
4°. Un ovaire fupérieur, ovale, futyæomé'de
trois ftyles droits & réfléchis, terminés par des
ftigmates un peu épais.
Le fruit eft une capfule ovale , recouverte par
le calice 5 à une feule loge qui s'ouvre à fon fom-
met en cinq parties, renfermant des femences nom-
breufes, réniformes, attachées à un réceptacle
libre & central.
Obfervations. On peut regarder ce genre & celui
des alfine comme une (impie divifion du même
genre, réunis par leurs rapports naturels, très-
éloignés l’un de l’autre dans la méthode fexuelle,
à raifon du nombre différent des étamines, qui
‘ordinairement fe bornent à cinq dans les alfine,
& dont les capfuîes fe divifent en trois valves ;
cependant les caractères qui féparent ces deux
genres font (î peu conftans, qu’on trouve des are-
naria à cinq étamines, des alfine à dix 5 des arenaria
dont les capfuîes ont trois valves, des alfine
q>ui en ont cinq.
On conçoit les difficultés qu’entraîne néceffai-
rement cette variabilité dans les principaux caractères
5 cependant il eft néceffaire de chercher
à divifer le plus poffible des genres aufli nombreux
en efpèces, 8* en général les arenaria ont
un fades qui leur eft particulier. À l’exception de
quelques efpèces, toutes ont de très-petites feuilles
linéaires, étroites, fétacées ou un peu lancéolé
s , oppofées, connées à leur bafe, nues, ou dans
quelques-unes munies de ftipules membraneufes,
glabres ou plus fo 11 vent pubefcentes'. Les corolles
ont cinq pétales entiers, en quoi elles diffèrent de
celles desjlellaria, qui ont leurs pétales profondément
bifides, .& de plus leur capfule partagée
en fix valves. Dans les fpergula, autre genre très-
voiiïn des arenaria, les ovaires font furmontés de
cinq ftyles, ainfi que dans le s cerafiium.
L’établiffement des efpèces n’offre pas moins de
difficultés ; elles peuvent d’abord s’établir fur la
forme des feuilles, qui font ovales ou lancéolées
dans les unes 5 linéaires, fübulées , fétacées dans
d’autres ; c’ eft le plus grand nombre, & dans ce
cas la difpofition des fleurs, la grandeur de la corolle
relativement à celle du calice, la forme des
folioles calicinales, peuvènt fournir des diftinc-
tions utiles.
Les difficultés augmentent lorfqu’ il s’agit de
préfenter la fynonymie : fouvent les détails manquent,
& telle plante qui paroît convenir très-bien
à telle autre v foit par les figures qu’ on nous en a
données, foit par les caraClères énoncés dans une
courte defcription, peut auffi s’en écarter par la
différence des autres parties, dont on ne nous
parle pas.
J’ai remarqué que plufieurs efpèces acquéroient
un développement progreflîf, qui peut donner lieu
à bien des erreurs Jorfque l’on eft dans l’impoffibilité
de J’obferver. Souvent, dans le premier
â g e , les tiges font prefque (impies, les pédoncules
à peine rameux ; mais fi ces mêmes plantes font
dans un terrain favorable, & plus avancées en âee
elles fe développent avec tine vigueur étonnante:
les rameaux font très-nombreux, les fleurs offrent
une ample panicule par les ramifications de leurs
pédoncules, &c. Leur port n’eft plus le-même, &
dans ce cas j ’ai trouvé qu’il falloit s’en tenir aux
proportions & aux formes des parties de la fruit},
fication, furtout aux proportions du calice avec
la corolle & les capfuîes.
- E s p è c e s .
1. Sabline à feuilles charnues. Arenaria pe-
plaides. Linn.
Arenaria foliis ovatis, acutis, carnofis. Linn. Syft,
veget. pag. 423. n°. 1. — Flor. fuec. 37J. 396.—
Flor. lap. 149. It. (El. i j i . — Gmel. Sibir; vol.4.
pag. 160. tab. 64. — Fabr. Helmft. pag. 134.—
Reyg. Ged. rj pag. .119. — Hoffm. Germ. pag.
3 .— Roth, Germ. vol. I. pag. 188. — II. 480.
— Willd. Spec. Plant, vol: 2. pag. 717. n0.^.
Honkenyà peploides. Ehrh. Beitr. 2. pag. 181.
Alfihe littoralis, foliis portulaca. Tourn. Inft. R,
Herb. 242. — C . Bauh. Pin. 251. — LoeL Pruff. 12.
tab. 2.
ALfines quoddam genus pelagicum & littorale. Cluf.
Hift. 184.
Telephium maritimum , portulac* folio. Buxb. Ad.
Petrop. 3. pag. 271.
Cette plante a des tiges très-baffes, rameufes
prefque dès leur bafe 5 les rameaux font foiblès,
couchés, très-liffes, cylindriques , garnis de feuilles
oppofées, feffiles, ovales, épaiffes, charnues,
courtes, longues de deux à trois lignes, obtufes,
quelquefois un peu mucronées, diftantes fur les
rameaux fertiles, très-rapprochées furies rameaux
ftériles , connées à leur bafe, entières à leurs
bords.
Les fleurs font, les unes, axillaires & latérales;
les autres, terminales, portées fur des pédoncules
(impies, filiformes , plus courts que les feuilles.
Le calice eft divifé en cinq folioles un peu charnues,
v ertes , glabres, ovales, prefqu’obtufes,
légèrement membraneufes à leurs bords. La corolle
, un peu plus longue que le calice, eft com-
pofée de cinq pétales blancs, ovales, obtus, entiers
, onguiculés; les étamines font au moins auffi
longues que les pétales ; les capfuîes ovales, le,
réceptacle glanduleux.
Cette plante croît naturellement fur les bords
de la mer , dans,les contrées feptentrionales de
l’Europe. On la cultive au Jardin des Plantes de
Paris. V. v.)
2. SABLItfÊ
1. SàbliNE à fleurs en tête. Arenaria ut raque- 1
ira. Linn.', ■■■
Arenaria foliis ovatis, carinatis, recurvis, quadrifarium
imbricatis. Linn. Spec. Plant. v o l . i . pag.
gJ3 — Mantiff. 386.— Ali. Flor. pedem. n°. 1718.
tab. 89. fig. i - — Willd. Spec. Plant, vol. 2. pag.
717. n°. 2.
Caryophyllus faxatilis , eric&folius, ramofus , re-
pens. G . Bauh. Pin. 211. — Prodr. i i j . — Burf.
XI. .U/*
0. Qypfophylla ( aggregata) , foliis mucronatis,
recurvatisy fioribus qggregatis. Linn. Spec, Plant. 2.
pag. 581. — Amoen. Academ. vol. 3. pag. 2y. —
Schreb.. in Nov. A 61. Acad. N. C. IV. .pag/^o...
— Miller, Di6t. n°. 1. -— Gérard,Flor. gallo-prov. -
pag. 40J. n°. 6. fub arenaria. — Gotian, Hott,
Monfp. pag. 2.11. n°. 1.
Saponaria calictbus pentaphyllis y fioribus aggre-
gatis; foliis mucronatis, canaliculatis, recurvis. Linn.
Hort. Upf. 107.
Caryophyllus faxatilis , ericafoliis y umbellads co-
rymbis. Magn. Monfpel. 53. tab. 5. — Rai , Hift.
1033. — C. Bauh. Pin. 211. — Prodr. ioy.
Rubiola montana. Barrel. Icon. rar. n°. 649. tab.
59|.— Boccon. Muf. 2. pag. 60. tab. 47.
Arenaria capitata. Lam. Flor. franç. vol. 3. pag.
J 9- n°- ^77; ,? T* .
La difpofition des feuilles rend cette efpèce
facile à diftinguer au premier afpeét : elles font
imbriquées, très-rapprochées, & préfentent prefque
quatre faces. Les fleurs font difpofées en un
fafcicule capité.
Ses racines font droites, grêles, dures, peu ra-
meufes:il s’en élève une tigequi fe divife,prefque
dès fon origine, en rameaux très-fimples, droits,
blanchâtres, longs de trois à quatre pouces, nombreux,
garnis de quelques petits poils courts,très-
rares, & de feuilles oppofées, petites, imbriquées,
ovales, étroites ; en carène en dehors, canalis
é e s en dedans , approchant de celles de la
bruyère, fermés , recourbées en dehors , très-
glabres, (triées, très-rapprochées, cartilagineufes
a *furvs bords, ciliées & connées à leur bafe, ai-
gués à leur fommet.
Les fleurs font difpofées , à l’extrémité des ra-,
? eaux, en un petit corymbe pédonculé, faftigié,
orrnant une petite tête compofée. de quatre à cinq
fleurs feffiles. Le calice eft divifé en cinq folioles
ancéolées, roides, aiguës, fearieufes ; les exté-
neures un peu plus grandés que les autres. La
corolle eft compofée de cinq pétales blancs, ova-
yS > °blongs, obtus, fans onglet, marqués d’une
dans leur milieu. La capfule eft un peu alen-
fur montée de trois ftyles ; elle s’ouvre à fon
Botanique. Tome VI»
fommer ej>. cinq valves, & renferme de petites
'femsnceSv-A
La variété fi avoit été d’abord rangée parmi les
gypfophylla y mais depuis Linné lui-même a reconnu
qu’elle devoit appartenir aux arenaria par fes pétales
entiers, fes trois ftyles, & qu'elle différoit i
peine de Y arenaria tetraquetra.
Ces plantes croiffent dans les Pyrénées de les
Alpes. La variété fi fe< rencontre auffi dans les environs
de Montpellier.;^ ( K- f )
3. S a b l in e à deux fleurs. Arenaria bifiora. Linn.
Arenaria foliis obàvatis , obtufis y cauïibus procum-
bentibusy pedunculis bifloris, lateralibus. Linn. Syft.
Plant, pag. 423. — - Mantiff. 7 1 . — Gouan, Illuftri
30. — Ailioni, Flor. pedem. n®. 1699. tab. 44. fig, 1.
& tab. 64. fig. 3. •— Willd. Spec. Plant, vol. 2; pag.
. 7 7 n°- s-
Alfine caule erefto , profirato y foliis ovatis. Hall.
Helv. n°. 877»
Arenaria foliis fubcoriaceis, obovatis , bafi ciliaiis;
cauïibus proflratis , rampfijfimis , dijfufis y pedunculis
Lateralibus , fubbifloris y petalis calice longioribus.
Wulfen, in Jacq. Colleél:. 1. pag. 230. — Jacq.
Icon. rar. 1. tab. 83. — Reiner & Hohenwarth ,
Iter 1. pag. 158.
On diftingue cette efpèce à fes petites feuilles
prefque rondes, affez femblables à celles du fer-
polet, & à fes pédoncules dichotomes, à deux
fleurs.
Ses racines font un peu traçantes, dures, garnies
de fibres capillaires , touffues , fafcicuîées ;
elles produifent des. tiges nombreufes, grêles,
alongées, diffufes, cylindriques, glabres, génicu-
lé es , étendues fur la terre, à peine rameufes ;
garnies de feuilles oppofées, feffiles, ovales ou un
peu arrondies, très-obtufes,.un peu rétrécies à
leur bafe , glabres à leurs deux faces,,vertes, quelquefois
munies inférieurement & à leurs bords de
poils très-rares.
Les fleurs naiffent le long des rameaux : elles
font latérales, axillaires, fupportées par des pédoncules
filiformes, beaucoup plus longs quë les
feuilles ; dichotomes à leur fommet, garnis à leur
dichotomie de deux petites braétées oppofées*,
linéaires, aiguës.; terminés par deux fleurs de longueur
inégale : quelquefois les pédoncules font
Amples. Les folioles calicinales font ovales , aiguës,
un peu mucronées » glabres, vertes, médiocrement
membraneufes à leurs bords ; la corolle
blanche, à peine plus longue que le calice ; les
capfuîes prefque giobuleufes, obtufes.
Cette plante croît dans la Suiffe, fur les Alpes,
dans les contrées méridionales de l’Europe. %
wiÈ S m :
% Z