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CLINTON
[N ” 1 5 3 ]
VoRTiiiNGTON, d’après D o w n in g . Les fruits d'Amérique.
Observations. Les auteurs américains ne sont pas d’accord sur le lieu
précis de l’origine de cette vigne, chose du reste peu importante au point de
vue cuUural ; ce qui est certain, c’est qu’elle est originaire comme tous ses
congénères des Etats du nord de la Confédération américaine. Ces cépages
ont été divisés en deu.x groupes distincts par quelques botanistes américains :
le groupe Gordifolia et le groupe Hiparia. Le Clinton, d’après eux, appartiendrait
au premier de ces groupes. Pour nous, qui jugeons les cépages
plutôt par l’ensemble de leur faciès et par les caractères de la fructification
que par quelques signes particuliers, sans importance et souvent sans
fixité, nous n ’avons jamais pu découvrir des caractères assez tranchés, assez
importants qui puissent motiver le classement qui vient d’être indiqué. Les
vignes que les botanistes américains classent parmi les Riparia, telles que
le Taylor, se rapprochent tellement du Clinton que nous ne pouvons pas
nous expliquer pourquoi on leur assigne une classe différente. Chez les unes
comme chez l’autre, nous voyons la même floraison précoce, la môme
manière de végéter, la même facilité de reprise par bouture et par greffe;
en un mot, nous n ’apercevons absolument rien qui puisse faire croire que le
Clinton et ses dérivés puissent former un groupe, une classe différente de
celle du Taylor. Aussi nous considérons la classe Riparia des botanistes
comme synonyme du Cordifolia. Mais nous n’insisterons pas davantage sur
ce point, qui nous semble d’un intérêt secondaire, préférant nous attacher
davantage au côté cultural et expérimental.
Nous avons reçu le Clinton, soit de France, soit d’Amérique, sous plusieurs
dénominations que nous avons reconnues erronées et que, pour ce motif,
nous ne signalons pas. Ce cépage existe dans les collections françaises depuis
plus de trente ans. 11 nous fut envoyé, il y a vingt ans, par M. A. Leroy,
qui l’avait tiré lui-même d’Amérique. Sans l’apparition du phylloxéra dans
nos vignobles français, celte vigne serait restée confinée et ignorée dans
- quelques collections et n ’aurait jamais attiré l’attention des viticulteurs par
sa petite grappe à goût légèrement foxc.
Le Clinton fut la première vigne américaine signalée comme résistante
au milieu des vignobles phylloxérés. En 1869, au Congrès viticole de Bcaunc,
M. Laliman présenta aux Agriculteurs de France un sarment de Clinton
mesurant plus de trois mètres do longueur, qu’il avait coupé sur une souche
de Clinton végétant vigoureusement au milieu de vignes françaises mourantes
sous la piqùro du puceron ravageur. Depuis lôrs, sa culture s’est
étendue beaucoup dans nos vignobles ; il est aujourd’hui le plus répandu,
lo plus connu de tous les cépages américains résistants. La propagation