où
il se trouve dans le centre et le nord-est de la France, mais nous ne pensons
pas que le P in eau s’accommode bien des sites qu ’occupent les cépages de
deuxième et de troisième époque, dont les grappes plus volumineuses et les
grains ^plus gros réclament une somme de chaleur dont les cépages de première
époque n ’auraient qu’à souffrir au point de vue de la qualité.
C u l t u r e . Les terrains argilo-calcaires, argilo-siliceux, bien sains, sont ceux
où le P in eau blanc donne les meilleurs produits. Dans les sols frais ou très-
riches, il s’emporte en bois et ne peut être mis à fruit que p a r une taille très-
longue ou à grand développement comme celle des treillages, ou sur cordon
horizontal. Dans les te rrains secs, cette vigueur est u n e qualité précieuse que
l ’on utilise au profit de la durée des vignes e t de la qualité du vin. En raison
de sa grande vigueur, le P in e au blanc Chardonay est un m auvais voisin pour
les cépages de vigueur o rd in a ire , notamment le Gamay ; il convient de
p lan te r le P in eau blanc Chardonay à part, dans les sols les plus maigres.
L a taille longue ou du moins mi-longue lui est toujours indispensable
pour qu ’il produise d’une manière convenable ; le long bois ou le courson
allongé devront toujours être pris sur des sarments de moyenne force, à
noeuds rapprochés, ayant porté fruit.
DESCRIPTION.
Bourgeonnement assez précoce, d ’un blanc g risâtre, légèrement teinté
de rose, passant au vert jaunâtre.
Sarments de moyenne force ou u n peu grêles et cependant vigoureux ;
entre-noeuds rapprochés.
Feuilles moyeunes , à peu près aussi larges que longues, d ’un vert vif,
glabres et presque lisses à leur page supérieure, légèrement parsemées à leur
nage inférieure de quelques traces de duvet aranéeux, assez apparentes sur
les nervures et su r les jeunes feuilles; sinus supérieurs m a rq u é s; sinus
secondaires le plus souvent nuls ; sinus pétiolaire ouvert ; dents trcs-iné-
gales entre elles, les plus larges obtuses, les plus étroites un peu aiguës,
surtout celles qui te rm in en t les lobes ; pétiole un peu long, assez fort. Les
nervures qui bordent le fond du sinus pétiolaire sont ordinairement dépourvues
de parenchyme ju sq u ’à leur première bifurcation.
Grappe petite, conico-cylindrique, courte, assez compacte; pédoncule
assez court et fort.
Grains petits, spbériques ou presque sphériques; pédicelles un peu longs
e t grêles.
Pean assez mince e t cependant résistante, passant au vert c la ir, légèremen
t teinté de jaune et se dorant un peu du côté du soleil à la ma turité qui
est de fin de première époque ; point pistillaire b runâtre, assez apparent.
Chair un peu ferme, juteuse, sucrée, à saveur simple, relevée.
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