
prife dans un endroit infe&é, & jetée fur un s
champ dont les plantes font faines, y porte la
contagion.
On ne connoît point de remède pour les bulbes
attaquées de cette maladie : on fait feulement les
en préferver par la même précaution qu'on emploie
pour arrêter les progrès de la pefte. Pour
cet effet, qn ouvre, autour des endroits jnfeétés,
des tranchées profondes d'un pied, & Ton jette
)a terre que Ton en tire fur celle où les oignons
font morts. Une circonftance bien remarquable,
c'efl que l’impreffion de cette contagion relie tellement
adhérente au terrain de la fafranière, que
les bulbes faines qu'on voudroity planter au bout
de douze, quinze & vingt ans, fe trouveroient
en peu de tems attaquées de cette maladie.
Duhamel, fi connu par la fagacité de fes obfer-
vations, a découvert quelle étoit h vraie caufe
de cette maladie contagieufe 5 il a obfervé des
corps glanduleux, refferhblant a fiez à de petites
truffes, mais dont la fuperficie eft velue : leur
groffeur n'excède pas celle d'une noifette 5 ils ont
l'odeur du champignon 5 les uns font adhérens aux
bulbes du fafran, & les autres en font éloignés
de deux ou trois pouces. De ces glandes partent
des filets ordinairement de la groffeur d’un fil fin,
& de couleur violette, velus comme les corps
glanduleux ; quelques-uns s'étendent d'une glande
à l'autre ; d'autres vont s’inférer entre les tégu-
mens des bulbes, fe partagent en pîufieurs ramifications,
& pénètrent jufqu'au corps de la bulbe
fans paroître fenfiblement y entrer. Ges obferva-
tions prouvent que ces tubercules font des plantes
parafites, qui, comme les truffes, fe multiplient
dans l’intérieur de la terre fans fe montrer à fa
fuperficie. Cette plante parafite fe nourrit aux dépens
de la bulbe du fafran, puifque fes. racines
pénètrent les enveloppes & s’attachent à fa propre
fubftance : c'eft le tuber parafiticum Bull., fcUrotium
crocoitim. Perf.
Duhamel s’eft affuré de la vérité de ce fait en
plantant quelques tubercules de mort de fafran dans
des pots où il avo'it planté, dans de la terre faine,
des oignons de différentes fleurs : en un an, ces
tubercules fe font multipliées dans le pot, &- ont
attaqué les oignons. Depuis ce tems, il a obfervé
cette même plante parafite qui occafionnoit les
mêmes ravages fur des hièbles, des anonis & des
plants d'afperges. Cette pente truffe parafite n’attaque
point lés plantes annuelles , ni celles qui
n’ont leurs racines qu'à la fuperficie "de la terre.
Ces obfervations expliquent pourquoi fa maladie
s’étend circulairement, puifque les oignons ne
font attaqués que par les racines de la plante parafite,
qui étend fes racines circulairement. Il n'y
a donc pas de meilleur moyen pour en arrêter les
progrès, que les tranchées faites circulairement, 1
4. Safran d’automne. Crocus aatumnalis.
Crocus fpathâ univalvi pedunculatâ, corolU tulo
breviffimo. Miller, Diêt. n°. 2.
Crocus juncifolius autumna lis , flore magno purpu.
rafeente. Boerh. Ind. ait. 2-. 120.
Crocus filvcflris autumnalis. Morif, Oxon. Hift
2. pag. 335. §. 4. tab. 2. fig. 2.
Crocusalpinusautumnalis. Tournef. Inft.R;Herb.
3yo. — C. Bauh. Pin. 6y.
Crocus montanus autumnalis. J. Bauh. Hiß. 2.
pag. 646. — Lobel. Ic. 138.
Crocum montanum 3 primum. Cluf. Hift. 209.
Crocus fllveflris autumnalis. Dodon. Pempt. pag,
214. Icon.
Crocus montanus Clußi. Dal. Hift. 2. p. 1535. Ic.
Cette plante me paroît devoir être diftinguée
du fafran cultivé par les proportions de fes fleurs,
ayant le tube de fa corolle fort court, & les diyi-
fions du limbe fort profondes.
Les bulbes de fes racines font fort petites, arrondies,
fortement comprimées5 elles produifent
des feuilles toutes radicales, très-étroites, alon-
gées, linéaires, fubulées, à peiné roulées à leurs
bords5 enveloppées à leur bafe par pîufieurs g unes
fèches & membraneufes. De leur centre s'élève
une hampe à une feule fleur, enveloppée avant fon
épanouiffemçnt par une fpathe courte, d'une feule
]?ièce, très-mince»
La corolle eft grande, purpurine ou d’un bleu
foncé. Son rube eft grêle , bien plus court que le
limbe, médiocrement élargi vers fon fommet. Le
limbe fe divife en fix grandes découpures droites,
lancéolées, profondes, ordinairement terminées
en pointe, quelquefois obtufes, les étamines font
prefque de moitié plus courtes que le limbe ; leurs
anthères font jaunes, étroites, alongées » lancéolées
3 le ftyle fe divife à fon fommet en trois ftig-
mates très-longs , roulés en cornet, infenfiblement
renflés vers leur partie fupérieure, crénelés ou dentés
à leur fommet, plus longs que les étamines.
Cette plante ne fleurit qu’en automne. Ellecroit
en Suiffe, fur les Alpes & dans les départemens
méridionaux de la France. Je l'ai trouvée aux environs
de Marfeille. y ( V . v. )
y. Sa f r a n à ftigmates déchiquetés. Crocus mut-
tifidus. Ram.
. Crocus flore apkyllo 3 fligmatibus eapillaceo {nuits*
fidis. Ramond. Bullet. Philom. Thermid. an S. p.
125). n°. 41. tab. 8.
Crocum pyreneum autumnale. Cluf. Cur. poß-
25, & Apppend. alter. — C. Bauh. Pin.
S A G 58g
Crocus 'montanus , autumnalis , violaceus , amplo C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
flore Belgarum. Hort. Parif. y?.-— Tournef. Inft.
R. Herb. 3yo.
Crocus autumnalis, flore violaceo. Cimel. Reg.
( exjierb. VailU )
Crocus ( nudiflorus ), fiigmate inclufo, trifido; lobis
multifido laciniatis , penicilit formibus; flore aphyllo.
Smith. Flor. britan. vol. 1. pag. 41.
Crocus nudiflorus. Engl. Botàn. tab. 491.
Colchicum commune. Deer, Not. 37.
Ce fafran, d'après les obferyations de M. Ramond,
diffère du fafran d’automne par fa byieveté
& la divifion de fes ftigmates, & par l'époque où
fes feuilles fe développent : il diffère du fafran de
printems par une partie de ces mêmes caraélères 3
il n’appattient donc pas plus à l'une qu'à l’autrC'
de ceséfpèces, & furtout il s'éloigne beaucoup
du fafran de printems, quoiqu'Haller ait obfervé,
dans les ftigmates dé ce dernier, une certaine dif-
pofition à fe divifer en filamens lorfqu'iis ont atteint
le dernier terme deleur développement.
Sa.bulbe eft petite; elle produit conftamment
une feule fleur, toujours dépourvus de feuilles 3
elle eft grande & belle. Son tube eft recouvert,
jufqu'aux deux tiers, par cinq ou fix gaînes membraneufes,
lâches, blanchâtres, dont les trois
premières partent des enveloppes de la bulbe, &
les fuivantes de la bafe de l’ovaire. Le limbe eft
grand, 3'un beau violet 3 les étamines plus courtes
que fes divifîons j le ftyle eft plus long que les étamines
3 il eft terminé par trois ftigmates courts ,
inodores, de couleur orangée, divifés en filamens
très-déliés, qui forment enfemble une petite
houpe de l’afpeét le plus élégant. Les feuilles ne
paroiffent qu'au printems, tandis que les fleurs
s’étoient montrées en automne 5 elles font ordinairement
au nombre de trois, médiocrement longues,
tout-à-fait linéaires, & femblables à celles du fafran
d’automne.
Cette plante croît dans les Pyrénées 5 elle eft
très-abondante depuis les vallées jufqu'à deux
mille mètres d'élévation ; elle commence à fleurir
vers 1 equinoxe d’automne. ( Dcfcript. ex Ram. )
dones, à fleurs complètes , polypétalées, de la
famille des caryophyliées, qui a des rapports avec
les bufonia, qui comprenddesherbes fort petites,
la plupart indigènes de l'Europe , dont les feuilles
ont Amples & petites, les fleurs prefque folitai-
res, axillaires ou terminales, longuement pédon-
cu‘ees> les pétales caducs.
"Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir :
p ca^lce a quatre folioles j quatre pétales ; une cap-
“ e ? Unf f u i t loge , d quatre valves ; des femences
Bombreufcs, . . .
Chaque ftcür offre :
i° . Un calice à quatre folioles ovales, concaves,
très-ouvertes, perfiftantes.
2°. Une corolle compofée de quatre pétales
ovales, ouverts, plus courts que !e calice.
30. Quatre étamines, dont les filamens font ca-
! pillaires, terminés par des anthères arrondies.
4°. Un ovaire fupérieur, prefque globuleux ,
furmonté de quatre ttyles fubulés, recourbés, pu-
befeens, terminés par des ftigmates Amples.
L e ƒƒ-«/> eft une cap fuie o vale, enveloppée par
le calice ouvert, à une feule lo g e , à quatre valves,
contenant des femences nombreufes, fort petites
, attachées à un placenta central.
Obfervations. Les fagines font de petites plantes
rampantes ou peu élevées, qui fe diftinguent des
bufonia par le grand nombre de leurs femences, les
bufonia n'en ayant que deux, & par leur quatre fty-
les. Ces mêmes divifions, ainfi que celles deleur
calice & de leur corolle, les font également distinguer
des arenaria & des autres genres de cette
famille, defquels elles fe rapprochent par leur
port.
E s p è c e s.
1. S a g in e couchée. Sagina procumbens. Linn.
Sagina ramis procumbentibus. Linn. Spec. Planr.
vol. 1. pag. i8y. — Flor. lappon. 137. — Flor.
fuec. 148. lyy. — Ard.Spec. 2. pag. 23. tab. 8.—
Gmel.'Sibir. vol. 4. pag. 139.— Jacq. Vindeborn.
26. — Pollich. Pal. 178. — Lair.arck, Flor. franç.
vol. 3. p. 10. n°. 664. II. — Roth. Germ. vol. 2.
pag. 71; II. 2co. — Lam. III. Gener. vol. 1. p. 360.
n°. 1746. tab. 90.— Petiv. Herb. tab. 5-9. fi g. 10.—
Poirer, Voyag. en Barb. vol. 2. p3g. 117.— Curtis,
Lond. iy8.
Sagina foliis fubulatis. Gérard'. Flor. gall. Prov.
pag. 402. n°. 2.
Alfine tetraflemon , foliis lanceolatis, connatis.
Haller, Helv. n9. 861.
Alfine floribus tetrandris, tetragynis } caulibus
diffufis. Scop.Carn. 1. pag. 496. n°. 1.
A.lfine faxifraga, graminifolia. ; floribus tetrapeta-
lis , herbidis & mufeofis. Pluken. Almag. pag. 23.
tab. 74. fig. 2.
Sagina feapis & ramis unifions. Guettard, Starop.
2. p. 277.
Alfinella mufeofo.flore 3 repens. Diél. Gieff. S i.—
Rai, Angl. 4. pag.,90. .
Alfinepufilla 3graminea jflore tetrapctalo.$eguier.