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M. H. Goelhe commet une e rre u r lorsqu'il donne, d’après Trummer
el Babo, comme synonyme du Dolcelto nero du Piémont, le Refosco de
l’Illyrie. Nous connaissons assez le Dolcello piémontais que nous cullivons
depuis vingt ans, pour affirmer qu ’il est tout à tait différent du
Refosco de l’Illyrie, qui mûrit sou fruit au moins quinze jours plus tard.
Ce caractère si important et si tranché nous dispense d'indiquer quelles
sont les autres différences qui distinguent ces deux cépages.
Dans la province de Trévise et aux environs de Conegliano, on cu ltive,
d’après M. le docteur Carpené, sous le nom de Raboso nostrale ou
Raboso du pays, un cépage qui a beaucoup de rapports avec le Raboso
Veronese nero, si j ’en juge par le feuillage de ces deux variétés que je
cultive côte à côte. Le feuillage de ces deux vignes est à peu près sinué
de même, il est garni inférieurement d’un duvet à peu près semblable,
mais le Raboso Veronese se distingue de son homonyme par la couleur
grenat clair de ses jeunes feuilles épanouies, tandis que celles du Raboso
nostrale conservent une teinte blancbejaunâlre. Ce caractère, très-persistant
comme on sait, indique évidemment que ces deux vignes sont bien
distinctes. Il est bien regrettable que M. le docteur Carpené, dans son
bel ouvrage la Vigne et le Vin, ne donne pas la description des cépages
de cette région, description qui nous aurait permis de mieux préciser
les différences qui distinguent ces deux Raboso.
C u l t u r e . Le Refosco nous paraît être un cépage vigoureux el ru s tique
qui doit bien s’accommoder de la taille à long bois, pendant aux
arbres ou formant des testons reliés entre eux par l’extrémité des sarments.
Ce mode de taille, usité dans la Vénélie, est fort bien représenté
par des dessins et tort bien décrit dans l’ouvrage de M. le docteur
Carpené, auquel nous renvoyons les viticulteurs qui désireraient connaître
les cultures fort intéressantes de celte contrée. Sous notre climat, le
Refosco pourrait être conduit en cordon horizontal avec taille courle ou
mi-longue suivant la richesse du sol.
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DESCRIPTION.
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Bourgeonnement d u v e te u x , b lan ch â t re , p a s s an t au g r en a t c la i r su r les
folio le s à m o it ié d é ve lop p é e s ; je u n e s p o u s se s d ’un b run r o u g e â t r e ; v r ille s à
tro is d iv is io n s .
Sarments d e m o y e n n e g ro s se u r , v ig o u r e u x , à en t re -noe u d s m o y en s .
Fenilles g ran d e s , d iv is é e s en cin q lobes a llo n g é s en p o in te a ig u ë , g a rn ie s
à leu r p a g e in fé r ie u r e d ’un d u v e t la n u g in e u x , p o ileu x , cou rt e t com p a c te ,
qu e l ’on re t ro u v e u n p eu m o in s épa is su r le s n e rv u re s e t le pé tio le ; s in u s
profon ds ou bien profon ds, fo rm an t u n v id e c ir cu la ir e fe rm é ou p resq u e
fe rm é su p é r ie u rem en t p a r le rap p ro ch em en t des lo b es ; pétiole de m o y e n n e
lo n g u eu r , u n p eu g rê le , te in té de ro u g e a in s i q u e le s n e rvu re s à leu r p o in te
de jo n c tio n .
Grappe m o y en n e , a llo n g é e , c y lin d r iq u e ou lé g è rem en t c y lin d r ic o - c o n iq
u e , p eu a ilé e , un p eu com p a c te e t lé g è rem en t in c u r v é e ; p éd o n cu le a s se z
Inng, u n p eu fort, lig n e u x ju sq u ’au noeud ; rad e forte, d ’un v e r t ja u n â t r e .
Grains sp h é r iq u e s ou p resqu e sp h é r iq u e s , p e t its ou so u s -m o y en s ; p éd ic
e lle s forts e t ren flés à leu r p o in t d ’a t ta ch e au g ra in , d ’u n b ru n rou g e â tre .
Peau ép a is s e , ré s is tan te , d ’abord d ’un v e r t c la ir , p a s san t au ro se, p u is
au n o ir b leu â tre , t rè s -p ru in é à la m a tu r ité q u i e s t de t ro is ièm e époque.
Chair u n peu fe rm e e t ce p en d an t ju te u s e , à s a v e u r s im p le , lé g è rem en t
a c id u lé e e t b ien re le v é e .
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