Ils font fucculens dans le pourpier, la bourra-1
che & la bettej fecs dans les fmilax, & c .> laiteux
dans les chicoracées, les campanules, les liferons,
les apocins, les pavots, les euphorbes, & c. » verts
dans l’hièble , le fenouil} cendrés dans le fureau,
le charme, le peuplier j blancs dans le bouleau}
rouges dans le cornouiller fanguin, dans la patience
fang-de-dragon, dans la betterave, & c . }
tachés dans la ferpentaire, la ciguë, la vipérine
, & c . ; gluans dans plulieurs lilenés, dans
fau n e , &c.
RAMEUSE (Racine). Radix ramofa. Lorfique
l'on confidère la racine quant à fa forme & à fa
direction, on nomme rameufe celle qui fe divife I
en plulieurs branches latérales, comme dans le I
plantago pfyIlium.
On dit aufli que la tige eft rameufe lorfque, confi-
dérant fa compolition, elle produit latéralement
des rameaux qui ne font point oppofés, comme
celle de l’abfynthe : elle eft branchue lorfque ces
rameaux font oppofés.
RAMONTCHI. F/acwrmz. Genre de plantes di- I
cotylédones, à fleurs incomplètes, dioïques, de
la famille des tilleuls, voilin des oncoba, qui comprend
des arbrilfeaux exotiques à l'Europe, dont
les feuilles font alternes, les rameaux épineux,
les fleurs difpofées en grappes terminales.
Le cara&ère effentiel de ce genre eft d'avoir :
Des fleurs dioïques y le calice, dans les mâles, di-
vifé en cinq parties y point de corolle y des étamines
nombreufes , attachées fur le calice y le calice à plu-
peurs folioles dans les femelles y un ovaire fupérieur,
de cinq à neuf flyles y une baie a plupeurs loges.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur mâle offre :
i° . Un calice d'une feule pièce, divifé en cinq |
découpures prefqu’égales, un peu arrondies, ou- j
v ertes, obtufes.
2°. Point de corolle.
- 3°. Des étamines' nombreufes, de cinquante à
c en t, dont les filamens capillaires font plus longs
que les calices, inférés fur le fond du calice , terminés
p ar le s anthères arrondies, à deux lobes.
4°. Point de piflil 3 .mais quelquefois le rudiment
d'un ovaire & d’un ftigmate.
Les fleurs femelles offrent :
i° . Un calice à cinq ou fept folioles droites , un
peu arrondies, rapprochées par leurs bords, pu-
befcentes intérieurement.
2°. Point de corolle. i
3 °.Un ovaire fupérieur, grand, ovale, jaunâtre,
plus long que le calice , furmonté de cinq à neuf
ftyles ouverts en rayons divergens, épais, à une
ftrie longitudinale, perfiftans, terminés par des
ftigmates obtus.
Le fruit eft une baie globuleufe, charnue, con-
fervant les impreffions & les débris des ftyles &
des ftigmates , à cinq ou fept loges, contenant
chacune deux femences comprimées, ofieufes, un
peu ftriées à leur fommet.
E s p è c e .
i . R am on tch i de Madagafcar. Flacurtia ra-
montchi.
Flacurtia foliis ovatis , crenulato-ferratis, glabrisy
floribus fubracemops. (N.)
Flacurtia ramontchi. Lhéritier. Stirp. Nov. 3.
pag. 59. tab. 30. — Lam. Illuftr. Gener. tab. 826.
— Juflieu. Gener. Plant, pag. 291. — Gmel. Syft.
Nat. vol. 1. pag. 852.
Flacurtia madecajfla. Commerf. Manuf. & Icon.
Alamoton. Flaccourt. Hift. Madag. 124.
Vulgairement prunes de Madagafcar.
C'eft un arbriffeau qui croît à la hauteur de
huit à dix pieds, en buiffon fort épais, dont les
tiges fe divifent en rameaux alternes, diffus, tubercules
, de couleur cendrée} les tubercules ;fe
prolongent en épines latérales pu axillaires, droites,
aiguës, fubulées, folitaires ou deux à deux,
plus longues que les pétioles. Les feuilles font
alternes, pétiolées, ovales, un peu aiguës, crénelées
à leur contour, particuliérement vers leur
fommet 5 d'un beau vert en deffus, plus clair en
deffous, longues d'un pouce & demi à deux pouces
, larges d’ un pouce & plus, fupportées par
des pétioles rougeâtres, cylindriques, pubefcens,
fort courts.
Les fleurs font difpofées en petites grappes terminales
, droites, peu garnies} les mâles n'ont
qu'une ou deux fleurs 5 les femelles en ont cinq à
fix : elles font portées fur des pédoncules particuliers
, jaunâtres, fort courts. Les calices font
courts, verdâtres, épaiflis en réceptacle dans leur
centre. Les fruits forment une petite prune globuleufe
, verte en naiffant, paffant enfuite à une
belle couleur rouge, qui fe convertit en un violet
obfcur à l’époque de la maturité.
Cette plante croît à Madagafcar : elle eft cultivée
au Jardin des Plantes de Paris. T? ( V. f . in
herb. Lam. & Juflieu. )
Les habitans de l'île de Madagafcar mangent
les fruits du ramontchi : il eft doux au goût, mais
il laiffe, après l'avoir mangé, une légère âcreté
. dans la bouche. Les amandes font un peu amères,
& ont quelque chofe de la faveur des noyaux de
' prune.
L’écorce, le bois, la feuille & la figure extérieure
du fruit de cet arbriffeau , par leur reffem-
blance avec notre prunier, lui en ont fait donner
le nom par les marins, & la quantité de ces ar-
briffeaux a fait appeler l’ île où ils croiffent, Vile
aux prunes. Elle en eft toute couverte , & eft
fituée fur la côte de Madagafcar, à dix lieues au
fud de Foulpointe. ,
RAMPANTE (Racine). Radix repens.
On donne aux racines le nom de rampantes ou
, traçantes lorfque, confédérées relativement à leur
direction, elles s’étendent horizontalement, &
qu’elles jettent de fous côtés des ramifications
prefque fimples, fans pénétrer profondément dans
la terre, comme celles du panicum datlylon.
La tige porte le même nom quand elle eft entièrement
couchée fur la terre, qu’elle s’y étend
un peu au loin, & que fouvent elle s’y attache
par de petites racines qu’elle pouffe de toutes
parts, comme il eft facile de l’obferver dans célles
de la nummulaire & de l’argentine.
RAP ANE. Rapanea. Genre de plantes dicotylédones
, à fleurs complètes, monopétalées, de la
famille des vinettiers, qui a de grands rapports
avec les othera, & qui comprend des arbrilfeaux
exotiques à l’Europe, dont les feuilles font alternes,
entières 5 les fleurs prefque feflfiles , réunies
en petits paquets le long des rameaux & des
branches.
Le caraétère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice a cinq divipons y une corolle en roue , a
cinq découpures profondes y une baie fphériqiie , a une
feule femence.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice d’une feule pièce, fort petit, per-
fiftant, divifé en cinq ou fix découpures.
2°. Une corolle monopétale, en roue, dont le
tube eft très-court, le limbe profondément divifé
en cinq ou fix découpures arrondies.
3°. Cinq ( quelquefois fix ) étamines, dont les
filamens font courts, attachés au tube, à la bafe
de chaque lobe 5 terminés par des anthères ob-
i;]ongues.
4°. Un ovaire fupérieur, arrondi , furmonté
d’un ftyle très - court, terminé par un ftigmate
obtus.
Le fruit eft une baie fphérique, à une feule
loge.
Obfervations. Ce genre , d’après les obferva-
tions de M. Swartz, paroîtroit devoir être réuni
aux famara Linn. ; cependant l’efpèce que nous
allons décrire a bien plus de rapports avec les
pderoxylum, & ce genre convient allez bien à la
famille des fapotilliers, ainfi que l’a obfervé M. Juf-
fîeu, quoiqu’il l’ait rangé parmi les vinettiers.
E s p è c e .
1. Ra pane de la Guiane. Rapanea guianenps.
Aublet.
Rapanea foliis ovato - oblongis y floribus laterali-
bus, fubfejplibus confertis. (N.) Lam. Illuftr. Gen.
vol. 2. pag. 46. ^.'2483. tab. 122.
Rapanea guianenps. Aublet. Guian. vol. I. pag.
121. tab. 46.
C ’eft un arbriffeau dont le tronc s’élève à cinq
ou fix pieds de haut, fur quatre à cinq pouces de
diamètre, revêtu d’ une écorce cendrée, & dont
le bois eft blanc, peu compacte. Son fommet fe
divife en branches, de l’aiffelle defquelles fortent
un grand nombre de petits rameaux garnis de feuilles
alternes, pétiolées, liffes, vertes, molles,
épaiffes, entières, ovales,- un peu oblongues, un
peu rétrécies à leur bafe, médiocrement élargies
à leur fommet} les unes échancrées, d’autres terminées
en pointe , longues de trois à quatre pouces,
fur un & demi de largeur} fupportées par un
pétiole court.
Les fleurs font réunies par petits paquets, prefque
feffiles, le long des branches & des rameaux.
Leur calice eft divifé en cinq & quelquefois fix
découpures vertes, liffes, ovales, aiguës. La corolle
, à peine de la longueur du calice, eft blanche
} elle fe divife en cinq ou fix lobes oblongs,
arrondis à leur fommet : les étamines varient de
cinq à fix. Le fruit eft une baie de couleur violette
, arrondie, à une feule lo ge, qui renferme
cinq à fix femences, dont ordinairement une feule
fruaifie.
Cette plante croît à Cayenne, dans les bof-
quets desSavannes, où elle fleurit & fructifie vers
la fin de l’automne. I) ( Defcript. ex Aubl. )
R A PA T . Caju rapat. Cortex confolidans. Rumph.
Amboin. vol. y. pag. 30. tab. 29.
C ’eft un arbriffeau qui n’eft encore connu que
très-imparfaitement, & que Rumphius a mentionné
dans fon herbier d’Amboine. Ses tiges pouffent de
toutes parts de longs rejets rampans, épais d’un pouce
, revêtus d’une écorce rugueufe, d’où découle,
ainfi que des feuilles, une liqueur laiteufe, blanchâtre
, vifqueufe : ces rejets le divifent en d’autres
fort grêles, extrêmement longs, qui s’entortillent
autour des arbres, & y adhèrent fortement.
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