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L K V I G aN O B L E
GUEUCHE NOIR
[N ° 1 0 1 ]
FomABD, à P o l ig a y . P l a n t d ’A r l a y , a u x en v iro n s de S a lin s . G o d a i s , à
S a in t -Am o u r (Jura). Ampélographie salinoise. G. R o d g e t .
G r o s p l a n t , P l a n t d e T r e f f o r t , dans l’Ain. Rapport su r les cépages de
l'Ain. A. M a s .
P l a n t d ’A n jo u n o i r , P l .a n t d e S t - R e m y , à St-Genis (Rhône). Rapport sur
les cépages du Rhône.
O b s e r v a t i o n s . La culture du Gueuche ou de la Gueuche, qui paraît
confinée dans les deux départements de l ’Ain et du Ju ra (elle n ’existe
qu’à l’état d ’exception dans le Rhône), n’est pas très-ancienne clans les
vignobles du Revermont et de la Franche-Comlé, et l’on peut préciser à
peu près l ’époque à laquelle elle commença à se propager. Malgré la
multiplication relativement récente de ce plant dans ces contrées, il ne
nous a pas été possible de découvrir quel était son pays d ’origine.
Est-ce un cépage indigène venu des coteaux du Revermont ou du Ju ra ?
Est-ce au contraire une vigne apportée de quelque vignoble étranger?
c’est ce qu ’il ne nous est pas possible d ’affirmer. Les noms de Gouais et
de Plant d ’Anjou noir p ourraient faire croire, le premier, que le Gueuche
est similaire des Gouais de nos déparleraenls de l’Est, ou du moins qu’il
s’en rapproche, le second qu ’il pourrait avoir été importé des environs
d’Angers. Mais il est impossible de l’assimiler aux Gouais blancs de l’Est
et jamais on n ’a signalé dans l'Anjou un cépage ayant de l’analogie avec
le Gueuche. Ce que nous savons c'est qu’en 177i, époque à laquelle
écrivait Messire F .-F . Chevalier, conseiller à la Cour des comptes, à
Paris, et l’un des plus illustres citoyens de Poligny, « le Gueuche ou
Foirard, mauvais raisin, mauvais vin, dit cet écrivain, était si ra re dans
les vignobles du Ju ra qu’il n'était pour rien dans la composition e lle
mixte des vins de celle contrée. » Il me souvient aussi que notre bien
regretté collaborateur et ami M. Mas nous disait que ce cépage ne se p ro pageait
pas depuis très-longtemps dans le département de l’Ain, et qu’il
le voyait avec regret supplanter les anciens et bons cépages du pays.
« Ses qualités, me disait-il, qui se résument dans l’abondance d'un vin
détestable, ne lui permettront pas de s'étendre bien loin hors de notre
département. » M. Mas comptait sans le désir eliréiié de produire beaucoup
qui pousse le vigneron à planter les cépages les plus fertiles sans
s’inquiéter de leurs qualités. Non-seulement le Gueuclie a franchi les
limites du département de l’Ain, mais il occupe aujourd’hui à peu près
tous les vignobles de 'la plaine, tous les teriains riches de l’arrondissement
de Lons le Saunier, et l’on pourrait tout aussi bien supposer qu’il
est venu de ce pays-là envahir les vignobles de l’Ain, que de ces d e rniers
dans le Jura. N’est-ce pas aujourd’liiii que Messire F .-F . Chevalier
aurait raison de s’indigner de la raultiplicalion désordonnée de ce plant,
lui qui voulait en faire interdire le provignage et la raultiplicalion par
la police, lorsqu’il ne faisait qu’apparaître dans sa province I
Son vin, dit M. C. Rouget, est dur, âpre et de peu de durée, mais il
Le VignoWo. — Tome 11. i
101 . GUEUCHE .
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