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Le cepage p araît être connu depuis fort longtemps dans le Languedoc et
surtout dans la Provence où on le cultive, d it M. Pellicot. en raison de sa
rusticité, de sa longévité remarquable, de sa résistance à l’oïdium et de sa
disposition à s ’accommoder de tous les terrains, même de ceux à elllores-
cences salines où dépérissent la p lupa rt des autres espèces. Il est long à se
mettre cà fruit; sa bonne production n ’arrive guère qu ’à la cinquième ou
sixième année, surtout dans les sols pauvres, mais elle se soutient pendant
tres-longtemps. Aussi disait-on autrefois, dans les Bouches-du-Rhône, d’a près
Lardier, que cette vigne ruine le père e t en rich it les enfants.
Le Pecûui-Tüuar mûrit le plus tardivement des cépages du Midi ; il donne
un vin peu coloré, sujet à s’altérer. Son raisin, quoique vendangé bien unir
et dans les terrains secs qui lui sont les plus favorables, donne un vin qui
dépassé rarement dix degrés gleucométriqnes. Ce défaut d ’alcool et de couleur,
est sans doute le motif qui le fait abandonner dans bien des vignobles pour
d autres variétés riches en matières colorantes et en sucre, comme le Mour-
vedre, la Carignan et autres. A notre avis, le Calitor est trop ta rdif pour la
Provence, et nous appuyons notre_ manière de voir su r ce fait que sons le
climat plus chaud des Alpes-Maritimes, il est très-osiimé sous le nom de
Braquet ou Bracbetto. Tout en faisant la p a rt du sol qui peut avoir aussi
une grande intlncnce, nous pensons qne les bonnes qualUés qu ’on Ini reconnaît
aux environs de Nice, lui viennent surtout d'nne bonne e t complète
ma turité qu ’on ne lui laisse pas atteindre dans la Provence et le Languedoc,
lorsqu’on le vendange avec des cépages plus précoces.
Le Calitor, comme tous les cépages anc iennement cultivés dans le Midi a
sa variété grise et sa variété b lanche; nous connaissons seulement la première,
qui porte le nom de Sonle-Bouvier ; M. Henri Marcs cite la variété
blanche comme étant cultivée, mais peu répandue, dans le Gard où nous
n ’avons pu la découvrir.
CuLTcnn. Le Calitor se plaît sur les coteaux secs, c’est là seulement qu’il
p eut donner de bons produits. Nous l’avons vu sur les coteaux de Nice et
du Bcllet, donnant un raisin fort appétissant, agréable à manger et d ’une'
saveur bien plus fine que daus le Var. La culture niçoise est ‘la même que
celle de la Provence, mais su r la rive droite, du Var, à la Gaude et dans les
vignobles voisins, mêlé en proportions variables avec d’autres cépages, il se
cultive à long bois de six à h u it noeuds, replié sur des roseaux attachés
transversalement. 11 parait très-bien s’accommoder de cette taille que sa
bonne vigueur lui perm et de supporter.
DESCRIPTION.
Itonrgconnemcnt passant du roux clair au blanc très-duveteux.
K.-.rnien<.s assez forts, étalés, à noeuds rapprochés, un peu rcnilés, souvent
u n peu aplatis au lieu d ’être ronds.
Feuilles moyennes, plus longues quo larges, d ’un vert foncé, glabres et
légèrement bullces à la page supérieure, garnies à la page inférieure d ’uil
duvet aranéeux bien compacte; sinus supérieurs profonds et fermés, les secondaires
bien marqués, celui du pétiole rétréci ou presque formé p a r le
rapprochement des lobes inférieurs; denture lino, aiguë, peu profonde; pétiole
assez long, un peu grêle.
Grappe sur-moyenne, cylindrico-conique, .allongée, parfois un peu ailée,
pédoncule de moyenne longueur, un pou grêle à la première phalange, renflé
au noeud pédonculairc et plus gros à p artir de ce noeud.
Grains globulciix OU légèrement ellipsoïdes, un peu au-dessus de la
moyenne; pédicelle de moyenne longueur, un pou grêle.
Peau épaisse, assez résistante, d ’un rougo obscur, im ])cu pruiiié à la
maturité qui est do troisième époque tardive.
Chair un peu molle, peu sucrée, peu relevée, saveur simple.