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cocotier, mais dont le tronc eft plus gros , cylindrique
dans toute fa longueur3 renflé à fa bafe &
i fon Commet* terminé par de longues feuilles fla-
belliformes * difpofées circulairèment * pli (fée s à
leur centre* palmées* ouvertes en éventail* à découpures
âlongées, étroites * aiguës * les pétioles
longs , épais * creufés * garnis des deux côtés de
leurs bords de dents épineufes.
Les fleurs font dioïques. Le fpadicedans les deux
fexes eft ttès-fimple * long , cylindrique, garni d’é-
cailles uniflores j chaque fleur accompagnée de fix
folioles imbriquées, très - obtufes, qui'tiennent
lieu de calice. La corolle eft compoiée de trois
pétales concaves , obtus : les fleurs mâles ont fix
étamines j les femelles trois ftyles. Le fruit eft uiïe
baie ou un drupe ovale, prefqu’auffi gros que le
fruit du cocotier, lifte, un peu comprimé, d’un
brun jaunâtre , à trois lobes , revêtu d’une enveloppe
charnue, fibreufe, fucculente, douce, odorante,
renfermant trois femences olfeufes, de la
forme & de la groffeur d’ un oe u f de cane, remplies
d’une moelle blanche , favoureufe, & d’uné
liqueur limpide.
Ce tte plante croît dans les Indes & furies côtes
orientales de l’Afrique.
Les jeunes fpadices femelles donnent par inci-
fion une liqueur dont les Indiens font un vin qu’ ils
nomment fura , & un fucreappelé jagara. La partie
pulpeufe des fruits & la fubftance blanche des fe-
inences font d’une faveur agréable & bonnes à
manger dans leur jeuneffe.
2. Rondier gomuté. Borajfus gomutus. Lour.
Les (padices fortent d’une fpathe commune, lan.
céolée, à trois valves.
Cet arbre croît dans les forêts de la Cochin.
chine & à l’île d’Amboine. 1? ( Defcript. ex Lour.)
La partie fupérieure du tronc de cet arbre eft
garnie, furtout à l’ infertion des feuilles , de très-
longs filamens fort tenaces, noirs ou rouffâtres
avec lefquels on fabrique d’excellentes cordes
des cables très-forts, d'une longue durée, &quî
ne s’altèrent point à l’eau. On obtient, en coupant
les fpadices dans leur jenneiïe , une liqueur
vineufe, très-abondante, & une des plus agréables
déboutés celles que fourniffcnt les palmi • rs, d’après
le rapport de Ruraphius. On en retire aufli du
fucre. Le tronc fournit une moelle très - alimentaire
, que les Naturels du pays mangent en place
de pain. Les noyaux des jeunes drupes, apprêtes
avec du fucre, font d’une faveur fî agréable, qu’ils
font recherchés par les perfonnes les plus diftin-
guéçs de la Cochinchine i mais , au rapport de
Loureiro, l’écorce’extérieure & pulpeufe de ces
mêmes drupes eft li malfaisante, qu’elle occs-
fionne, lorfqu’ on la touche fans précaution , des
démangeaifons infüpportables , des douleurs violentes
& difficiles à appaifer.
3. Rondier des roches. Borajfus çaudata. Lour,
Borajfus frondibus pinnatis , inermibus j foliolis
cunèiformibus, pr&morfis. Loureirô, FJor. cochin,'
pag. 760. n°. 3.
Pinanga faxatilïs , ori^s. for mis. Rumph. Amboin»
vol. 1. pag. 42. tab.,7. -
Borajfus frondibus pinnatis, fi'ointrmibus • foliolis
fabulaiis y oppojitis ; fpadice longijjîmo, rampjo ipen-
dulo. Loureiro, Flor. cochin. pag. 755). n°. 2.
P aima indica , viaaria , faguerus jive gomutus.
Rumph. Amboin. vol. 1. pag. 57. tab. 13.
Cet arbre eft d’une hauteur médiocre 5 fon tronc
droit, épais, égal dans toute fa longueur, fcabre,
hériflé, terminé par une touffe de feuilles très-
longues, ailées , fupportées par des pétioles longs ,
cylindriquesépais , à peine épineux. Les folioles
font très-nombreufes, linéaires, lancéolées , op-
pofées, diftantes, entières, d’ un vert fonce, Amplement
pdiffees à-leur bafe, aiguës à leur fommet.
Les fleurs font pâles, dioïques, -placées fuir dès
fpadices latéraux y pendans , rameux j chaque ramification
filiforme, longue de quatre pieds * garnie
de fleurs & de fruits fefliies. Le calice eft compofé
de fix folioles obtufes , imbriquées j la corolle de
trois pétales un peu aigus, concaves, ouverts i
plufieurs étamines. Le fruit eft un drupe arrondi ,
à trois côtes , long d’ uh pouce & demi, glabre ,
d’ un jauné fonte , 'renfermant trois femences of-
feufes, ovales, comprimées * prefqu’anguleufes.
Arbriffeau dont la tige ne s’élève qu’ à la hauteur
de fept à huit pieds , épaiffe d’environ un
pouce , divifée en rameaux très-rapprochés, terminée
à fon fommet par des feuilles longues, ailées
avec une impaire , fans aiguillons fur leur pétiole,
compofées de folioles cunéiformes, un peu
pliiflees, dentkulëes & comme mordues, très-
irrégulières a leur fommet, tantôt arrondies, tantôt
tronquées obliquement, d’autrefois lancéolées
ou à pluiiéurs lobes.
Les fleurs font dioïques ; leur régime ou fpadice
fimple, alongé, droit, latéral, un peu au délions
des feuilles. Les fleurs mâles ont un calice à trois
folioles : il e f t , dans les femelles, à fix folioles
obtufes, imbriquées.; La corolle a trois pétales
ovales, recourbés dans les deux fexes. Les étamines
font au nombre de quinze à trente j les filamens
courts, les anthères oblongaes. Le ftigmate elt
grand, feffiie, à trots côtés. Le fruit eft un drupe
arrondi, long d’un demi-pouce, renfermant trois
noyaux ovales.
Cette plante croît dans les Indes fur les rochers,
& dans les forêts de la Cochinchine. T) ( Dcfcnl1,
ex Loun )
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Qf-fervatiom. Cette plante , die Loureiro, convient
parfaitement à la figure citée de Rumphius, .
quant à fa tige & fes feuilles j mais le régime eft
rameux, les folioles fefliies, tandis que. dans la ;
plante dont il s’agit ic i, ces folioles font rétrécies
en queue à leur bafe.
4. Rondier tuniqué. Borajfus tunicata. Lour.
Borajfus frondibus palmatis , plicatis, inermibus ;
drap arum cortice multiplici. Loureiro, FJor. cochin.
pag. 760. h°. 4.
Arbre très-élevé, dont la tige eft droite, égale
dans toute fa longueur, épaiffe, terminée-par de
grandes feuilles palmées, placées circulairèment,
foutenues par des pétioles fans épines. Les fleurs
ne font pas encore connues ; mais toutes lès autres
parties dv: fe fruêfrficariorr & le port de cette plante
ne permettent pas de la rapporter à un autre genre
! qu’à celui-ci.
Le fruit eft un drupe prefqu’arrondi, grand ,
; à trois femences. L’ enveloppe extérieure du drupe
J elt épaiffe, lifte, fucculente, brune ou purpurine,
à plufieurs couches ou lames, recouvrant huit, à
[dix écailles intérieures. Le dedans des fémèncès
efl rempli d’une moelle blanche , bonne à manger,
femblable à celle du cocotier.
; ■ Cette plante croît dans les Indes , vers les confins
des royaumes de Decan & de Guzarate. T?
( Defcript. ex Lour. )
RONGÉES ( Feuilles). Erofafolia. Si l’on con-
I fidèreles feuilles relativement à leur bordure, ori
fes nomme rongées, fôrfqu’étant finuées; , leîurs
échancrures ou finuofités en ont d’autres pins pe-
: hiss & inégales entr’eiles, comme; celles de Yhyof-
' cyamus à-wreus.
ROPQURIER. Ropourea. Genre de plantes dicotylédones
, :à. fleurs complètes, monopétalées,
donc la famille n’eft pas encore bien connue , qui
comprend des arbuftes exotiques à l'Europe, donr
• les feuilles font ailées, verticiliées*- les folioles
alternes! avec une impaire j les fleurs axillaires,
fefliies 1 glomérulées»
Le caradlère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice à cinq Vivifions • une corolle motiop.é-
tak 3 en roue y a cinq lobes 3 cinq étamines 3 ùnjlylt;
trois ou quatre Jligmntes ; une baie v e lu e a quatre
loges palyjp'ermes.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
f V Un férié Ur, d’une fè'üîë pièce, profondément
divifé en cinq découpures arrondies.
1 . Une corolle moaopétale * en roue dont le-
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tube eft très-court, & le limbe partagé en cinq
lobes arrondis, velus extérieurement.
3®. Cinq étamines, dont les filamens font velus,
attachés fur la corolle, alternes avec les lobes du.
limbe, terminés par des anthères à deux loges.
4°. Un ovaire' fupérieur, arrondi, velu , fur-
monté d’un ftyle filiforme, terminé par trois ou
quatre ftigmates oblongs, aigus.
Le fruit eft une baie groffe, ovale , velu e, divifée
en quatre loges qui renferment des femences
nombreuses dans une pulpe vifqueufe, douce ôc
jaunâtre.
E s p è c e .
ROPOURIER de la Guiane. Ropourea guianenjis, Aubl.
Ropourea foliis verticillatis, impari-pînnatis ,• fo liolis
al ternis > fioribus glomeratis , axillaribus , fub-
fejjilibus. (N .)
Ropourea.guianenjis. Aublet, Guian. vol. 1. pag.
19S. tab. 78. — Lamarck, Lluftr.l Gener. v,ol. 2.'.
pag.. 47. n°. 2482. tab. 121, — Juffieu, Gener.
Fiant, pag. 421.
Camax guianenjis, GÎTrei. Syft. Nat. vol. I . pag.
403. — Schreb. Plvânt. Gener. n°. 365.
Camax fraxinea. Wiliden, Spec. Plant, vol. 1^
Pag- ï i 7 * .
Arbriftèau élevé de douze à’quinze pieds, dont
les tiges font nouêufès , cylindriques, de trois a
quatre ’pouces de diamètre , finiples , articulées,
très-longues , garnies à chaque articulation de
feuilles vërtïcillées , ailées avec une impaire ,
compofées de folioles alternes, nombreufés, fef-
fiies, -ovalfes, lancéolée^ 0.. obtufes., mueronées ,
vertes à leurs deux.faces, longues de huit à dix
pouces, fur trois de large ; cravérfées dans leur
longueur par une côte failîante qui fe divife eü
nervures latérales, fimpfes 3 alternes, un peu arquées
, dont l'intervalle eft'rempli par des. veines
très-fines , en zig-zag ; chacune des folioles accompagnée
à fa bafe'd’une petite ftipule en forme
d’épine.
Les fleurs font également axillaires* feffilçs , petites,
-dont le calice eft partagé en cinq lobes'arrondis.
La corolle eft mdnopétàle, ëit rôue', rouf-
-fa.tre en dehors 3 hériffée en dedans de poils roux ;
I' les filamens des ;é.tamines vêlas j l’ ovaire ..changé
de poils roux , qui fe.convertit en une baie jaune,
charnue, dè la groffeur d’un oe uf de poule, remplie
d’une pulpe douce que les Créoles & les Couffarrs
fii.cent avec plaifir. Il arrive fou vent qu’une des
quatre loges, avorte,' &r difparoît par'Pagrandifle-
crient des autres:
Cette plante croît en Guiane , dans les boi$ de
K k 2