
Il eft difficile de ne pas regarder cette plante
comme une efpèce diftintïe des deux précédentes,
quand même on les réuniroit comme variétés.
Ses tiges font fort petites, n’ayant pas plus de
quatre à cinq pouces de haut., filiformes, droites,
glabres, très-fini pies, garnies de feuilles alternes,
parfaitement feffiles , glabres à leurs deux faces ,
à dents rares à leurs bords, oblongues, étroites,
aiguës, munies dans leurs âiffelles de fiipules très-
courtes, ciliées à leurs bords. Les fleurs font foli-
taires j axillaires ; les pédoncules prefqûe fétacés.
Cette plante a été recueillie en Amérique par
M. Richard, qui en a communiqué un exemplaire
à M. Lamarck. O ( V> f 9Srb. Lam. )
SAXIFRÀGÉ. Saxifraga. Genre1 de plantes dicotylédones
, à fleurs complètes , polypétalées,
de la famille du même nom, qui a des rapports
avec les heuchera , & qui comprend des herbes,
les unes exotiques, d’autres indigènes de 1 Europe,
dont les feuilles font alternes, quelquefois
oppofées, toutes radicales dans certaines efpèces 5
la difpofition des fleurs très-variée.
Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice perfiftant, a cinq divijions ; une corolle a
cinq pétales inférés fur le calice 3 dix etamines j deux
Jîyles ÿ une capfule fupérieure, s'ouvrant a fon fommet
en deux valves crochues à leur extrémité*
C a r a c t è r e g-è è r i <3 i> e *
Chaque fleur offre :
1 6. Un calice court, perfiftant, divifé en cinq
découpures aiguës.
i \ Une corolle compofée de cinq pétales ouverts,
un peu rétrécis à leur bafe, inférés fur le
calice.
5*. Dix étamines y dont les filamens font fubuléS,
terminés par des anthères' arrondies.
40. Un ovaire fupérieur , libre ou plus fouvent à
demi-adhérent avec le calice, prefque globuleux,
acuminé, furmonté de deux ftyles courts, terminés
par des ftigmares obtus.
Le fru it eft uné capfule prefqu’ovale, terminée
par deux pointes courbées en forme de bec, s’ouvrant
en deux valves à fon fommet, renfermant,
dans une feule loge, des femences nombreufes,
fort petites.
obfervations. Ce genre diffère ,■ par fés dix étamines,
des heuchera, qui n’en ont que cinq : on le
diftingue auffi des tiarella, ce dernier ayant une
des valves capfulaires beaucoup plus grande que
l’autre. C’eft d’ailleurs un affez beau genre , très-
naturel’, & dont aucune des efpèces ne laiffe de
doutes fur la place qu’elle doit y occuper , chfr
cune d’elles offrant tous les cara&ères qui confli-
tuent ce genre ; auffi, quoique nombreux en efpèces
, nous ne voyons pas qu’aucune en ait été
retranchée, pas même par ces auteurs qui fefoient
volontiers.un genre de chaque efpèce.
Il Te trouve cependant divifé en deux dans
Tournefort, qui a établi le genre geum, & qui y
a renfermé toutes les efpèces dont l’ovaire étoit
libre ou parfaitement fupérieur, réfervant pour
celui des faxifrages toutes celles dont le calice
environne par fa bafe , prefque jufque vers la
moitié, les ovaires qui alors paroiffent prefque
inférieurs. Cette légère différence tient peut-être
à la profondeur des divifions du calice. Lorfqu’il
eft divifé prefque jufqu’ à fa bafe , l’ovaire fé
trouve entièrement libre ; lorfque les divifions
font courtes, là partie inférieure du calice, qui
eft d’une feule pièce, entoure l’ovaire , & vnéme
il eft alors adhérent avec lui. Voilà pour les ama-
I teurs un nouveau genre à établir, d’après la poli
ti.on de l’ovaire.
Les capfules font conftamment terminées par
deux pointes égales, fubulées * très-ordinairement
réfléchies ou recourbées en dehors. Ces capfules
fe féparent à leur fommet eu deux valves, qui
paroiffent former deux loges, furtout dans celles
ui s’ouvrent prefque jufqu’à leur bafe. Cepen-
ant le plus grand nombre des botaniftés ne regarde
Ces' cap fui es que comme uniloculaires, ï
deux valves.
Quant aux êfpècés, elles ont toutes liti air de
famille très-remarquable. Ce forit, quelques-iineS
exceptées, dé très-petites plantes' habitanHes
hautes montagnes dés Alpes , dont les feuilles
radicales forment' des gazons' touffus'. Les tiges
font grêles, filiformes, peu ou point’raméufëS,à
peine feuillées. Les fleurs font terminales , quelquefois
folitaires, plus ordinairement formant de
petites panicules un peu étalées : un grand nombre
font munies de poils courts, glanduleux, plus ou
moins vifqueux.
E S p è e t s.
* Feuilles entières ; tiges prefque nues.
i . Sa x ifr ag e cotylédone. Saxifraga cotylédon.
Linn.
| Saxifraga fo liis radie ali b us aggregatîs, linguldtiSy
; cartilagineo-dentatis ; caule paniculato-foliofo ƒ càli-
cibus glandalofo-pilofs. Willd. Spec. Plant, vol.
pag. 638. n°. 1.
Saxifraga fo liis rddicdlïbtâ aggregatis , liflgulatîs,
cartilagineo'ferfatis ,• cdule panicu/atô. Linn. Spec.
Plant. $70. *** Miller , DiéL n°. 2.7- Scop. Çarn.
edit. 2. n°. 489. Mattufch. SiL n°. 298. ut‘
Kniph. Cencur. 1. n°. 79.-^ Jacq. Colleéb 4- Patë‘
291.-^* Laflfi. Flot. franç. vol. ji. pag. ƒ 2.4c n°. n U'
S A X
IV. — Gerard, Flor. gall. Prov. pag. 421. n°. 1.— 1
Gouan, Monfp. pag. 209. -n°. 1. — Lam. Illuftr.
Gener. tab. 372. fig. 3.
Saxifraga fo lio rum or a cartilaginea. , fe r rat a y pe-
tiolispaucifloris y petalis panelatis. Hall. Helv. 978.
Saxifraga fo liis lingulatis , radicalibus margine
cartilagineo acute f err atis ; floribus paniçulatis. Flor.
fuec. 3 56. 366.
Saxifragafoliorum marginibus carlilagino-crenatis.
Hprt. Cliff. r68. — Roy. Lugd. Bat. 453.
Sanicula montana ,. crenata , fo lio longiore, ,pedi~
culofoliofo. Pluken. Almag. pag. 331. tab. 222.
fig. i.
Sedum ferratum. J. Bauh. Hift. 3. pag. 689. Ic.
Saxifraga fedi fo lio , anguftiore 3ferrato. Tournef.
Inft. R. Herb. 252. — Garid. Aix. pag, 428. A n
ad fpeciem fequentem referenda ?
Saxifraga foliorum marginibus cartilagineo f err atis.
Sauvag. Monfp. pag. 52 & 116.
Cotyledon media 3 fo liis ob longis 3 ferratis. C. Bauh.
Fin. 28J.
Sedum ferratum , album , bicorne, marginibus .argenteis.
Morif. Oxon. Hift. 3. pag. 478. §. 12.
tab. 9. fig. .19,20v
Umbilicus veneris minor 1 f i 2. Tabern. Je. ,847.
Ai^oonferratum. Valer. Cord.Hift. pag.*92. Ic.
ß. Cotyledon minor, fo liis fubrotundis , ferratis.
C. Bauh. Pin. 285. — Prodr. 133. — Hall. Helv.
3i°. 978. var. ß.
Saxifraga fo liis fubrotundis, ferratis. Toilinef.
Inft. R. Herb. 252. — J. Bauh. Hift. 3. pag. 690.
Sine icone.
Saxifraga ( paniculata ) , fo liis radkatis, aggregatis
, cuneiformibus , cartilagineo - ferratis ,* caule
paniculate. Miller, DiéL n^. 3.
y. Saxifraga fed i fo lio , flore a lio ; multiflora.
Tournef. Inft. R. Herb. 252.
Saxifraga foliorum orâ cartilaginea, cattle triplicate
ramofo , petalis immaculatis. Haller, Helv.
977.
Saxifraga (pyramidata) 3 fo liis radicatis, aggregatis
3 lingulatis , cartilagineo-ferratis ; -cattle pyra-
■ midato. Miller, Di£t. n°. 4.
Saxifraga pyramidalis. Lapeyr..Saxi£r. pag. 3,2.
Sedum ferratum , flore albo , mulciflorum. Dodart.
Mem. pag. 131.
Saxifrepga cotyledon. (E.der. F.lor. dan. tab. 241.
o. Saxifraga fedi folio 3 pyreneica 3ferrata. Tourh.
•Inft. R. Herb. 2yi*
Sedum pyrenaicum , ferratum , minus ƒ flore gut-
tato. Idem, H. R. Par.
Saxifraga multiflora. Dodarr. Mem. 137. Icon.
Cette plante eft une des belles efpèces de ce
genre 5 elle fournit plufieurs variétés remarquables
, mais qui offrent tous les caractères .communs,
à cette efpèce î favoir : des tiges plus ou
moins paniculées & feuillées ; des feuilles carti-
lagineufes & dentées à leurs bords j des càljces
légèrement pileux & glanduleux.
Les feuilles radicales font difpofées en une belle
rofette touffue; elles font feffiles, épaiffes, charnues
, glabres, oblongues, d’un vert un peu glauque,
de la forme d'une langue, obtufes à leur
fommet, bordées à leur contour de dents cartila-
gineufes , blanchâtres, très-fines. De leur centre
s’élève une tige droite, cylindrique, Ample, haute
au moins d’un pied, chargée de poils courts ,
vifqueux ; garnie de feuilles alternes, beaucoup
plus petites que les feuilles radicales.
Les fleurs font difpofées en une belle panicule,
qui occupe ordinairement plus de la moitié fupérieure
des tiges ; elle eft compofée de pédoncules
partiels très-longs, axillaires , filiformes , fimples
ou médiocrement rameux, munis, ainfi que les
calices, de poils glanduleux & vifqueux. La corolle
eft blanche ; les pétales oblongs , obtus,
fouvent pon&ués, d’une grandeur médiocre.
Les différentes variétés de cette plante copfif-
tent dans ,1a forme des feuilles, & dans les panicules
plus ou moins rameufes. Dans la première ,
les feuilles font plus étroites, alongées ; les tiges
moins élevées i la panicule médiocrement raraeufe ;
la plupart des ramifications prefque fimples ; la
corolle d’une grandeur médiocre.
Dans la variété £, les tiges font plus fautes ;
les feuilles plus courtes, plus larges , un peu
ovales ou arrondies ; les .fleurs font auffi plus-nouv
breufes : mais la variété y eft une plante d’une fi
grande beauté , fi agréable par le grand .nombre
de fes ffeurs, qu’on a de la peine à ne la regarder
que comme une fimple variété. Ses feuilles radicales
font longues de deux pouces &,pkis, lingu-
lées ou un peu fpatulées. Les tiges, hautes d’un
pied & demi & plus, font garnies , dans prefque
toute leur longueur, *de ffeurs paniculées, très-
■ nombreufes, dont l'enfemble forme une forte de
pyramide touffue , obtufe. Les pétales font p,ref-
qu’une fors plus grands que dans la première variété,
un peu onguiculés ou rétrécis à leur ‘bafe ,
d’une grande blancheur, -ne font jamais ponctués.
Les pédoncules font très-rameuxi iletirs divisons
capillaires,, imunies chacune d’une ,petite
foliole ou braétée courte,-étroiteprefque fuhu?-
Jée, denticulée -& cilstée de poils glanduleux.
!S5 donc-F on veut regarder cette plante comme £ § *