
le bord des fontaines , parmi les moufles, dans la
Virginie. ( Defcript. ex Linn. )
SAGONE. Sagonea. Genre de plantes dicotylédones
, à fL-urs complètes, monopëtalees, cam-
paniformes, de la famille des liferons , qui a des
rapports avec les hydrolea , & qui comprend dès
herbes exotiques à l'Europe, dont les tiges font
Amples, les feuilles alternes, les fleurs axillaires.
Le caraélère eflentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice a cinq divisons ; une cofolle campa nulle,
a cinq lobes; une cap fuie a trois loges , s* ouvrant
transversalement y cinq étamines y trois fiy les.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i 9. Un calice d’ une feule p ièce, à cinq divisons
oblongues, aiguës.
2°. Une corolle monopétale, campaniforme,
dont le limbe fe divife en cinq lobes courts, arrondis,
aigus.
3°. Cinq étamines, inférées fur la bafe de la
corolle , dont les filamens font fubulés, terminés
par des anthères oblongues, courbées en demi-
cercle, vacillantes, fillonnées à leurs deux faces.
4 ° .Un ovaire arrondi, furmonté de trois ftyles,-*
terminés par un ftigmate capité.
Le /rair eft une capfule à trois côte s , à trois
loges s’ouvrant tranfverfalement, & contenant
un grand nombre de femences fort petites, attachées
à un réceptacle central, à trois angles.
E s p è c e .
SAGONE aquatique. Sagonea aquatica.
Sagonea S°His lanceolads, altéraisfloribus axil-
laribus, fubracemofis. (N.)
Sagonea aquatica. Aubl. Guian. vol. i . pag. a8y.
tab. n i . — Lam. Illuftr. Gener. tab. 212.
Reickelia palufiris. Wiliden.Spec. Plant, vol. I. pag. 1502.
Plante herbacée , qui produit de la même racine
plufieurs tiges droites, fimples, cylindriques,
hautes de deux ou trois pieds, garnies de feudles
alternes , liftes, vertes , étroites , lancéolées,
prefque feffiles, acuminées , rétrécies en pétiole
à leur bafe, longues d’environ trois pouces, fur
un de large au plus.
Les fleurs naiftent dans l’aiffelle des feuilles,
difpofées en très-petites grappes, au nombre de
trois ou cinq. Le calice eft glabre, profondément
découpé en cinq folioles vertes, lancéolées, aiguës.
La corolle eft bleu e, d’une feule pièce,
campaniforme, partagée à fon limbe en cinq lobes
arrondis, égaux, courts, un peu aigus } les filamens
font blancs , les anthères jaunâtres, vacillantes
, bifides à leurs deux extrémités. L’ovaire
eft prefque globuleux} il fe convertit en une capfule
marquée de trois filions, s’ouvrant tranfverfalement
en deux valves, divifée en trois loges
féparées par des cloifonS membraneufes ; les femences
font fort petites, attachées fur un placenta
dans l’angle interne de chaque loge.
Cette plante croît à la Guiane, fur le bord d’un
ruiffeau qui coule dans une favanne fituée dans les
déferts, entre la crique des Galibis & la rivière
de Sinémari. Les Galibis la nomment fagoun-fagou,
( DeScript. ex Aubl.)
SAGOUIER. Sagus. Genre de plantes mono-
cotylédones, à fleurs incomplètes, ordinairement
monoïques, de la famille des palmiers, qui a des
rapports avec les rotangs (calamus), & qui comprend
des arbres ou arbuftës exotiques à l’Europe,
dont le tronc eft terminé à fon Commet par un
faifceau de feuilles ailées , les fleurs nombreufes,
difpofées fur un fpadice rameux, écailleux.
Le carattère eflentiel de ce genre eft d’avoir :
Des fleurs la plupart monoïques ; un calice double,
textérieur a trois divifionsfquamiformes , l’intérieur
ta trois divifions plus longues ; point de corolle ; fix
étamines : dans les fleurs femelles , un ovaire ovale ;
un ficul ftigmate obtus } une noix prefque globuleufe,
couverte £ écailles imbriquées du Sommet vers la bafe,
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font difpofées fur un régime ou fpadice
très-rameux, fort ample T chacune des ramifications
enveloppée par deux ou trois fpathes partielles
, s’ouvrant latéralement} les fleurs mâles
occupant la partie fupérieure de ces rameaux} les
fleurs femelles placées à la partie inférieure.
Chaque fleur mâle offre :
j Q. Un calice double; l’ extérieur d’une feule
pièce, à trois divifions, en forme d’écailles ; l’intérieur
à trois découpures plus longues que le calice
extérieur, & regardées comme la corolle par
quelques botaniftes.
2°. Point de corolle, à moins qu’on ne prenne
pour elle le calice intérieur.
3°. S\iétamines, dont les filamens fontprelqn e-
gaux, épais, terminés par des anthères droites.
Chaque fleur femelle offre :
1^. Un calice comme dans les fleurs males.
2°. Point de corolle.
30. Un feul ovaire ovale, furmonté
7 fîliroimc >
filiforme,fubulé, terminé par un ftigmate fimple,
ovale, obtus.
Lefrujt eft une noix arrondie ou un peu ovale,
fouvent acuminée par la bafe perfiftante du ftyle,
couverte d’écailles luifantes, imbriquées du lom-
niet vers la bafe, à une feule lo g e , à une feule
valve , renfermant une feule femence ovale-
oblongue, ridée, lacuneufe, tuberculée d’une maniéré
très-irrégulière : l’embryon eft latéral, félon
Gartner.
Observations. M. Palifot-Beauvois a bien voulu
me communiquer les obfervations qu’il a faites
fur le raphia s qu’ il a vu chez les Ov/ares. Il s’enfuit
que les fruits de cet arbre, qui paroît être le
même que celui qui croîr à Maaagafcar, offrent
quelques particularités .remarquables , que je vais
indiquer. Les fleurs mâles ont un triple calice ; les
deux extérieurs font monophylles} le plus extérieur
eft anguleux, ouvert d’un feul coté; le fécond
efl plus p etit, en forme de cupule; enfin,
letroifième fe divife en trois découpures coriaces,
oblongues, prefque iigneufes, égales, concaves,
plus grandes que les deux autres calices. .
On trouve dans Rumphius & quelquès autres
auteurs, plufieurs palmiers qui ont de grands rapports
avec les fagouiers, qui peut-être appartiennent
à ce genre ; mais leur fruéiificatîon ne nous
eft pas encore afiez connue pour ofer les y rapporter.*
Nous nous lommes bornés,aux efpèces fui-
vantes.
E S,P È C E s.
1. Sagouier raphia. Sagus raphia.
Sagus fpadice ramofiffimo , fingulis floribusSquamâ
circulari cinStis , fronde pinnatâ. ( N. )
Sagus palma-pinus. Gaertn. vol. 1. pag. 27. tab.
io.fig. 1. — Lam. Illuftr. Gener. tab. 771.
Palma-pinus. Lobel. Adverf. pag. 4^0. Icon. —
Lobel. Ic. — Dalech. Hift. 2. pag. 1832.
Raphia ( vinifera ) , fpadice ramofiffimo , magno ;
fingulis ramis fpathâ duplici aut triplici inclufis ,- ra-
mulis fimiliterque floribus fiquamâ circulari , annuli-
formi & flriSlé. imbricatâ, alternaùm egredientibus ,*
fronde pinnatâ. Palifot-Beauv. Icon.
Exotici firullus feu arboris ramus, cum fruUibus
fiuamofis. Cluf. Cur. Poft. 82. 84.
Fruiïus peregrinus , abiegna nuci perfimilis. Palma-
?inus,feu conifera. J. Bauh. Hift. 1. pag. 398.
Raima conifera. Jonhft. Dendr. tab. 48.
Areca feu faufel. Bell. Muf. pag. 22. tab. J.
Yecott. Grew. Muf. pag. 200.
C eft un arbre d’une moyenne grandeur, dont
wtronc^eft droit, cylindrique, très-fimple, cou-
Botanique. Tome VI*
ronné à fon fommet par une touffe de feuilles
grandes, nombreufes, très-amples, pinnées, pendantes,
dont le pétiole commun eft garni de petites
épines prefque dans toute fa longueur.
De la bafe de ces feuilles fortent & pendent de
très-grands régîmes ou fpadicestrès-ramifiés, fous-
divifés en un grand nombre d’autres rameaux ferrés
, rapprochés, inégaux, chacun d’eux environné
de deux ou trois fpathes partielles, courtes,
cunéiformes, comprimées , tronquées , fendues
longitudinalement a un de leurs côtés. Les fleurs
font feflïles, & difpofées alternativement fur chacune
des divifions du fpadice, enveloppées à leur
bafe par une forte d’écaille circulaire, dure, coriace
, un peu jaunâtre, lifle , prefque luifante : >
ces écailles font imbriquées, & recouvrent les rameaux
dans toute leur longueur.
Les fleurs mâles, fituées fur les mêmes régimes
que les fleurs femelles, en occupent la partie fu-
périeure : elles font très-nombreufes, perfiftent
pendant quelque tems, & tombent enfin à la maturité
des fruits, qui forment par leur enfemble,
leur rapprochement & leur nombre, une grofle
touffe ovale, ferrée, compofée de baies fèches ,
prefqu’ovales, luifantes, écailleufes; les écailles
très-ferrées , fortement imbriquées du fommet
vers la bafe, ovales, obtufes.
Cet arbre croît dans différentes contrées de
l’ Inde, au Malabar, à l’île de Madagafcar, en
Afrique, dans les royaumes d’Ov/are & de Bénin,
fur le bord de toutes les rivières. 1) ( V ’. f )
ec C ’eft, dit M. Palifot-Beauvois, une des pro-
du&ions les plus communes, mais c’ eft auffi une
des plus utiles pour les habirans des pays où elle
croît. Les peuples des royaumes d'(Ware & de
Bénin en font un grand ufage. Les feuilles leur fer-
! vent à former des paliffades, des entourages, les
murs & les couvertures de leurs maifons. Les femmes
, après avoir tourné toutes les folioles des
feuilles d’ un même c ô té , réunifient cinq ou fix
feuilles par leurs côtes , qu’elles attachent avec
des lianes. Les hommes fixent enfuite ces efpèces
de faifeeaux à des poteaux placés à une diltance
convenable à la longueur de ces feuilles, & , les
plaçant les uns fur les autres, en commentant,
comme nos couvreurs, par en bas, ils fabriquent
des efpèces de murs très-épais, à l’ abri des injures
de l’air & du foleil, mais qui, d’un autre c ô té ,
deviennent le repaire des rats, qui fourmillent
dans ces contrées, & des ferpens qui leur font la
chafle. Les couvertures fe font de même j & pour
empêcher que le vent ne foulève toutes ces folioles
, qui forment une forte épaifleur, ils les
attachent avec des lianes.
« Ils retirent du tronc, comme dans d’ autres
contrées on le fait du palmier à v in , une liqueur
très-agréable, qu’ils appellent bourdon ; mais le«
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