
Le benjoin fe diffout dans l ’alcohol, .& fa teinture
, précipitée par l'eau* conftitne le lait virginal.
On emploie le Tel de benjoin ou l’acide benzoïque
comme un bon incifitdans les maladies pituiceùlés
des poumons & des reins. Son huile eft réfolutive :
on s’en 1ère à l'extérieur pour les membres para-
Jyies.
2e. Le baume de toîus du Pérou3 de Carthagïne. On
l ’apporte ou enfermé dans des cocos* ou en larmes
jaunâtres * ou dans un état fluide : il coule du to-
luifera. On peut l'extraire des coques , en les trempant
dans l'eau bouillante, qui les rend fluides. Il
vient de l’ Amérique .fl méridionale , dans un pays tué entre Carthagène & le Nom-de-Dieu, que les
insulaires appellent ro/a * & les Efpagnols Honduras.
I ! donné * à i'analyfe, les mêmes produits que le
benjoin „ & flirto.u.t un fel acide concret. On l’emploie
dans les maladies du poumon : on én Fait un
Jirop. Quelques naturaliftes diftinguent le baume
du -Pérou de celui de tolu.
5®. Le fi'orax calamite eft en larmes rouges *
nettes , ou brunes & graflfes. Il a une odeur très-
forte : il coule dia liquidambar orientai. Duhamel
a vu couler de l’aliboufler un fuc d’ une odeur analogue.
Reumann a fait l’analvfe du ftorax calamite :
il en a retiré très-peu d’huiié volatile ou eflemielte,’
un fel acide concret * une huile épaifie. Son triage
eft femblabte à celui du benjoin : on l'emploie fur-
tout pour les parfums» On l’envoyort autrefois
renfermé dans des rofeaux : aujourd'hui il .nous-
arrive fous la forme de pains ou de mafîes irrégulières
* brunes - rougeâtres * mêlées de quelques
larmes plus claires & d’une odeur très-fuave. j
On ne doit pas confondre les refînes avec les
gommes , quoique Souvent ces fubftances ne puif-
fent pas fe diftinguer au premier afpeft. ( Voye^
1 article G om m e - )
RESSERREE ( P ameute ) . Pankula coarclata. \
On défîgne fous ce nom les padicules de fleurs ;
lorfque les pédoncules qui les fupportent font rapprochés
& à p.eu près parallèles.entr’eux * au lieu'
d’ être divergens & très-ouverts.
RESTIO. Reflio. Genre de plantes monocotylé-
dones , de la famille des joncs * qui a des rapports
avec les erioçaulon* 8e le port des fcirpes , & qui
comprend des herbes exotiques à l’Europe , dom
les tiges font jonciformes , ’noueufes * Amples ou
rameufes, garnies de gaines fpathulées â teursar-
ticuîarions * au Heu de feuilles 5 les 3 e urs difpofées •
en particule ou en épi j tes épi lie ns garnis d’écailles
imbriquées, uniflores.
Le caractère eiTentiel de ce genre eft d’avoir :
Des peurs di&ïques j des épillets composés d'écailles
imbriquées , unifiore* ; fisc pétales j.trais étamines dans
(e-ê fleurs mâles & dans les fleurs femelU&i un -ovaire à fix
canneluresfur monté, d'un a trois flyles perfflans ; une
; capfule a Jix plis , polyfperme.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur mâle offre :
i°. Un calice compofé d’écailles imbriquées,
membrarteufes * ovales , uniflores * formant des
épillets ovales ou oblongs.
2°. Une corolle glumacée * c-ompofée de fîx pétales
glabres * prefqu’égaux ; les trois extérieurs
concaves, naviculaires 5 les trois intérieurs lancéolés
, plus minces.
3°. Trois étamines dont les filamens font capillaires
* les anthères oblongues & droites.
Chaque fleur femelle offre :
1 ° . Un calice & une corolle comme dans les fleurs
mâle?.
2°. Un ovaire fnpërieur, furmpnré d’ un à trois
ftyles, ordinairement un L ui, quelquefois deux ,
très-rarement trois, terminés par un ftigmate plumeux
, Ample i plus fou vent deux, rarement trois.
50. Les fruits font encore peu connus .( félon
Thunberg ). Iis confîftent en une capfule à fîx plis,
furmôntée par les ftyles convergeas , à trois loges,
contenant quelques femenc-es- oblongues , cylindriques
, obtufes (- félon Linné ).
Obfervallons. Ce genre , compofé d'abord de
très-peu d’efpèces, a été confîdérablement augmenté
par les découvertes modernes eje plufieurs
voyageurs. Koenig, Thunberg & So-nnerat en-ont
obfervé un aflèz grand nombre au Cap de Bonne-
Efpérance. Rottboll nous a fait connoître les ef-
pèces de Koeni-g ; Thunberg a publié les fîetmes,
& nous en avons trouvé, dans l'herbier de M. La-
rnarck, quelques autres efpèces dont tes bo tard 1res
précédens n’a voient point parlé, &qui ont éte rapportées
du Cap de Bonne - Eipérance par M. Son-
nerat.
Ce genre a de grands rapports extérieurs avec
les fiirpus ; cependant M. Jufîàeu a cru devoir le
rapporter à fa famille des joncs , ayant pour fruits
une capfule à deux ou trois loges, contenant des
temences ©btufes, cylindriques. Ces fruits, ob-
fervés feulement dans deux ou trois efpèces, font
encore peu connus dans un grandi nombre d’autres.
Ils varient de deux à trois loges , & les ftigmates.
font également au nombre de deux -ou trois , rarement
fol-itaires. Il eft à remarquer qu’ ils font plumeux
3c réfléchis, comme dans les graminées.
Lés parties extérieures de la früéfification ont
été divertement nommées. M. JufGeu appelle calice
tes écailles fl tuées, à la bafe de chaque fleur
pa.i ticulière , & difpofées par imbrication fur les
épillets, pç par-là la corolle te trouve comipc-fée
de fîx pétâtes inégaux , glumacés. C ’était aufli
l’opinion de Linnæuss mais Rottboll a donné le
nom de calice aux trois pétales extérieurs , étant
jtfl'ez généralement diftinéls des intérieurs qu ils
enveloppent : ces trois derniers forment la coiolle
exclu Ave ment.
! Un caractère commun à toutes les efpèces de ce
genre eft d’ avoir aux articulations des tiges & des
rameaux , des gaines en forme de fpathe au lieu
ils feuilles, Ordinairement cylindriques; tabulées,
fans expanfion extérieure, mais terminées alfez
fouv-ent par un prolongement fabulé ou écarté de
la tige ou appliqué contr’elle.
[ Quant aux carajftères que fourniffent les efpèces,
ils fe tirent des tiges Amples ou rameufes , cylindriques
ou comprimées, ou canaliculées à une de
leur face 5 dê la,forme des gaines j de la difpofîtion
des fleurs, toutes difpofées en épillets ( comme
[ celles des graminées ) comprimés ou cylindriques,
ovales ou lancéolés, obtus ou aigus, folitaires ou
tennis en épis, en grappes, en panicuie.
Le Willdenowia ( reftiole ) , établi par Thun- -
berg, a beaucoup dé rapports avec lés reflio. Ses ■
[fleurs font dioïques, comme dans les reflio ,* mais
rfes fruits font un drupe, ou plutôt une capfule
1 dure, à une feule loge.. .
E s p è c e s .
* Tiges rameufes.
j I. Restio dichotome. Reflio dichoto-mus. Rottb.
r Reflio feopis floriferis , longijflmis j paniçulâ fili-
\ fer mi, nutante , laxâ ,* fpicis oblongis , fquarrofls.
;.Rottb. Plant. Deicript. & Icon. pag. 2. n°. 1.
tab. 1. fig. 1. A. B. — Idem, Program. anno 1772.
[ pag. 10. .
Reflio ( vimineUS ) ,. culmis firaplicibus, fpicis co-
rymbofis. Linn. Syft. veget. 758.
I Reflio ( thamnochortus ) , culmoflmplici, folîofo ;
paniçulâ patenti ; fquamis lanceolatis , margine fea-
piofis. Thun b. Di lier t. de RelL pag. 309. n°. 13,.
i m ^es peines font Amples, fibreufes, flexueufes:
|fl i en élève un grand nombre de tiges ou de chau-
mes de deux fortes 5 les unes Hérites, plus courtes,
; Un peu courbées à leur bafe, cylindriques, grêles,
;■ launat-res, glabres, dichotorhes & même tricho-
■ f-0t^e.s > munis à la bafe des diviflons d'écailles cylindriques
, glabres, luifantes j divifées en rameaux
tachetés de brun , flexueux, réfléchis vers leur
fommet, garnis de petites feuilles courtes , vaginales,
brunes, coriaces, flocconeufes à leur face
intérieure , dont les gaines fe prolongent en une
longue pointe canaliculée,/ubulée, recourbée en
dehors.
Les tiges fertiles font Amples, droites, agrég
ées , longues d’environ un pied & demi, munies
de qûatre à cinq, noeuds, chacun defquels eft environné
d’une gaîne fpathacée , mutique , pubef-
cente , toment.eu.te intérieurement vers ion fommet
: 1a bâte de ces tiges..eft munie d’écailles brunes;,
ovales ou lancéolées..
Les fleurs font difpofées en une panicuie terminale
, prefque verticillée, diffufe, dont les pédoncules
font planes, filiformes , inclinés, épaiflis i
leur fommet : ils foutiennent des épillets longs d’un
demi-pouce à un.pouce,oblongs, fearieux, com-
pofés d’écailles imbriquées, lancéolées , très-ai-
guës, luifantes, d’un pourpre noirâtre , blanchâtres
& membraneutes à leurs bords. La corolle eft
formée par fîx pétales , dont les trois extérieurs
inégaux , linéaires , lancéolés, aigus j les trois intérieurs
.oblongs, concaves , bordés d’ un blanc
lavé de pourpre 5 un des trois plus large, enveloppant
les étamines. Les fleurs femelles font contenues
dans des épillets comprimés, un peu plus larges.
Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance.
if Ç K f in Herb. Lam. )
2. Restio à longs rameaux, Reflio vimineus.
Rottb.
Reflio culmo proflrato , tereti; ramis filiformibus,
fecundis , afeendentibus ; fpicis terminalibuspluribus.
Rottb. Plant. Deicript. & Icon. pag. 4. n°. 3.
tab. 2. fig. 1. — Program. noter. 1772. pag. 10.
Reflio ( diehotomus’)^ culmo dichotomo 3 foliofo 5
decumbentej ramis teretibus , fpicis folitariis alter-
Tiifque., Thtinb.' DilFert. de Reft. pag. 314, n°. 16.
Reflio ( dichotomus ) , culmis dickotomis , fpicis
folitariis. Syft. Plant, vol. 4. pag. 237.
S chenus ( capenfis) , culmo tereti , ramofljfimo ,
vaginato ; fpicis ovcitls, hudis, dichoiomis , peudulis.
Linn. Spec. Plant, vol. 1. pag. 64.
Reflio dichotomus. Linn. Syft.Nat. edit. 12. vol. 2.
Addenda, pag. 735.
Canna Capitis Bons, - Spei, fpicis juliformibus.
Scheuz. Agroftogr. 352.
Equifetum junceum , nigrinodum , Capitis Bons.-
Spei. Breyn. Cent. pag. 176. tab. 91. — Petiv.
Gbrophyl. tab. 7. fig. y. Mu-f. 414.
Juncus afrie anus , lignofo culmo ad no dos involucris
nigris cànvoluto j paniçulâ arundinaceâ. Pluie. Mantif.
109, S
Cette plante a des tiges rameufes, cylindriques,
couchées ou redreflees , glabres , divifées en ra-
l meaux très-longs , filiformes , fafciculés à leur
fommet, garnis de feuilles fpathac,éês,.vaginales,
coriaces , ftriées, terminées par une pointe longue,
fubulée, mucronée , un peu réfléchie 5 celtes des
rameaux, fertiles, plus courtes, ovales, aiguè'Si