
ou quatre entailles à un gros épicia î mais on a :
l’attention de n’en point faire, comme nous venons
de le dire, du côté d'où vient la pluie en
plus grande abondance.,
» Quand on ne fait qu’une plaie aux épicias , ils
fournirent de la poix pendant vingt-cinq à trente
ans. Il y a des arbres pourris en dedans qui donnent
encore de la poix, parce qü’ à mefure qu’ une
couche intérieure fe pourrit, il s’eH forme de
nouvelles à l’extérieur.
„ Lorfque l’on fait plufieurs entailles, l ’humidité,
furtout dans les tems de neige, pénètre la fubf-
tance ligneufe, & occafîonne une maladie qui annonce
que le bois tombera bientôt en pourriture.
Le coeur de l’arbre, de blanc qu’il doit ê tr e , devient
rouge. Plus le bois rouge s’étend en hauteur
, & plus il approche de la circonférence du
tronc , plus l’arbre approche de fa fin.
m Les épicias qui ont fourni beaucoup de réfîne,
pourvu toutefois que leur bois ne foit point rouge,
font bons pour faire de la charpenre, de la menui-
fe r ie , des féaux 3 des tonneaux à mettre du vin
ou des marcha©difes.' Il paroît néanmoins que cette
efpèce de bois a fouffert quelqu’altération, car le
charbon qu’on en fait, eft plus léger & de moindre
qualité que celui des arbres qui n’ont point été
entaillés. Les fapins rouges ne font bons qu’à brûler
î fouvent même on les laiffe pourrir dans les
forêts.
>» Un arbre vigoureux & planté dans un bon
fonds peut au plus rendre chaque année trente à
quarante livres de poix. M. Leclerc affine que
l’on contrefait l’ ambre jaune en mêlant, par une
chaleur modérée & augmentée peu à p eu, de
l’huile d’ afphalte rectifiée avec de la térébenthine,
dans un vafe de cuivre jaune. Quand cette matière
a pris deux ou trois bouillons, on en peut mouler
de très-belles tabatières.
féaux. Dans le comté de Neufchâtel on fait un braî
pour les vaiffeaux & pour tous les bois qu’on
emploie dans l’eau, avec de la poix du picéa, qui
eft d’un blanc-jaunâtre, & une certaine quantité
d’afphalte réduit en poudre. C e mélange étant
cuit fur le feu , fait un bon enduit : on y ajoute
encore d’autres drogues, & l’on en forme un
très-bon ciment pour enduire les pierres. »
7. Sa pin d’Orient. Abies orientales.
Abies foliis folitariis , tetragonis y ftrobilis ovato-
cylindracéis y fquamis rhombeis. Lambert, Defcript.
o f Pin. pag. 4 f . tab. 29 (Pinus orientalis ).
Pinus orientales. Linn. Spec. Plant, vol. 2. pag, I
1421. — Vitin. Spec. Plant, vol. y. pag. 346. *
Abies orientalis, folio brevi & tetragono y fruclu I
minima, deorsîem inflexo. Tournef. Coroll.4 1 .-7 I
Duham. Arbr. vol. i.p a g . 4. n°. 10.
Elate Gr&corum recentiorum. Tournef.
C et arbre reflemble beaucoup, par fon port, au I
pinus vulgaris y il en diffère par fes feuilles très- I
courtes , & par fes cônes beaucoup plus petits & I
pendans.
Son tronc eft droit, fes rameaux oppofés, gar- I
nis de feuilles nombreufes, folitaires, un peu té-
tragones , droites, très - courtes , glabres, ob- I
tufts à leur fommet, longues de quatre ou cinq I
lignes au plus. Les cônes font pendans, médio*
crement pédonculés, ovales , cylindriques, longs I
au plus de deux pouces, obtus à leur fommet, J
compofés d’écaiiles imbriquées, rhomboïdales, I
rétrécies en coin à leur bafe, entières à leur con* I
tour, obtufes à leur fommet.
Cette plante croît dans l’Orient} elle a été ob* I
fervée par Tournefort dans les environs de Tré*
bifonde, où les habitanslui donnent le nom grec,
elate.
» On fait que la térébenthine entre dans les vernis
communs, qu’elle fait la bafe de plufieurs emplâtres
: on l’ordonne intérieurement pour les maladies
des reins & de la veffie 3 elle paffe pour dé-
terfive , réfolutive , deflîccative, & furtout pour
un excellent antifeorbutique.
» L’huile effentielle de térébenthine fert aux
peintres pour rendre leurs couleurs plus coulantes,
aux verniffeurs pour diffoudre des réfines concrètes
, aux maréchaux pour deffécher les plaies des
chevaux & les guérir de la galle. Les médecins
l ’ordonnent dans quelques potions pour faciliter
Vexpe&oration.
» La poix entre apffi dans la compofition dé plufieurs
onguens. On la mêle avec du beurre, &
l’ on en fait une compofition qui fert à graiffer les
voitures. On pourroit, en la fondant avec du goudron
, faire du brai gras pour en enduire les vaif-
8. Sapin élevé. Abies excelfa.
Abies foliis fubulato-mucronatis , fubtetragonis•,
bifariam verfis j-conis ob Ion gis , pendules. (N.)
Pinus (abies) , foliis folitariis , tetragonis, fin-
bilis , cylindracéis y fquamis rhombeis , complanatis.
margine répandis , erofis. Lambert , Defcript. 01
Pin. pag. 37. tab. 2y.
Pinus (abies ) , foliis fubtetragonis, dcutiiifluhs'i
diftichis ; ramis infra nudis, conis cylinàricis. Alton,
Hort. Kew. vol. 3. p. 371, — Willden. Bert.
Baumz. 221.
Pinus ( abies ) , foliis folitariis , fubulatis,
cronatis, levibus, bifariam verfis. Linn. Spec Plant,
vol. 1. pag. 1421. — Mater, medic. 2oy. — Scop.
Cam. edit. 2. n°. 1194; — Gunn. Norv.
Trew. Nov. A&. A. N. C . III. Append
45- i.ta b .
Ï4. fig. y - io , & tab. 16. fig. 1-10.—
M a ttiifd i.
Sil. n®. 7©y. — Doerr. Naff. pag. 263.— Blackw.
tab. 198* — (Eder. Flor. dan. tab. 193. — Régnault,
Botan. Icon. — Gaertn. de Fruéfc. & Sem.
Plaht. Centur. 6. tab. 91. fig. 1. —■ Gérard, Flor.
gall. Prov. 546. n°. 2.
Pinus foliis folitariis , tetragonis , mucronatiir.
Hall. Helv. n°. i6y;6.
Pinus excelfa. Lam. Flor. franç. vol. 2. pag. 202.
n^iyy* IX.
Pinus (picea) , foliis folitariis , fubulatis., bifa-
Tiam verfis y conis oblongis , pendulis y fquamis ova-
hbus, planis y marginibus undulatis & laceris. Du-
roi, Harbk. 2. pag. 110.
Abies picea,. Miller, Diél. n. 1 . — Gærtn. L.
•ftp. c.
Abies foliis. folitariis , apice acuminatis. Horf.
Cliffort. 449. — Flor. fuec. 789 - 875. — Flor.
lappon. 347. — Royen , Lugd. Bat. 88. Dalib.
Parif. 29J. — Gmei. Sibir. i .p . 175-.
Abies tenuiore fo lio , fruclu dcorfiim inflexo. Tournef..
Inft. R. Herb. y8y. —- Duham. Arbr. vol. 2.
p3g. 3. n°. y. tab. 2. — Garid. Aix. pag. 2. tab. 1.
Abies rubra. Trag. 1117.
Picea. Camer. Epitom. 47. — Matth. Comm.
5)7.-- Dalech.Inft. 1. pag. yo. Icon.
Abies. Dodon. Pempt. pag. 866. Icon.
Picea Laeinorum , abies mas Theophrafii. J. Bauh.
Hift. 1. pars 2. pag. 238. Icon. Mediocris.
/î. Picea major, prima , feu abies rubra. C . Bauh.
Ki>- 495-
y. Abies alba , feu femina. C . Bauh. Pin. yoy.
Abies minor. C. Bauh. Pin. 493.
Le faux S a p i n . Peffe, picéa, épicia.
C’eft un grand & bel arbre qui s’élève à plus de
cent pieds de haut. Son tronc eft droit, fort gros,
cylindrique, nu dans fa partie inférieure î ce n’eft
ordinairement qu’ à une hauteur affez confidéra-
ble qu’il fe divife en branches étalées, prefque
^horizontales , plus courtes à mefure qu’elles font
•plus proches du fommet, formant une belle tête i
pyramidale. Les rameaux font oppofés, un peu
pendans, entièrement couverts de .feuilles épar-
foyfolitaires, très-nombreufes, très-rapprochées,
& qbqiqu’ouvertes fouvent de manière à paroître
âifpofées'fur deux rangs, elles font en effet rangées
cylindriquement autour des rameaux , court
s , roides, prefque fubulées, un peu piquantes,
glabres, un peu quadrangulaires.
Les fleurs font difpofées en chatons fimples,
°Va!es, oblongs , prefque cylindriques , les uns
compofés uniquement de fleurs mâles, d’ autres de
«eurs femelles. A ces dernières fuccèdent des cô- j
nés alongés , plus ou moins gros, prefque feflîles,
pendans, compofés d’écailles planes, imbriquées,
ovales, très-minces à leurs bords »onguiculées,
obtufes, quelquefois un peu ondulées ou déchirées
, rougeâtres ou d’un blanc-grifatre j ce qui
probablement dépend de leur âge.
Cet arbre croît dans les contrées feptentriona-
les de l’Europe,en Allemagne, fur les montagnes,
ainfi que dans les vallons un peu humides. Qn le
rencontre également dans la Suiffe.& fur les montagnes
des départemens méridionaux de la France.
L > ( r . v . )
Gérard fait mention d’ une variété très-remarquable
qui croît fur les montagnes alpines aux environs
de Briançon, dont les cônes font tous relevés
, comme dans l‘abies picea.,
Le bois du lapin élevé eft blanchâtre, rougeâtre
quand il s’altère. On en fait des planches & des
piétés de charpente, d’ excellentes poutres j il entre
également dans la fabrique des grands vaif-
feaux; il tient un dès premiers rangs parmi nos
,arbres foreftiers dans les pays de montagnes. Les
fapins rouges ne font bons qu’à brûler, encore
très-fouvent les laiffe-t-on périr fur pied. On emploie
quelquefois fon écorce , à la place dé celle
du chêne , pour tanner les cuirs.
Il ne faut pas confondre cet arbre avec le fapin
proprement d it, qui fournit fi abondamment de la
véritable térébenthine." Celui-ci n’en donné prefque
pas > il fe forme quelquefois , à la vérité, des
veffies fur l’éçorce des jeunes arbres, dans lef-
; quelles ôn trouve un fuc réfineux, clair & tranf-
parent; mais cette fubftance n’eft point de la vraie
térébenthine »v.c’eft de la poix toute pure, qui en
peu de tems s’épaiffit à l’air. On peut voir à l’article
S a p in c o m m u n la différence qui exifte entre
les fucs réfineux que fourniffent ces deux arbres.
Pour retirer la poix du fapin élevé ou épicia
dans l’Allemagne, les payfans , fuivant le do&eur
Aélius , enlèvent des lanières d’écorce de la largeur
de quatre doigts, depuis l’endroit où ils peuvent
atteindre , jufqu’ à deux pieds près de terre ;
& ayant enfuite répété cette opération de diftance
en diftance autour des' arbres, ils n’y retolirnent
que deux ou trois ans après. Ils trouvent alors les
plaies remplies d’une grande quantité de réfine ;
ils la grattent avec un crochet, & la ramaffent
dans des efpècès de féaux de figure conique, faits
d’ecorce de cormier. C ’ eft avec ces mêmes vaif-
feaux qu’ ils tranfportent la réfine qu’ ils ont recueillie
, dans les ateliers où ils la travaillent de la
manière fuivante.
Ces ouvriers, pour conferver leurs habits, fe
revê' ;ffent d’une efpèce de fourreau qui ne paffe
pas la ceinture. Ils ëtabliffent dans leurs ateliers,
pour la préparation de là poix , des fourneaux qui
ont extérieurement la forme d’un parallélipipède 3