
Le régime ou fpadice eft prefque droit, médiocrement
rameux. Les fleurs ont un calice partagé
en fix découpures ; point de corolle; fix étamines;
un flyle trifide, & un fruit un peu ovale, acu-
Biiné.
Cette plante croît dans l’Inde & à la Cochin-
chine. On s’en fert pour la fabrique des longues
piques, f) ( Defcript. ex Lour.)
2 . R o ta n g à cordes. Calamus rudentum. Lour.
Calamus aculeis caudicis reflexis i fpadice divari-
cato , recio. Wiild. Spec. Plant, vol. 2. pag. 203.
n°. 6.
Calamus caule longijjimo 3 aquali ■ fpinis invertis.
Lour. Flor. cochinch. pag. 26. n°. 2.
Palmi juncus alkus. Rumph. Amboin. pag. 102.
tab. y 3.
Calamus rotang, var. y. Linn. Syft. Plant, vol. 2.
pag. 93.
Les tiges de cette efpèce font les plus longues
connues ; elles s’élèvent à l’aide des arbres, d’après
Je rapport de Rumphius, & paflènt fouvent d’un
arbre à un autre, & acquièrent par-là une longueur
indéterminée, que Loureiro eftime à cinq
cents pieds & plus. Elles n’ont guère plus d ’un
pouce d’épaiffeur, égales, très-tenaces, d’un blanc-
cendré , divifées en articulations cylindriques,
prefqu’ égales, longues d’un pied & demi.
Les feuilles font longues, ailées, réfléchies,
terminées par le pétiole commun, confidérable-
ment prolongé en un filament nu, pendant, chargé
d’aiguillons. Les folioles font courtes, étroites,
très-aiguës, velues, terminées par un filet droit,
fétacé, munies fur leur pétiole & vers le fommet
des ,tiges d'aiguillons recourbés. Les fpadices ou
régimes font amples., étalés en une panicule lâche,
ramifiée, fupportant des fleurs nombreufes » prefque
feftiles, auxquelles fuccèdent des fruits fort
p etits , imbriqués du fommet à la bafe. \
C ’eft une des efpèces les plus communes, 8c ;
répandues dans toutes les contrées de l’ Inde, par- 1
ticuliérement fur les riyages fablonneux de la ;
mer. b
On s ’en fert,-au rapport de Loureiro, pour j
fabriquer des cables, pour traîner des fardeaux
très-pefans, & pour lier les éléphans indomptés.
3. R o t a n g à cannes. Calamus fçipionum. Lour.
v Calamus articulis caudicis longijjimis , fubulatis , i
fiitidis i aculeis frondis recurvis , fpadice craffo , ra- \
mulis brevibus. (N.) Lam, Illuftr. Gener. tab. 770.
£g- i- -
Calamus articulis longijjimis, fubulatis , nitidis.
ï-our, Flor, cochinch. pag. MH n°. 3. ,
Arundo rotang ditàa. Pifon. MantifT. 188. Icon.
Calamus rotang. Linn. Syft. Plant, vol. 2. pagt
202.
Arundo nucifera , rotang dicta ; fruftu fpadicei coloris
, Jtriis purpureis venujle tejfulato. PI uni. Almag.
pag. 53. tab. 106. fig. 1. 2. ?
Arundo {èylanica fpinofjjima, major ; fruftibus ro.
tundis, fcabris , acidis. Burm. Zeyl. 36..— Flor.
zeyland. 468.
Katu-tjiurel. Rheed, Malab. vol. 12. pag. 12;,
tab.
J’ai cru devoir rapporter à cette efpèce une
partie de la fynonymie que Linné rapporte au
calamus rotangj cependant il eft poflible qu'elle ne
1 convienne pas entièrement à la plante préfentée
ici par Loureiro, qu’il nous donne pour celle que
l’on apporte en Europe, & dont on fait des cannes
; d’autant plus élégantes, que les articulations des
tiges font très-longues, & fournilfent d’un feuijet
une longueur de trois pieds & plus. Ces tiges font
d’ailleurs très-liftes, luifantes, rouffâtres, marquées
fouvent de tachas noirâtres ; leurs articulations
font fubulées, inégales. Les feuilles n’ont
qu’une grandeur médiocre, ailées, compofées de
folioles enfiformes, très-aiguës , velues en défions,
garnies, ainfî que les pétioles, d’aiguillons courts,
recourbés.
Les fpadices font divifés en rameaux courts,
médiocrement garnis de fleurs un peu ramaftees,
dont le calice eft à fix folioles égales ; fix étamines;
le ftigmate trifide; les fruits globuleux, d’une grof
feur médiocre, d’un jaune-clair, luifans, revêtues
d’ écailles courtes, membraneufes, contenant une
feule femence globuleufe.
Cette plante croît dans l’Inde & à la Cochin*
chine, b ( V. f in herb. Jujf. )
4- R o t a n g à meubles. Calamus verus. Lour.
Calamus aculeis caudicis , ho riront ali b us ; fpadice
ereSto , tribus foliolis calicinis longiçribus. Wiild.
Spec. Plant, vol. 2. pag. 2 0 3 n°. 2.
Calamus frondibus longijjimis ,* fpinis confertis,
Ion gis ; fpadice brevi, cor&llâ tripétalâ. Lour. Flor.
cochin. pag. 261. nG. 4.
Palmijuncus verus. Rumph. Amboin. vol. ƒ.•
pag. io j , tab. 54.
Calamus rotang, var. Linn. Syft. Plant, vol. 2.
pag. 93.
Cette efpèce ne poufte qu’une feule tige des
mêmes racines, caractère qui paroît lui être pat'
ticulier. Cette tige s’élève à plus de cent pieds;
elle eft d'un brun-jaunâtre , très-flexible, égale,
de la grofteur du doigt, compofée de très-longues
articulations cylindriques, prefqu’égales ; terminée
par des feuilles longues , ailées , compofées
de folioles ovales , lancéolées, étroites, très-aiguës
, alternes, à trois nervures principales, garnies,
ainfî que les pétioles, d’ aiguillons droits,
nombreux.
Les fpadices forment une grappe courte, droite,
rameufe, qui fort d’ une fpathe oblongue, couverte
d’aiguillons. Le calice eft divifé en fix folioles
inégales ; trois extérieures très-courtes; trois
intérieures plus longues, blanchâtres, pétalifor-
mes, ouvertes , aiguës. Le fruit eft de couleur
brune & d’une grofteur médiocre. Cette plante eft
commune dans les Indes ; elle croît fur les montagnes
& dans les plaines, au milieu des forêts, b
r ( Defçript. ex Lour.)
Ses tiges, fendues en lanières , fervent à faire
des cordages 8c même des cables. On en fabrique
atiffi plufieurs uftenfiles & des meubles très-agréa-
; bles.v , ■
y. Rotang à fleurs fecondaires. Calamus fecun-
i diflorus. Beauvois.
f Calamus frondibus pinnatis, fexilibus , reflexis ,
y bafi gibbojis , margine cultratis j foliolis marginibus
- fpinojis. |
Calamus fecundifiorus. Paliff. Beauv. tab. 9. 10.
Cet arbufte , dit M. Beauvois, a des feuilles
longues, pinnées, flexibles, renverféès, nues à
leur fommet, garnies feulement de diftance en
diftance de deux épinës larges , oppofées, renver-
v fées, prefque triangulaires à l ’extérieur , planes
ou un peu creufes en dedans, coupantes à leurs
[. bords, obtufes, relevées en boffe à leur bafe ; les
f folioles épineufes à leurs bords.
Les fleurs ont un calice à trois divifions extérieures,
courtes & imbriquées, en forme d’écailles
; trois intérieures pl,us longues ; les filamens des
etaminës élargie à leur bafe ; le ftigmate capité ,
prefque trifide ; les fruits médiocrement globuleux,
couverts d’écailles luifantes & imbriquées ; les fe-
ipences liftes 8c ovales.
Cet arbufte croît en Afrique, dans le royaume
«e Bénin, fur les bords de la rivière qui conduit
a Agaton. b ( V. f in herb, Jujf. )
M. Beauvois ajoute qu’ à l’ aide des fortes épines
HUt êarniftétit l’extrémité des feuilles, cet arbufte
s aAccr°che à tous les corps environnans; les feuilles
memes, qui pendent jufqu’à terre , s’entortillent
ntt elles de manière que chaque arbufte forme-à
111 eu*.UT1 buifîon impénétrable à toute efpèce de
gros animaux.
. s fruîts font trop petits pour avoir attiré I’at-
ntion des naturels du pays ; mais je foupçonne
J! . °*J en pourroit extraire , comme du raphia
m dpu cro'?c àe l’arbre ,“ foit de fes fruits , une .
Botanique. Tome F L •
liqueur utile 8c agréable. Cette particularité femble
commune à plufieurs palmiers & à toutes les efpèces
de rotang, q ui, félon Rumphius, ont une
limphe abondante, limpide & bonne à boire.
Dans un pays plus policé, où l’ inégalité des fortunes
& des conditions donne lieu aux vols 8c à
d’autres crimes qui en émanent, cet arbufte pourroit
être employé utilement, ou vert ou fe c , à
former des haies & des entourages propres à garantir
les plantations & les habitations ; mais à
Oware 8c à Bénin , où les propriétés font mieux
refpeétées entr’eux , 8c fe trouvent plus en fureté
fous la garde de la confiance publique , on n’en
fait aucun ufage ; il ne fert que dans les forêts, de
barrières & de remparts naturels aux thermès, aux
fourmis, aux guêpes & à d’autres petits animaux
qui fe réfugient fous fon impénétrable & bien-
faifant ombrage, pour échapper à leurs nombreux
ennemis. J’ai vu plufieurs fois , fous les arbres ,
des édifices de thermès tellement couverts de leurs
feuilles entrelacées, que le plus petit oifeau n’ au-
roit pu y pénétrer qu’avec la plus grande difficulté.
( Comm. Beauv.)
6. R o t a n g amer. Calamus amarus. Lour.
Calamus fpinis confertis , brevibus j foliolis line a-
ribus, fpadicibus remotis, fpathis partialibus. Lour.
Flor. cochinch. pag. 261. n°. y.
Ses tiges font longues d’environ foixante pieds,
de l’ épaiffeur du doigt ; dures, liftes, de couleuc
pâle, divifées en articulations alongées, cylindriques
, prefqu’égales. Les feuilles font longues ,
ailées, garnies d’épines courtes, très-rapprochées>
les folioles linéaires , lancéolées ; les régimes ou
fpadices prefque terminaux, difpofés en plufieurs
épis diftans les uns des autres, munis chacun de
fpathes partielles. Les fleurs ont un calice à fix folioles
; point de corolle ; unftyle à trois divifions ;
un fruit à une feule femence, revêtu d’écailles
imbriquées.
Cette plante a été obfervée par Loureiro dans
les forêts de la Cochinchine. b { Vefcript. ex Lour. y
On l’emploie aiix mêmes ufages que le calamus
verus : fa durée eft plus longue.
7. R o t a n g fan g de dragon. Calamus dracol
Wiild.
Calamus aculeis caudicis , adprejjis , frondium pa-
tentibus; fpadice erefto. Wiild. Spec. Plant, voj. 2.
pag. 203. n°. 3.
Palmijuncus draco. Rumph. Amboin. vol. ƒ.
pag. 114. tab. 5-8, fig. 1.
Calamus rotang, var. Si Linn. Syft. Fiant, vol. v.
pag- 93-
Ses tiges font cylindriques, articulées, armées
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