
leurs parties, les autres par le nombre des fleurs
de chaque épillet.
Il eft bien certain que le type de ce genre a été
Yarundo donax ^phragmites, &e. dont les calices font
multiflores, & les poils des fleurs longs & abon-
dans : il s’ eft enfuite préfenté quelques autres espèces
à une 3 deux ou trois fleurs, & dont les poils
étoient moins longs. Il n’y avoit point 'de raifon
fuffifante pour les féparer des arundo. 1°. Le nombre
des fleurs n’offroit point un caractère aflez
confiant, puifqu’elles varient dans les efpèces citées
plus haut ; qu’ il n’y a très-fouvent que deux
à trois fleurs à chaque épillet dans Y arundo phrag-
mites, 2°, La longueur ou la brièveté des poils
ne pouvoit pas .non plus, fournir un caractère
générique. D’ailleurs, la plupart de ces efpèces
avoient le port des autres rofeaux , des chaumes
élevés, de larges feuilles, une ample panicule,
& c .
Enfin il s’ eft préfenté des efpèces Beaucoup plus
petites, qui avoient prefque le port des agroftis;
de fort petites fleurs, qui en effet fe rapportoient
à ce genre lorfque leur calice étoit uniflore, ou
bien à celui des aira.lorfqu’il étoit biflore, mais
qui s’en difiinguoient par les poils de la corolle
plus ou moins longs.
Il s’ élève, ici une nouvelle difficulté?Nous trouvons
dans les airay les agroftis & même dans les
poa plufieurs efpèces également munies de poils à
la bafe extérieure de leur calice. Ces poils, il eft
v ra i, font très-courts : ce n’eft qu’un léger duvet,
qui n’ eft fouvënt vifible qu'à la loupe. Il n’en eli
pas moins vrai qu’ alorsla différence entre ces genre
s , toutes chofes égales d’ailleurs, n’exifte pour
plufieurs efpèces que dans la longueur refpeétive
de ces poils.
Quelques auteurs ont établi le genre calama-
groftis intermédiaire entre les arundo & les agroftis,
& qui a reçu quelques-unes de ces efpèces. Malgré
cela il refte encore bien des difficultés,. & il
faudroit peut-être un autre genre pour y placer
les efpèces biflores, & qui feroit mitoyen entre les
arundo & les aira ; d’un autre cô té , j’ai dit plus
haut que plufieurs efpèces varioient de deux à
cinq fleurs.
Linné & d’autres auteurs après lui ayoient rangé
Je bambou parmi les arundo y mais il a été reconnu
depuis que cette belle graminée devoit former un
genre à part, ayant fix étamines. MM. Juffieu &
Lamarck en ont fait le genre naftus; Retzius, celui
dë bambos ■ Sehreiber & Willdenow, celui de
bambufa. ; Il
Il eut été allez convenable d’adopter , pour le
nom français de ce genre, celui de bambou; mais
rie pouvant plus y revenir, & pour ne pas lai fier
en arrière un genre auffi intéreffarït, nous le décrirons
à l’article V o u r o u , mot également em- j
ployé’ pour défigner une efpèce de bambou qui
croît en Amérique. D’ ailleurs, le nom d&.bambou
eft lui-même une expreffion très-générale, qui s’ap.
plique à plufieurs plantes certainement de genres
différons, ainfi qu’ il eft facile de s’en convaincre,
en lifant dans Rumphius & dans Rheed les de (cri p.
tions que ces deux auteurs ont données de diver»
fes plantes qui- portent le nom de bambou. ( Voy^
V oulou.)
1E ' \ >*,•, s p e c e s .
i . R o seau à quenouille. Arundo donax. Linn.
Arundo calicibus fubquinquefloris , longitudine fiof-
culorum J paniculâ oblongâ, dijfufâ, luteo -purpuraf-
cente. Lam. Uluftr. Gener. vol. i . pag. 196. n°.
1084,
Arundo calicibus quinqueftoris, paniculâ dijfufâ}
culmo fruticojo. Linn. Syft. veget. 106.
Arundo calicibus triftoris, paniculâ dijfufâ. Linn.
Spec. Plant, vol. 1. pag. 120. — Roy. Lugd. Bat.
| 66. rf^Mill. Diét,_n°. 2. — Scop. Carn. 2. n°. 127.
— Lam. Flor. franç. vol. 3. pag. 616. n°. 1183. VL
— Poiret, Voyage en Barb-. vol. 2. pag. 103. —
Desfont'. Flor. atlant. vol. 1. pag. 106.—- Gérard,
Flor. gall.-prov. pag. 105. n°. 5.
Arundo fiativa. Virid.CIiff. 7. — Hort. Cliff. 26.
Arundo caule lignofo, geniculato j foliis latijfimisy
locuftis triftoris. Haller, Helv. n°. 1516.
Arundo fativa, qus, donax Diofcoridis & Théo-
phrafti.C. Bauh. Pin. Theatr. 271. Icon.--
Tournef. Inft. R. Herb. 526 .— Scheuch. Gram.
159. tab, 3. fig. 14. a. b. c. — Mont. Prodr. 31.
_tab. A. —- Morif. Oxon. Hift. 3. pag. 219. §.8.
tab. 8. fig. y.
Arundo domeftica. Matth. Comment. 137. Icon.
Arundo maxima & hortenfis. JL Bauh. Hift. 2.
pag, 486.
Arundo donax fativa , five cypria. Lobel, Icon.
y u — Idem, Obferv. pag. 20. Icon. — Dodon.
Pempt. 602. Icon.
Arundo domeftica. Tabern, Icon. 2yy.
Arundo paluftris Mattkioli. Dalech. Hift. 1. pag.
1000. Icon.
fi.'Arundo indica , laconiça , verftcolar. Morif*
Oxon. Hift. 3. pag. 219. §. 8. tab. 8. fig. 9.
Arundo verftcolar. Miller, Diét. n°. 3.
Ce rofeau eft fans contredit un des plus beaux
& des plus utiles que l’on connoiffe. Il doit ce
double avantage à la hauteur, à la dureté & à la
légéreté de fes chaumes, ainfi qu’à la grandeur 8i
a la couleur prefqu’argentée de fes panicules.
Ses racines, font grofîes, longues, charnues,
bUnchâtres, très-épaiffes : elles s’enfoncent aflez
profondément & s’étalent au loin ; elles ont une
faveur agréable 8c douce , & pouffent plufieurs
tiges hautes de huit à neuf pieds, plus groffes que
le pouce; fortes, prefque ligneufes , articulées,
fiftiViêufes, très-lifîes, d’un blanc jaunâtre -, garnies
de feuilles peu diftantes , difpofées fur deux rangs,
très-longues, larges au moins de deux pouces;
d’une couleur glauque, très-lifles, ftriées, un peu
réfléchies, pranes, fermes, épaifles, point rudes
à leurs bords. L’ orifice de leur gaîne eft nu, marqué
fouvent d’ une tache rouflatre : fouvent ce s
feuilles font agréablement panachées en rubans.
Les fleurs forment une ample & belle panicule
! terminale, droite, touffue, dont les ramifications,
|difpofées par verticilles paniculées, font rudes,
verdâtres, anguleufes, ainfi que les rachis. Les
• fleurs font très-nombreufes : leur calice contient
[de trois à cinq fleurs ; fes valves font prefqu’éga-
t-les, alongées , aiguës , auffi longues que l’épil-
let; celles de la corolle velues, oblongues , acu-
minées.
Cette plante croît dans les départemens méri-
( dionaux de la France , en Efpagne , en Italie, fur
;les côtes de Barbarie, &c. T? ( V .v . )
Ce rofeau , qui croît naturellement dans les
contrées méridionales, fe cultive dans plufieurs
\ autres à raifon des avantages qu’ on en retire; &
[quoiqu’il ne fleurifle point partout, il produit du
- moins, par fes drageons, des chaumes très-forts,
que l’on emploie à faire des treillages d’efpaliers
| qui durent fort long-tems, ou des échalas pour
j. enceindre les champs. Ces rofeaux font encore
d’un grand ufage pour la pêche. En Guiane on les
remploie pour latter les toits, pour paliffader &
I fermer les cafés: les plus petits fervent à faire des
I flèches, ■
Enfin ces rofeaux fourniffent particuliérement
|de fort jolies quenouilles, & des cannes aufiilégè-
res qu’ élégantès ; que l’on enjolive en les environnant
avec des découpures de papier .ou des feuilles
” s Perfil : on expofe alors ces cannes à la fumée 5
fies parties découvertes fe noirciflent, les autres
reftênt blanches. On en fait encore des étuis à
, cure-dents, des chalumeaux, des hanches de haut-
pois, de mufette, & plufieurs autres petits inftrumens.
'. '
Ses racines font douces , fucrées : on en mange
es jeunes pouffes 5 elles paflent pour diurétiques,
attribue à toute la plante les mêmes vertus
fl11 au rofeau à balais.
Roçeau a balais. Arundo phragmites..
Arundo calicibus fubquinquefloris, ftofculis brevio-
r‘ us i paniculâ laxâ , fpadiceo fufcâ. Lam. Illuftr.
'jener. vol. 1. pag, 196. n?. 108.3. tab. 46.
Arundo calicibus quinqueftoris paniculâ laxâ, Linn.
Spec. Plant, vol. r . pag. 120. — Roy. Lugd'. Bat. 66.
— Gronov. Virgin. 137. — Pollich, Pal. n°. 127.
— G me!. Sibir. vol. 1. pag. n y ;— Leers, Her-
born. n°. 94. tab. 7. fig. 1. — Hoffm. Germ. 40,
— Roth. Gerrn. I. pag. yo.— II, pag. 147. — Dès-
fontaines, Flor. atlant. vol. 1. pag. 107. — Lam.
Flor. franç. vol. 3 ,pag. 61 y. n°. 1183. V . — Poir.
Voyage en Barb. vol. 2. pag.'103,
Arundo paniculâ laxâ, fto f culis quints. Flor. fuec.
29- lo f / .
Arundo foliis fecantibus,* locuftis triftoris, pappofts,
muticis. Haller, Helv. n°. iy i y .
Arundo vulgaris, five phragmites Diofcoridis. C .
Bauh. Pin. 17. — Theatr. 269. Icon. — Tourfief.
Inft. R. Herb. 526. — Scheuz. Gram. 161. tab..3.
fig. 14. d. — Mont. Prodr. 3'2. tab. B.
Arundo paniculâ laxâ, calicibus fubbiftoris. Sauv.
Monfp.. 38.
Harundo. Trag. Hift. 674.
Calamos , arundo vallatoria, five phragmites. Lob.
Icon. y i .— Idem, Obf. pag. 28. Icon. — Dalech.
Hift. 1. pag. 1000. Icon.
Arundo phragmites. Dodon. Pempt. 601.
. Arundo paluftris , canttâ fepiariâ. Tabern. Icon.
Arundo paluftris. Camer. Epitom. 73. Icon.
Arundo vulgaris, paluftris. J. Bauh. Hift. 2. pag.
48t. Icon. — Morif. Oxon. Hift. 3. pag. 218. §. 8.
tab. 8. fig. 1.
• fi. Arundo media, vulgaris ,* foliis & culmo infum-
mo fuftforme corpus componentibus. Scheuz. Gram,
pag. 162.
Cette plante a des racines longues, rampantes,
d’où s'élèvent des tiges droites , fermes , d’un
blanc verdâtre; hautes de quatre à fix pieds, garnies
de feuilles très-longues, larges d’un pouce,
d’un vert glauque ; ftriées & glabres à leurs deux
faces, très-finement denti.culées & coupantes à
leurs bords ; munies, à l’ouverture de leur gaîne,
de poils longs, blancs & très-fins. Les jeunes tiges
font ordinairement terminées par une feuille
non développée, roulée en forme dje cône très-
pointu.
Les fleurs forment une panicule ample, touffue,
longue de huit à dix pouces, droite ou un peu
courbée , d’un bleu noirâtre, dont les ramifications
font filiformes , rudes , anguleufes , à plufieurs
divifions; le rachis également anguleux; les
épillets très-nombreux , prefque filiformes , très-
aigus. Le nombre des fleurs qui les compofent,
varie de trois à cinq.; les valves calicinales font
inégales, marquées de trois nervures, l’intérieure
une fois plus longue que l’extérieure. La corolle