
5 i o S A P
i ° . Sur un chaton oblong , un grand nombre de
fleurs dont le calice eft compofé d’écailles imbriquées
, difpofées en lpirales, courtes , (bavent dilatées
à leur Commet.
2°. Point de corolle.
30. Plufieurs écamines, dont les filamens font
réunis en un feul corps en forme d'écaiUes, fur-
montés d'anthères oblcngues, à une feule loge,
réunies deux par deux, & qui fe léparent à leur
bafe après la fécondation , & fe recourbent à leur
Commet en capuchon.
Les fleurs femelles offrent :
i ° . Pour calice, des écailles nombreufes , fort
petites, imbriquées, onguiformes, chacune d'elles
recouverte d’une autre écaille dorfale, colorée-,
acuminée, Couvent plus grande, &r qui eft la plus
apparente, & prefque la feule vifible lorfque la
fleur commence à paroîcre; mais à mefure que les
fleurs fe développent & que les fruits approchent
de la maturité, les écailles intérieures s'alongent,
& deviennent fi amples, qu'elles font alors bien
plus grandes que les extérieures; elles s’arrondif-
l'ent, s'élargiffent, fe recouvrent par imbrication,
& forment un cône ovale ou oblong.
2°. Point de corolle.
3°. Deux ovaires fitués à la bafe des écailles intérieures
, furmontés de deux ftigmates glanduli-
formes.
Le fruit confifte en deux noix offeufes, à une
feule femence , renfermées dans un creux en
forme de capfule à la bafe des écailles intérieures,
jrevêtues extérieurement d'une enveloppe particulière,
qui fe dilate à fa partie fupërieure en
forme d'aile membraneufe. Plufieurs de ces écailles
intérieures font ftériles, & n’offrent que deux
membranes vides. Lès écailles dorfales ou extérieures
font très-caduques dans les fleurs ftériles;
celles des fleurs fertiles exiftent plus long-tems ,
mais elles fe deffèchent & fe flétriffent : d'où il
fuit q u e , dans les fruits ou les cônes mûrs , les
écailles qui les compofent & qui nous paroififent
extérieures, font en réalité les écailles internes
qui font reftées prefque feules apparentes. La radicule
du germe eft enveloppée d'un périfperme
blanchâtre, & les lobes font palmés.
Obfervations. J’ai expofé à l’article P in , les différences
qui exiftoient entre les pins & les fapins,
ainfi que plufieurs autres obfervations relatives à
ces deux genres. J'y renvoie le le&eur.
E s p è c e s .
j . Sapin d’Orient ou cèdre du Liban. Abies
cedrus.
Abies foliis r f i dis , acutis, perfiftentibus j in ramis
S A P
.nj':dhn evolutis, fafciculatis ; conis oblongo-fubrotun.
dis, obtufis , ercciis. ( N. )
P inus ( cedrus ) , foliis fafciculatis, acutis. Linn
Syft. Plant! vol. 4. pag. 174. n°. 6.— Aiton', Hort.
Kew. vol. 3. pag. 369. — Willden. Berl. Baumz.
214.
P inus ( cedrus ) , foliis fafciculatis, perennanti-
bus ; ftrobilis ovatis , obtufis , ereïïis ,• fquamis ad'
preffis, rotundatis. Lambert, Defcript. of Pin. pag,
59- nb. 3 2 -
Pinus foliis fafciculatis , perennantibus ; conis
ovatis , obtufis , ereftis ; fquamis opprefis, rotundis;
cortice levi. Duroi, HarLk. 2. pag. 84.
Larix ( cedrus ) , foliis acutis, perennantibus ; co•
nis obtufis. Miller , Di6t. n°. 3 •
Cedrus foliis rigidis , acuminatis, non décidais ;
conls fubrotundis, erectis. T rew. Ehret. tab. 44
Nov. A6t. A. N. C . 111. Append. 445. tab. 13.
fig. 1 .7 .
Cedrus conifera, foliis. laricis. C . Bauh. Pin. 490.
— P v a i ,H i f t . 1 4 0 4 .
Cedrus Libani. Barrel. Ic. 499. — Edward, Or*
nith.. tab. 188.
Cedrus phoenicea. Renalm. Spec. 27.
Cedrus.Bellôn. Itin. 162.— Camer, Epit/jy.—
Tabern. Icon. 942.
Cedrus magnafive Libani, conifera. J. Bauh. Hift. I.
part. 2. pag. 277. Icon.
Larix orientais, fruftu rotundiare , obtufo. Tourni
Inft. R. Herb. y86. *— Duham. Arbr. vol. 1. pag.
332. tab. 132.
Le C è d r e du Liban. Laroque , Voyage d e Syrie
, vol- i-pag- 81- Icon. 1 .2 .
Cedrus alta , feu major. Bejlon. de Arbor. coni-
fer. cap. 3. pag. 3. verfô ;tab. pag. 6.
Cedrus magna. Dodon. Pempt. pag. 867. Icon.
Il eft peu d’arbres dont la réputation foit plus
ancienne, plus célèbre, plus juftement méritée
que celle du cèdre du Liban; & ce qui ajoute encore
à fon prix, c’eft qu'il eft rare que l’on cite
pour ainfi dire le petit nombte d'individus qui,
exiftent aujourd’hui dans le Liban, dont ilfaifoic
autrefois l’ornement.
Le tronc de cet arbre s’élève peu fi on le
borne aux premières branches ; il n'a ordinairement
que fix à neuf pieds de haut, mais il eft
d’une groffeur énorme , furtout dans les vieux
individus : les principales branches qui en partent,
reffemblent chacune à autant de grands arbres;
elles s’élèvent à une hauteur prodigieufe, & ÿar'
viennent quelquefois à plus de cent pieds d’élévation;
elles font, à leur bafe* très-écartées, éten-
S A P S A P 5 d
éues, prefque horizontales, & forment fous cet
arbre une voûte magnifique , épaiffe,- touffue,
qui produit un ombrage des plus agréables, & une
haïe heur que les rayons d’ un foieil ardent ne peuvent
difliper. Ces branches fe divifent en d’autres
prefqu’égales en force, ouvertes d’abord en éventail,
& qui prennent enfuite une direétion plus
verticale, pour porter jufque dans les nues leur
cime majeftueufe’ : les plus petites branches & les
rameaux, par un contrafte très-agréable, pendent
vers la terre, & forment des panaches touffus,
dont l’effet eft des plus pittorefquès.
Les feuilles font éparfes , très-rapprochées, <èc
paroilfent fafciculées avant le prolongement des
i jeunes rameaux ; elles font petites , très-étroites,
roules, piquantes, aciculées, triangulaires, gla
! bres j d'un vert-foncé, & durent tout l'hiver. Les
flcuis font difpofées en chatons fimples, épars fur
| les branches, les uns ne portant que des fleurs mâles
, les autres des fleurs femelles : à ces dernières
[ fuccèdent des cônes allez gros , ovales ou un peu
[arrondis, très-obtus à leur fommet, compofés
[d’écaillës très-larges-, imbriquées, onguiculées,
broriquées à leur fommet, veloütées & roufiâtres
[à leur partie extérieure , minces , coriaces , munies
à leur bafe de deux femences ofleufes , fur-
[montées; d’une aile large, très-mince, membra-
Ineufe.
! Cet arbre croît en Syrie, fur le mont Liban &
fur le mont Taurus. J) (V .v . )
Il eft étonnant que la culture d’un des plus
beaux arbres de la nature air été fi négligée ;
quon n'ait pas fongé plus tôt à en faire l’acquifi-
tion pour les forêts de l’Europe, où il peut s’ac-
■ climater parfaitement bien ; il aime les lieux élevés'
& le froid. Ôn a enfin reconnu fes avantages , &
0:1 s’occupe aujourd'hui , furtout en France , de
i multiplier cet arbre intéreffant ; mais comme il
lui faut de longues années pour fe montrer dans
[toute fa beauté, les individus que nouspofledons,
[ont encore trop jeunes pour nous donner une
| idée de leur perfeétion. Un des plus beaux eft celui
qui a été planté au Jardin du Muféum d'Hiftoire
naturelle, par les mains du célèbre Bernard de
Juffieu.
Le bois de cèdre eft rougeâtre, odoriférant. Il
en découle, pendant les grandes chaleurs de l’été ,
j une réfine qui fe durcit, & que l’ on nomme cc-
\dria. On l'obtient également par incifion : elle eft
i employée dans les embaumemens avec plufieurs
autres aromates. Ce bois eft regardé comme incorruptible
: il eft léger, fupérieur à tous les bois
ueconftru6tion, & peut faire d'excellentes charpentes
: on en fabrique de jolis ouvrages de marqueterie
& de tableterie. Les Anglais font des ef-
peces de petits barils dont les douves font moitié,
ne bois de cèdre , moitié de bois blanc 5 ils lai'f-
ent féjoumer deejans du punch ou autres liqueurs
fortes ; elles y acquièrent un goût & une odeur
qu’ils aiment beaucoup. On prétend que ce bois
peut fe conferver plus de mille ans fans altération.
On rapporte que , dans le temple d'Apollon , X
Utique, on trouva des débris de charpente faite
de ce b ois , qui avoient près de deux mille ans ;
on dit encore que la ftatue de Diane, qui étoit
placée dans le fameux temple d'Ephèfe , étoit faite
de ce bois, ainfi que la charpente de ce merveilleux
édifice. Comme il eft très-fec & fujet à fe
fendre, il ne veut pas être attaché avec des clous,
qui y tiennent peu. La meilleure façon eft de l'af-
fujettir avec des broches du même bois. On lit
dans la Bible, que Salomon reçut du roi Hiram
tout le bois de cèdre avec lequel étoit conftruit
le fameux temple de Jérufalem.
2. S a p i n mélèze.-Abies larix.
Abies foliisflexilibus, fubacutis , deciduis ; in remis
nonditm tvolutis, fajciculatis • conis ovatis , obtufis
, fubpendulis. (N.)
Pinus (larix) , foliis fafciculatis , obtufis. Linn.
Syft. Planr. vol. 4. pag. 17J. — Mater, medic.
205. — Scop. Cam. edit. 2. n°. 1198. — Trew.
in Nov. A 61. A. N. C. III. Append. tab. 13. fig. 8.
2.8. — Pallas , Iter 1. pag. 4^ 1 ; & 2. p a g .127. —
Mattufch. Sil. n°. 703. — Ludw. E6E tab. 86.— ■
Blackw. tab. 477. — Dærr. Naff. 263. — - Kniph.
Cent. 9. n°. 77 . — Lam-. Illuftr. Gener. tab. 785.
n°. 2. — Gerard , Flor. gall. Prov. £47. n°. 6. —
Lam. Flor. franç. vol 2. pag. 1201. nQ. 175-. V IÏ.
— Pall. Flor. roff. tab. 1. — Allion. Flor. pedem.
vol. 1. pag. 178. — Villars,Dauph. vol. 3. p.807.
'— Wood. Mater, medic, bot. 576. tab. 210. r
Pinus ( larix ) , foliis fafciculatis , mollibus , ob-
tufiufculis ,• bracreis extra fquamas firobilorum exflan-
tibus. Ait. Flort. Kew. vol. 3. pag. 369.
Pinus foliis fafciculatis , deciduis j firobilis ovato -
oblongis ,*. Jquail, arum marginibus refiexts , laceris j
bralicolis panduriformibus, Lambert, Defcript. of
Pin. pag. tab. j j .
Pinus foliis fafciculatis , deciduis. Hall. Helv.
n°. 16y8.
P inus foliis fafciculatis , deciduis ,* conis ovato-
oblongis ,* fquamis ovatis y fubfeabris, margine laceris.
Duroi, Harbk. 2. pag. 61.
Larix ( decidua ) , foliis deciduis ; conis ovatis ,
obtufis. Mill. Di6t. n°. 1.
Abies foliis fafciculatis 3 obtufis. Hort. Cliff. 4fO.
Roy. Lugd. Bat. 89. — Gmel. Sibir. 1. pag. 176.
Larix folio deciduo, conifero. Tourn. Inft. R.
Herb. )86. — J. Bauh. Hift. 1. pag. 2^5-. Icon.—
Hort. angl. 43. fig. 11. — Duham. Arbr. vol. 1.
pag. 332. n°. 1. tab. 131. — Garid. Aix. 268.
Larix. C. Bauh. Pin. 493. — Dod. Pempt. 868,