
Elles font quelquefois plus odorantes que les
autres parties de la plante , comme celles de la
valériane, de la. benoîte, &c.
En général,, les racines font recouvertes d’un
épiderme un peu.'coloré , Tous lequel, on trouve
ordinairement üné écorce affez ëpalfie. Dans les
végétaux ligneux., ëllés font', comme ,1e tronc ,
compofées du corps ligneux & de couches corticales.
Ces dernières contiennent des vaifîeaux fé-
veux , des va idéaux propres, & le tiffu cellulaire,
ordinairement plus abondant dans les racines que
dans.Ies autres parties de la même plante.
'j> Si un accident quelconque détruit une portion
de racine , la partie qui refte cefle de s'étendre ,
tmais elle produit des ramifications latérales plus
nombreuses , & qui fuppl.éent abondamment à
celle qui a été détruite : la plante n’en eft pas
affaiblie , & même fou vent elle n’en pouife que
mieux.
Plufieurs circonftances particulières peuvent
donner aux racines une,, direction différente de
celle quelles devroient avoir naturellement, chacune
félon fa nature. Les corps durs, les pierres,
les dérangent très^fréquemment de la route quelles
ont à fuivre alors elles pouffent un plus grand
nombre de branches latérales , comme fi elles
avoient été coupées, & il fe forme ordinairement
une forte .de noeu.d, à l’extrémité, des rameaux qui
fonr,privés de. là liberté de s’étendre. Mais fi, par
unè circonftançé oppofée., il fe rencontre dans le
voifïnage des racines ,une; terré' nouvellement remuée
& d’une banne qualité ,. les .jeunes .racines
fe dirigent de préférence vers ce c ô té , où elles
font des progrès étônnans, fans prefque former
de branches latérales.
RACLE. Cenchrus. Genre de plantes monoco-
tylédonès , dé'îa farnülê dés graminée s , qui a des
rapports avec lés agilops ,-•& comprend des herbes
la plupart exotiques -à l ’Europe , dont ïés fleurs
font difpofées en épL -
. Le cara&ère efîentiel de ce genre eft d’avoir :
XJn involucre lacinie ou diviflé- en poils roides , a
trois ou quatre ficurs-j une balle bivalve , a deux fleursy
Une corolle biyàlye3 mut i que j un ftyle bifide ; les fleurs
flpyvedt polygames,
- 7 C A’fr-AÇ T E lE fwÈ N ÉR IQUE.
Chaque fleur offrë :
j ° . Un involucre lacuiié ou divifé en poils roides,
filiformes ou fétacés, contenant, de deux à
quatre fleurs.
La balle caUcinale. biflore, à deux valves lancéolé,
es, concaves, aiguës, plus courtes^.que la
corolle;; une, des deux fleurs hermaphrodite, l ’autre
fouvent male.
i ° . Une corolle à deux valves concaves, lancéolées
, acuminées, mutiques, l’une des deux
plus courte.
3°. Trois étamines dont les filâmehs font capillaires
, de la longueur de la corolle , terminés par
des anthères fagittées.
4°. Un ovaire médiocrement arrondi ( il manque
dans les fleurs mâles), furmonté d’un ftyle filiforme.,
de la longueur des étamines, terminé par
deux ftigmates oblongs, velus, écartés entr’eux.
Les femences font courtes, un peu arrondies ,
enveloppées par la corolle perfiftante.
Obfervations. Si l’on excepte quelques efpèces
les autres de ce genre n’offrent que très-imparfair
tentent les caractères qui le conftituent : il eft
d’ ailfeurs difficile de favoir auquel des caractères
il convient le plus de s’arrêter. Celui qui paroît le
plus faillant confifte dans une braCtée ou lin involucre
très-variable , divifé en poils roides ou par
digitations, hériffe de plusdans certaines efpèces,
de pointes particulières fur ie dos j dans d’,autres,
les valves calicinales prennent ce caraCtère , mais
l’ involucré manque ; les épillets contiennent deux
à trois fleurs, dont quelquefois une d’elle$'~eft
ftérile , les autres hermaphrodites : dans certaine's
efpèces toutes lés fleurs font h rmaphrodites , îk
les épillets en contiennent d’une à quatre.
Ces différences ont occafionné l ’établiffement
de deux ou trois autres genres , dont quelques,
autres efpèces feroient encore fufçepti blés. En les
réunifiant en un feul, nous avons tonfidéré l’ invor
lucre ou les valves calicinales hérïfîees de pointes,
comme un des caractères c.onftituans de ce genre.
Dans des genres auffi peu naturels, il faut y faire'
entrer .pour beaucoup le faciès 3 ou fe déterminer
à faire prefqü’autant de genres qu’ils renferment,
d’efpècës.
.• , E s , PE C E-S . i
i. Racle epineufe. Cenchrus tribuloides,^ hir\n.,.
- Cenchrus fpicâ glomeratâ, glumis femineis 3 glob.o -
f i s , mur/cato ■ flpinofis, hirjutis. Linn Spec. Plant,
vol. 2. pag. 1485).
Cenchrus capitulis flpinofis , tpmentofis. Gronov.
Virgin, pag 122.
Panicafire/la americana , minor , 'annua y flpicâ
anguftâ, denflâ, albicante. Mich. Gen. 37.
Gramen maritimum , echinatum y procumbens ,
culmo longiori, flpicis firigoflioribus. Sloan. Jam. 30.
Hift. 1. pag. 108. tab. 6 ;. fi g. 1. — Rai. Suppb
602. •
" Gramen tribuloides, flpicatum ,■• locufiis crafitori-
bus3 tribuloides Virginianum.-.MorîfvOxôn. Hift. 3:
pag. Ë « M * fi5*4* 1
Cenchrus
Cenchrus (tribuloides), vaginis ad margines pu-
bentibus, glumis villofis , &flPinis longis rigidiflque,
horridis. Michaux. Flor. boréal. - amer. vol. 1.
pag. 61.
Cette plante eft remarquable par les pointes
dures, roides, prefqu’écartées en; étoile, & tres-
piquantes, qui garnirent fes épis agglomérés en
tête.
Ses tiges font glabres, rameufes, articulées,
(triées, garnies de feuilles affez rapprochées, glabres,
ftriées, fouvent plus longues que les hampes,
un peu rudes à leurs bords, larges de deux à trois
lignes, un peu pubefeentes fur les bords Supérieurs
de leur gaine, dont l’ orifice eft garni d ’une
touffe de poils fins, fétacés, blanchâtres.
Ses fleurs font réunies en un épi terminal, ob-
long ou plus fouvent capite, très-ferré, aggloméré
; les épillets fefliles, globuleux , garnis de
fortes épines glabres, très-piquantes“, ouvertes;
les balles calicinales pubefeentes ou velues, fur- 1
tout vers leur bafe* ciliees à leurs bords, mu-
cronéés, très-dures.
Cette plante croît en Amérique, dans la Virginie
, fur les côtes maritimes. O ( P* f i )
2. Racle hériflone. Cenchrus echinatus.
Cenchrus flpicâ oblongâ, conglomeratâ. Linn. Spec.
Plant, vol. 2. pag. 1488. Royen. Lugd. Bat. 72,
— Brown. Jam. 367. n°. 1. — Schreb. Gram. 5»!
tab. 23. fig. 1. — Gærtn. de Fruét. & Sem. vol. 2.
pag. 4. tab. 8. fig. 3. — Vahl. Symbol. 1. pag. 8i,
— Desfontaines. Flor. atlant. vol. 2. pag. 387. —
Lam. Iiluftr. Gener. tab. 830. fig. 1.
Gramen locuftris tumidioribus, echinaxis. Scheuz.
Gram. 77.
Gramen americanum , flpicâ echinatâ , majoribus.
locufiis. Pluken. Almag. 177. tab. 92. fig. 3.
Gramen echinatum, maximum, flpicâ rubrâ fleu
albâ. Sloan. Hift. 1. pag. 108. — Rai. Suppl* 601.
Gramen americanum y flpicâ echinatâ , majoribus
glumis. Morii. Hift. 3* PaS* 195*
Pinicafirella americana, major, annuay flpicâ laxâ3
purpurafleente. Mich. Gen. 36. tab. 31.
Elymus caput Medufl&. Forskh. Flor. ægypt.-
arab. pag. 2j.
Les tiges font glabres, coudées à leurs articulations
inférieures , ftriées , comprimées, pref-
qu’angùleufes, hautes de huit à dix pouces &
plus, garnies de feuilles longues, glabres, larges
de quatre à cinq lignes, liffes, ftriées ; légèrement
tomenteufes à l’orifice de leur gaîne, qui eft lâche
& glabre. .
Chaque tige eft terminée par un épi finaple,
Botanique. Tome VI.
droit, long de deux à trois pouces, garni de fleurs
un peu diftantes, éparfes ou alternes, & dont les
; épillets, médiocrement pédiculés, font munis d ’un
1 involucre large, d’une feule pièce , coriace , déchiré
à fes bords ; chaque déchirure terminée par
une pointe roide , fubulée, fétacée, jaunâtre ou
un peu violette,: il contient depuis deux jufqu’ à
quatre fleurs glabres, fort petites, aigues. Les
femences font ovales., prefqu’êlliptiques , fans
fillon , planes, un peu convexes.
On rencontre cette plante dans l’Amérique, à
la Jamaïque ; elle croît auifi fur les côtes de Barbarie.
On la cultive au Jardin des Plantes de Paris.
O ( V> v . )
3. Racle capité. Cenchrus câpitatus. Linn.
Cenchrus flpicâ ovatâ, fimplici. Linn. Spec. Plant,
vol. 2. pag. 1488. — Royen. Lugd. Batav. 71 . —*
Sauvag. Monfp. 40. — Læfl. Iter,.pag. 1 7 2 .—
Gouan. Monfp. 515. — Lam. Flor. rranç. vol. 3.
pag. 631. n°. 1192. T. — Monti. Prodr. 64. Ic. 102.
— Gérard. Flor. gall.-prov. 107.
Echinaria ( capitata) , culmo bafinodoflo , fluperne
nudo y floribus capitatis, echinatis, rigidis. Destont.
Flor. atlant. vol. 2. pag. 385. .
Gramen minimum, flpicâ globoflâ, echinatâ. Barre 1.
Icon. rar. pag. 1176. tab. 28. fig. 1. & tab. 863.
fig. 2.
Gramen montanum, echinatum , tribuloides 3 capitatum.
Col. Ecphr. 1. pag. 340. tab. 338. fig. i*
Gramen flpicâ flubrotundâ,. echinatâ. Bauh. Pin. 7.
Prodr. 16. l e . ,— Fournef. Inft. R. Herb. 519. —*
Scheuz. Gram. 74. — Garid. Aix. pag. 213.—
Morif Oxon. §. 8. tab. 5. fig. 1. — Shaw. Spec.
301. ;
Gramen perpufltllum , capitulo rotundo, flpinoflo ,
eherleri. J. Bauh. Hift. 2. pag. 468. le.
Gramen flpicâ flubrotundâ , echinatâ, vel gramen
echinato capitulo. C . Bauh. Theatr. 107. Icon. —
Scheuz. Gram. 74. tab. 2. fig. 7'.— Monti. Prodr.
64. fig. 102.
C ’eft Une plante fort petite, dont les tiges font
ftriées, grêles, menues, noneufes à leur bafe,
hautes au plus de quatre à fix pouces, n’ayant
qu’une ou deux articulations au plus, prefque
nues, garnies, dans leur partie inférieure feulement
, de feuilles difpofées en gazon j pubefeentes
, larges d’environ une à deux lignes, au moins
une fois moins longues que les chaumes.
Les fleurs font réunies en une petite tête terminale
, arrondie ou un peu ovale, courte, verdâtre
, fans involucre particulier, mais dont le calice
eft membranèux, à trois fleurs, à deux valves
j elliptiques, prefqu’égales, terminées à leur forn-
I met par une, deux ou trois pointes. La corolle eft