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Abies ( a lb l) , foliis fubtetragonis , rigides , fub-
pungentibus ,• lateralibus curvatim afcendentibus; ftrc-
bilis oblongo - cylindraceis -9 rufis , fubdefpicientibus ;
fquamis margine integerrimis.î Mich. Flor. boréal.'
Amer. vol. 2. pag. 207.
Abies pices. , foliis brevibus ; cortis parvis , biun-
tialibus, taxis. Duhamel, Arbr. vol. 2. pag. 3.
n°. 8.
Pinus canadenfis. Miller, Di<St. n°. 4*
Vulgairement fapinette ou épinette blanche du
Canada. Epicia.
C et arbre a un tronc d ro it, cylindrique, à
écorce blanchâtre, chargé de branches alongées,
qui fe divifent en rameaux flexibles , oppofés,
pendans, & dont les ramifications fupérieuresfont
prefque verticillées, garnies de feuilles éparfes,
très-confufes, très-ferrées, les latérales afcen-
dantes & un peu courbées ; celles des deux faces
droites. Ces feuilles font roides, courtes, d'un
vert un peu glauque, prefque tétragones, mais un
peu élargies fur les côtés j obtufes à leur fommet,
la plupart terminées par une pointe très-courte ,
piquante; entières à leurs bords, longues de trois
a quatre lignes, médiocrement arquées.
Les fleurs font difpofées ordinairement, à l'extrémité
des jeunes rameaux, en chatons fimples,
cylindriques, les uns compofés uniquement de
fleurs mâles, les autres de fleurs femelles. Les fruits
qui en réfultent, forment des cônes pendans, de
couleur rouflatre, petits, longs à peine d’ un à
deux pouces, cylindriques,médiocrement obtus,
de l'épaifleur du doigt, munis d’écailles imbriquées,
un peu lâches, onguiculées, minces, coriaces
, prefque rondes, point rétrécies à leur
bafe , entières à leurs bords &: au fomînet, légèrement
ridées, & luifantes extérieurement. Les
femences font petites, ovales, d’un brun-noir,
furmontées d’une aile membraneufe, très - fine ,
ovale, obtufe.
Cette plante croît au Canada & dans la Nouvelle
Angleterre. On la cultive au Jardin des Plantes
de Paris & dans beaucoup d’autres. f? ( V. v.)
On fait au Canada, avec l’épinette blanche &
quelques autres“, une boiflon très-faine , qui ne
paroît pas bien agréable lorfqu’on en boit pour la
première fo is , mais qui le devient lorfqu’on en a
ufé pendant quelque tems. Comme on peut également
fabriquer cette liqueur avec notre fapin
élevé , Y epicia, & qu’en tout tems elle peut être
à très-grand marché , nous allons en préfenter ici
la recette d’après M. Duhamel. Il feroit important
d’en introduire i’ufage dans les années où le vin
eft trop ch e r , & furtout lorfque la difette des
grains fait également augmenter le prix de la
bière.
«Pour faire une barrique d’épi nette, il faut avoir
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une chaudière qui tienne au moins un quart de
plus. On l’ emplit d’eau, & dès que cette eau
commence à être chaude, on y jette un fagot de 1
branches d’épinette , rompues par morceaux : ce
fagot doit avoir environ vingt-un pouces decir-l
conférence auprès du lien.
» On entretient l’eau bouillante jufqu’à ce que la :
peau de l’épinette fe détache facilement de toute
la longueur des branches. Pendant cette cuiffon
on fait rôtir à plufieurs reprifes/dans une grande
poêle de fer, un boiffeati d’avoine ; on fait encore '
griller une quinzaine de galettes de bifcuitdemerj
ou , à leur défaut, douze ou quinze livres de pain
coupé par tranches. Quand toutes ces matières!
font bien rôties, on les jette dans la chaudière,
& elles y reflent jufqu*à ce que i’épinette foit bien!
cuite.
» Alors on retire de la chaudière toutes les branches
d’ épinette, & l’on éteint le feu. L’avoine &
le pain fe précipitent au fond : il faut enfuitereti-l
rer avec une écumoire les feuilles d’épicia quil
flottent fur l’ eau ; enfin, l’on délaie dans cettél
liqueur douze à quinze livres de fucrebtut.
» On entonne fur le champ cette liqueur dans urel
barrique fraîche qui ait contenu du vin rouge
lorfque l’on veut qu’elle foit plus colorée, ond
laiffe la lie & cinq à fix pintes de ce vin. Quand
cette liqueur n’eft plus que tiède, on délaie dedans
une chopine de levure de bière que l’on
brade bien fo r t, afin de l’incorporer avec la li-l
queur j enfuite l ’on achève d’emplir la barriqueI
jufqu’au bondon, que l’on laiffe ouvert.
» Cette liqueur fermente, & jette dehors beaucoup
de faletés. A mefure que la barrique fe vide,
l’on a foin.de la remplir avec une partie de lai
meme liqueur, que Ton conferve à part dans quel-j
que vaiffeau de bois.
» Si l'on ferme le bondon au bout de vingt*»
quatre heures , l’épinette refte piquante, comme
le cidre ; mais fi on veut la boire plus douce} il
ne faut la bondonner que quand elle a paffé fa fermentation,
& avoir foin de la remplir deux fois
par jour. Cette boiffon eft très-rafraîchiffante,
fort faine, & lorfqu’on y eft habitué on la boit
avec beaucoup de plaifir, furtout pendant l’été.»
13. Sapin du Canada. Abies canadenfis.
Abies foliis linearibus , planis , obiufis , fubnwnA
branaceis • conis minimis , cylindraeeo-ovatis, Fen' \
dulis. (N .)
Pinus (canadenfis) , foliis folitariis, linearibus,
obiufiufculis, fubmembranaceis. Linn. Syft. PhnM
vol. 4. pag. 177. n°. 10. — Ait. Hort. Kew. vobj*
pag. 370.
Pinus ( canadenfis ) , foliis folitariis, planis ,
ticulatis j fùbdifiichis ; ftrobilis ovatis, terminalibiï)
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vix folio longioribus. Lambert, Defcript. o f Pin.
pag. Ji. i 2"
Abies foliis folitariis, confertis , obtufis , membra-
Mitis. I Gronov. Virg. 191.
Abies foliis pices. brevioribus , conis minimis.-
Duham. Arbr. vol. i . pag. 3. n°. 7.
P in u s -abies canadenfis. Marshal, Arbr. Amer,
pag. 103.
Abies ( canadenfis ) , ramis gracitibus , ramulis
novellis , villofijjtmis; foliis planioribus , linearibus ,
apice integro , obtufiufculis , ferrulatis j ftrobilis mini-
mis, cylindraeeo-ovatis•, defpicienùbus. Mich. Flor.
boréal. Amer. vol. 2. pag. 206.
Vulgairement épinette de la Nouvelle-Angle-
1 terre.
Cet arbre, quoiqu’ il ne s’élève que médiocre-
j ment dans nos climats, a cependant de la beauté.
Ses tiges font droites , cylindriques , très-bran-
chues, divifées en rameaux nombreux, oppofés;
l.s plus jeunes velus a leur naiffance, garnis de
[.feuilles petites , courtes, linéaires, difpofées fur
Ld/uxrangs, égales dans toute leur longueur, places,
entières à leurs bords ou un peu denticulées,
laflez minces, plutôt membraneufes que coriaces,
obtufes, point échancrées , éparfes, fo lirai res,
vertes à leurs deux faces, d’un vert plus pâle en
défions.
Les fleurs font difpofées en chatons fimples, les-
! tins mâles, les autre s femelles : ces dernières pro-
iduifent des cônes terminaux qui varient par leurs
[couleurs , blanchâtres en dedans, fouvent un peu
rougeâtres ou noirâtres en dehors, ovales,cylindriques,
courts, petits , pendans, compofés d’é-
cailies imbriquées, un peu arrondies, planesx entières
à leurs bords. Les chatons mâles font axillaires,
très-courts, peu garnis de fleurs, prefque
[capités, pédonculés.
Cet arbre eft très-commun dans T Amérique
feptetvtrianale. On le rencontre depuis la baie
d’Hudfon jufque dans la V i r g in ie & fur les montagnes
de la Caroline. On le cultive dans les jar-
|dins d’F.urope. Tj ( V. v.)
14. Sapin peètiné. Abies peilinata.
Abies (americana), foliis obtufis, ftröbilis fub-
l rotundis,* fqitamis fuhrotundis , planisy cortice Lvi.
I Gmel. Syfl. Nat. vol. 2... pag. 1073. n°. 2,3,— Gaerr.
& Sem. Plant. Centur. 6. tab. y i. fig. t .
I {Pinus,. y
Abies minor, peÜinatis fo liis , virginiana y conis
parvis, fubrotundzs. Pluk. Almag. pag. 2. rab. 121. 1% t. — Duham. Arbr. vol. 1. pag. 3. n*. 6.
Pinus peäinata. ? Hort., Parif.
Pinus-abies americana. Marshal!, Arbr. Amer,
pag. 103.
C e t arbre a beaucoup de rapports avec Y abies
canadenfis. Son tronc eft grêle, & s’élève quelquefois
à une grande hauteur : fes branches font
nombreufes, étalées horizontalement, divifées
en rameaux oppofés, très-liffes, garnis de feuilles
petites, linéaires, très-glabres, d’ un vert-pâle,
un peu cendré, minces, membraneufes, médiocrement
rétrécies vers leur extrémité , entières à
leurs bords, obtufes, avec une très-petite pointe
à leur fommet, très-n ombre ufes, difpofées, le
long des rameaux, fur deux,rangs, en forme de
peigne/, très-ouvertes.
Les cônes font petits, ovales, un peu arrondis,
compofés d écaillés planes, imbriquées , prefque
rondes, glabres, de couleur variable, ordinairement
un peu. cendrée. On fe fert de l’écorce des
branches pour tanner les cuirs; on en obtient aufli
une couleur propre â teindre en rouge.
Cet arbre croît dans plufieurs contrées de l’A mérique
feptentrionale T)
1 ; . Sa pin à feuilles d’ if. Abies taxifolia. Lambert.
Abies foliis folitariis y planis , integerrimis ; ftrobilis
oblongis , antheris injlato-didymi-s. Lambert ,
Defcript. o f Pin. pag. 51. tab. 3 3.
Cette efpèce a de grands rapports avec le pinus
canadenfis par fon p ort, & même par l’élévation
de fon tronc. Ses rameaux font un peu diffus, oppofés
ou alternes : fes feuilles font pl us étroites & plus
longues, très-entières, glabres à leurs deux faces,
planes, foUraires. Les chatons mâles font ovales ,
prefque feflîh?s, très chargés de fleurs ; les anthères
renflées & à deux loges ; leur crête réfléchie & fort
petite : on foupçonne que fes cônes font beaucoup
plus longs que ceux du pinus canadenfis.
Cet arbre croît fur les côtes occidentales de
l’Amérique feptentrionale. I)
16. S a p in à feuilles lancéolées. Abies lanceo-
lava. Lamb.
Abies foliis folitariis , lanceolatis , planis , paten-
tibusy ftrobilis globofisyfquamis acuminatis. Lamb.
Defcript. ofPin. pag. 52. tab. 34. (Pinus lanceo-
lata.. )
• Abies major finertfis, peUinatis taxi fo liis , fub-
tus cafiis,* conis granaioribus , furfhm rigenribus j fô-
liorum & fquamarumapicülis fpinofis. Pluck. Amalth.
Botan. 1. tab. 351. fig. 1.
Cetté efpèce eft une des plus dtftin&es & des
plus remarquables de c§ genre, tant par la formé
globuleufe de fes cônes, que par Tes écailles & fes
feuilles aigues au mucranées à leur fonamet.
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