
R A B R A C
R a b o t e u s e s , r u d e s (Feu illes). Afrtra»
/cabra folia*
On défigne par ce .nom les feuilles dont la fu-
perficie eft pârfemée de tubercules rudes ou d’af-
pérrtés qui ordinairement s'accrochent aifément
aux étoffes, comme les feuilles de quelques efpè-
ce-s'de galium , Yapafine^ & c . •
Le calice prend la même dénomination lorfqu’iî
offre le même caractère.
RACARIER des bois. Racaria filvatica. Aubl.
Guian. vol. 2. Suppl, pag. 24. tab. 382.
Ce genre, décrit par Aublet, dont il n’a connu I
que les fruits , paroît fe rapprocher beaucoup de
celui des talifia sétabli par le même auteur, & dont
il n’avoit pas vu les fruits : l’ un & l’autre appartiennent
à la famille des favonniers.
Quant à la plante dont il s’ agit i c i , c ’eft on
arbriffeau q u i, d’après Aublet, s’ élève à la hauteur
de dix à douze pieds. Son tronc eft droit, 8c
a environ trois ou quatre pouces de diamètre ,
revêtu d’une écorce mince, lifte, marquée par les
impreftions des feuilles tombées, & garni, un peu
au deffous de ces impreftions, de tubercules, d’où
fortent des épines dures, longues de trois ou quatre
lignes. Le bois eft blanc & fort dur > les feuilles
font alternes, pétiolées, ailées, compofées d’environ
trois paires de folioles glabres , ovales, aiguës,
très-entières, rangées par oppofition le long d’ un
pétiole d’environ dix pouces, triangulaire , très-,
épais à fa bafe, terminé par une pointe fort aiguë.
Chaque foliole eft longue de fept à huit pouces ,
fur trois 8c demi de large, d’ inégale grandeur, les
fupérieures étant plus larges.
Les fruits font difpofés en une forte de grappe
au fommet du tronc fur lequel Aublet n*a jamais
vu de branches. Ces fruits ont la groffeur 8c la
forme d’ un gland /revêtus d’une écorce épaiffe 5c
jaune , qui recouvre une fubftance acide & molle,
jfous laquelle fe trouvent trois noyaux oblongs,
triangulaires , rapprochés par leur face interne ,
convexes à leur face extérieure. Chacun de ces
noyaux renferme une amande yerte, qui a la faveur
-d’ un pois vert : quelquefois il n’y a qu’ un feul
noyau de forme ovoïde 5 d’autres fois il y en a
deux comprimés, appliqués l’un contre l ’autre ,
convexes à leur face extérieure. Ces fruits font
fupportés par un pédoncule ligneux , profondément
enfoncé dans leur fubftance.
On rencontre cet arbriffeau dans les forêts de
la Guiane, au bas de la montagne Serpent : il porte
fes fruits vers le milieu de l’été. 0
RACHIS ou RAPE. Rachis. C ’eft le nom que
l’ on donné, dans les graminées, à cette partie fur
laquelle font immédiatement appuyés les épillets,
& qui leur fert de réceptacle, comme dans l’o rge,
le froment, le feigle, 5cc.
RACINE. Radix. C ’eft un organe fitiré communément
à l'extrémité inférieure de la plante, &
qui s’ enfonce prefque toujours dans la terre., où
fon accroiffement fe fait tantôt de haut en bas,
tantôt horizontalement, 8c très-rarement de bas
en haut. Cet organe eft doué fortement de la faculté
de pomper les fucs n -ceffures à la nutrition
8c à l’accroiffement des végétaux.
On appelle plantes para fîtes (voye% ce mot) celles
dont les. racines ne font fixées ni dans la terre ni
fur aucun corps ‘nqtganique, mais qui font attachées
à d'autres plmtes , aux dépens defquelles
elles fe nourriffent en fuçant leur fubftance.
II y a des plantes dont les racines s’attachent
aux corps les plus durs, comme les lichens & les
moufles, qui croiffent fur les pierres 8c fur l’écorce
des arbres } d’autres plantes nagent à fleur d’eaq
fans adhérer à la terre $ d’autres paroiflent entièrement
privées de racines, comme les conferva,
le nôjloc 3 d’autres enfin fennblent en être tout-â-
fait compofées, & n’avoir aucune autre partie,
comme les truffes.
La ftruéture, la forme, la durée, la fîtuation &
la confiftance des racines étant différentes dans les
différentes plantes, on a donné à cette partie di-
verfes dénominations particulières pour en exprimer
les caractères les plus faillans. D’abord on en
a diftingué de trois elpèces > favoir : les racines
bùlbeufes , les tubéreufes & les fibreufes.
A . La RACINE. BULBEUSE (radix bulbofa) porte
communément le nom d’oignon : fa fubftance eft
tendre, fucculente, & fa forme arrondie ou ovale.
On remarque à fa partie inférieure une portion
charnue, d’où part un paquet de fibres : ce font
elles q u i, dans ces fortes de plantes, paroiflent
conftituer les racines proprement dites.
On diftingué plufieurs fortes de bulbes i les unes,
font écailleufes ( fquammojfi) , 6c font compofées
de membranes épaiffes , difpofées en écailles ,
comme dans les lys 5 les autres font d’une fubftance
charnue & folide ( folidi ) , comme dans la
tulipe } d’autres forment plufieurs tuniques ( tuni-
cati ) qui s’enveloppent les unes dans tes autres,
comme celles de l’ail, de l’oignon , 8cc. » d’autres
eafin font articulées (articulati ) , 8c compofées de
portions charnues diftinguées entr’eiles, mais qui
u e
commanditent par des fibres intermédiaires , :
comme celtes de te faxifrage granulée. ■
B, La RACINE TUBÉREUSE ( radix tuberofa) eft i
un corps charnu, arrondi, lolkie, 8c d ou partent
fouvent latéralement & inférieurement de petites
racines fibreufes, comme dans la pomme de terre :
pn la nomme :
— Gksbu teufe (globofa ) ? Wfqu’e'lte eft d une
forme un peu (Sphérique, comme dans le naivex, te
radis.
— No neufs (. nodofit ). quand elle forme des
noeuds, comme dans la fiiipe.ndule , ou ces noeuds
font fufpendus par dés filets, comme des-grains
de chapelet.
. — Éafciciulée (fafcfeulata ) , loriqu’ un grand
nombre, de fes portions partent d’ un centre con^
mun en s’alongeant, comme dans l ’afphodèie.
— - Palmée ( pabnata ) , lorfque ces mêmes portions
.charnues fefrît un- peu ouvertes, prefqu’eri
forme de msin , tomme dans l’ orchis à larges
feu'H'les-j- & plufi eu r S an t rès.
— Grume-ieufe (g.rumofii ) , lorfqu’elle eft dif-
pofée par grumeaux ou par petites- portions adhérentes
, comme dans tes griffes de renoncule , les
pattes d’anémone , 8cc.
C. La1 r a c in e Fr&R'E’us'E (radix fibrofa) eft celle
qui eft compofée cte plufieurs jets longs , fibreux
Ou chevelus , comme d'ans te v'eronica’ bctxtfbunga ,
te plantage lancée lata , &c.
On la c-oufidère quant à fa forme 8c.à fadire&ion,
& alors oa- la- nomme :•
— Rameufe ( ramoja) , lôrfqu’ elle fé divife en
plufieurs ‘branches latérales , comme dans lè plan-
ta go pfy Ilium.
— Fufiforme (fufifôrmis) 3 lorsqu’elle eft épaifle,
alongée, & quelle vaqn diminuant, comme dans
la carotte, le panais, la rave , 8ec.
— - Pivotante- ( perpendicularis) ,, lorfqu’elle s-enfonce
profondément & pe rpe nd i c u 1 airemen t à
l’horizon , comme celle de la rave.
— Horizontale (- horizontal fe ) , lorfqufe', fans
s’ étendre beaucoup,elle eft difpofeeparallèlement
à l’horizon,.comme dans l’iris.
— T ron-qùée1 ( truheàtü, pramorfal) ,, lo'rfqu’eite'
ne fe; termine pas en pointe . mais que fon extrémité
paroît. tronquée ou rongée , comme, dans la
fcabi’eufe ttes. bois.
— Articulée ( articulata ) , lorfqu’elle ~ forme
différens i>peuds'-& plufieurs artvcuiations^comme
dansrî ^çonv^lirba-polygonMurn:.
' — Traçante ou rampante ( re^cns'y^- lo r^ ö’elld
R A C %
détend horizontalement, 5c qu’elle jerttê des brins
de tous côtés , fans pénétier profondément dans
la terre , comme dans le pakkurft âaëbyio.n.
— Stolonifère (jlôloriiffrd') , ' lot*fqd’ étant traçante
, elle poufl’e ça & là des Vë jets rampa ns, qui
portent eux-mêmes' deS^tàcineS, comme dans le
chiendent.
Les racines fibreufes & même les autres fortes
de racines fe diftimguent atiflà par leur durée, 3c
alors cm dit quelles font :
— 'Lrgne.iti%s (fruticofs'), lorfqù’elles ont beaucoup
de confiftance, que leurs fibres font dures 8c
difficiles a rompre, 5c qu’elles fubfiftent avecléurfe
-figes- pe ndant plus dé trois ans , comme celles deu
arbres, dés arbrifléaux & des fous-arbrifleanx.
— Vivaces (perennes) , lotfqw’elles fubfiftent
pendant plufieurs années, quoique leur tige péri
fî'e , comme celles de l’ ofeil-le, de la violette.
— Bi (annuelles ( bien tirs ) , iorfqti’elles durent
avec leurs tiges pendant deux ans feulement,
comme 1e peffii, te fàHifis. ‘
— Annuelles (an-nue) , iorfqu’el'lés- périffent avec
leurs tiges dans l’année même qu'elles font nées ,
comme celtes du bîé> de la laitue , &c.
Des obfetvations particulières viennent te joindre
à: ces details. I l né râci-rie rfa paÿ-toujours' be-
foin d’-êt-ré entière peur produire fine plante1. Une
petite trahchëtte' la racine du filatturn! tuberôfatti,
la pomme dm terre1, mite en terre, vit 8c tepro-
duif frès-aïfêment une plante' complète , & de
Amples brins à\i triticufnrt-pen's âotrnetûtit âem&fnô
une nouvelle plante, comme ferciit une rRCineeft-
tière.
On remarque un rapport 8c une correfpondanc©
fingulière entre les racines- & les tiges j car les idoes
8c les autres fe développent 8c fe divifent ^fteai
uniformément dans beaucoup de plantes. En effet,
une tige qui fournit peu de branches, ou qu’on
empêche de s’éleve r, n’a Ordinairement que de
médiocres racines.
Cette obfetvation , qn’il eft intereftant dë’ teïïV-
rioîrre pour la cnit erre de cerrarns'àrbr’ê^,
cependant pas générale ; car il y a dêV ptèilte'S dtflit?-
les racines n’ont prefqu’aucune proportion avec
les tiges : certaines hérbès baffes , comme plufieurs
géraniumj hieracium3 6?c. ayaut-de fort groffes
racines, 8c certains arbres., comme les fapîhs, n’en
a'yatit que de teé’dïoc'respar coitTparaïfott avec les
tiges auxquelles elles appartiennent.
L.es racines fpn; quelquefois pleines d’un fuc
laffétïk'j' blan,cJ 8c doii-X, comme airnS-’Ialàifue, la
diicorëé a acte, cottime-dafls le tithyniàle', îe cof-
dfique dè'cohiéür jannfe s comme dans la ché-
lidoine.